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Le Ministre Jean Damascène Bizimana évoque le parcours du génocidaire Hategekimana Philippe

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 22 décembre 2024 à 05:32

Le Ministre de l’Unité nationale et de l’engagement civique, Jean Damascène Bizimana, a évoqué l’impact de l’éducation familiale sur la radicalisation de Hategekimana Philippe, surnommé Biguma, récemment condamné à la réclusion à perpétuité par les tribunaux français pour son rôle central dans le génocide contre les Tutsi.

Dans une interview accordée à la Radio Nationale du Rwanda (RBA), le ministre a expliqué que Hategekimana, originaire de l’ancienne commune de Rukondo, dans la province de Gikongoro, a grandi dans un environnement où la haine à l’encontre des Tutsi était omniprésente. Il a souligné que, depuis 1959, certains membres de la famille de Hategekimana avaient été impliqués dans les massacres contre les Tutsi, et que ces comportements violents avaient profondément influencé sa propre vision du monde.

Le ministre Bizimana a souligné que de nombreuses personnes jugées pour leur rôle dans le génocide contre les Tutsis provenaient de familles où la haine envers les Tutsis était systématiquement ancrée. « Il est évident que beaucoup de parents n’ont pas élevé leurs enfants dans l’amour et le respect mutuel, mais leur ont plutôt inculqué un profond sentiment de haine envers les Tutsi », a-t-il déclaré.

Hategekimana a grandi dans une famille où la violence et la haine envers les Tutsi étaient normalisées. « Même au sein de sa famille, plusieurs personnes ont été impliquées dans les massacres de 1959, 1960 et 1963 », a expliqué le ministre. Il a ajouté que, bien que les procès à l’étranger ne traitent pas toujours des événements passés, des témoignages d’anciens camarades de classe de Hategekimana, qui ont partagé avec lui des années d’études au Collège des Humanités Modernes de Nyanza, révèlent un comportement haineux de sa part dès 1973. « Au lieu de se concentrer sur ses études, il nourrissait de la haine contre les Tutsi, frappant et blessant même certains de ses camarades », a-t-il précisé.

Le ministre a souligné que l’histoire de Hategekimana illustre comment la haine, transmise de génération en génération, peut conduire à des actes criminels terribles. Selon lui, un enfant grandissant dans un environnement dépourvu d’amour et imprégné de haine peut, à l’âge adulte, considérer des actes aussi atroces que le génocide comme normaux, tant ces idées sont profondément ancrées dans son éducation et son milieu.

« Cela démontre que même ceux qui étudient des disciplines censées les guider vers des comportements civilisés peuvent être influencés par des idéologies destructrices », a-t-il ajouté. Le ministre a également souligné l’importance cruciale de l’éducation parentale : « En tant que parents, nous avons la responsabilité d’enseigner à nos enfants à vivre ensemble, à rejeter l’idéologie du génocide, à leur inculquer l’amour, à aimer leur pays et à promouvoir des valeurs positives qui les aideront à se développer de manière saine. »

Hategekimana Philippe, âgé de 67 ans, a obtenu la nationalité française en 2005. Il a été arrêté en 2018 au Cameroun et extradé en France, où il a été jugé pour son rôle dans le génocide perpétré contre les Tutsi. La décision de son jugement a été prise en septembre 2021, et a récemment été condamné à la réclusion à perpétuité pour sa participation aux massacres dans plusieurs localités, dont Nyanza, Ntyazo, Nyabubare et l’ISAR Songa, entre autres.

Jean Damascène Bizimana, a évoqué l’impact de l’éducation familiale sur la radicalisation de Hategekimana Philippe.

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