Le Parlement iranien approuve la fermeture du détroit d’Hormuz

Redigé par IGIHE
Le 23 juin 2025 à 04:27

Le Parlement iranien a voté ce 22 juin 2025, la fermeture du détroit d’Hormuz, une route maritime majeure pour le transport du pétrole, en réaction aux frappes aériennes américaines ayant visé trois installations nucléaires en Iran.

Cette décision est perçue comme une stratégie de l’Iran pour faire pression sur Israël et les États-Unis afin qu’ils mettent fin à leurs actions militaires.

La fermeture du détroit d’Hormuz est directement liée aux frappes américaines contre des cibles iraniennes. L’Iran entend utiliser cette fermeture comme un levier pouvant influencer ses adversaires et faire cesser l’agression militaire.

Après la décision du Parlement, le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien a entamé des discussions sur la mise en œuvre de la résolution.

Le détroit d’Hormuz, situé entre l’Iran et Oman, voit transiter chaque jour entre 16 et 21 millions de barils de pétrole, soit 20 % du transport pétrolier mondial.

Les pays producteurs de pétrole membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), notamment l’Iran, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU) et le Koweït, dépendent fortement de cette voie pour exporter leur pétrole, principalement vers l’Asie.

Les pays alliés des États-Unis empruntent également cette voie pour le transport du pétrole. En réponse, les États-Unis ont déployé des navires de guerre à Bahreïn afin de protéger les navires commerciaux traversant le détroit.

Une fermeture du détroit d’Hormuz perturberait gravement les économies de nombreux pays, le pétrole étant une source d’énergie essentielle et un moteur clé du développement économique mondial. Les analystes économiques prévoient que le prix du baril de brut pourrait passer de 74 dollars à entre 120 et 130 dollars.

Bien que cette fermeture nuirait considérablement à l’Iran, qui dépend fortement de cette voie pour ses propres exportations de pétrole, elle affecterait également ses alliés, notamment la Chine, qui importe environ 90 % de son pétrole d’Iran.

Selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), au premier trimestre 2025, l’Arabie saoudite a transporté 5,3 millions de barils de pétrole par jour via le détroit, l’Irak 3,2 millions de barils, et les Émirats arabes unis 1,8 million de barils. L’Iran lui-même en a exporté 1,5 million de barils par jour.

Vandana Hari, fondatrice de la société de renseignement énergétique ’Vanda Insights’, a déclaré à l’émission « Squawk Box Asia » de CNBC que la possibilité d’une fermeture restait « absolument minimale ».

Si l’Iran bloque le détroit, le pays risque de se mettre à dos ses voisins producteurs de pétrole et de provoquer des hostilités avec eux, a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, une fermeture nuirait également à ses marchés en Asie, en particulier à la Chine, principal acheteur du pétrole iranien.

« Il y a donc très, très peu à y gagner, et beaucoup de torts que l’Iran pourrait s’infliger lui-même », a déclaré Hari.

Cependant, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a appelé la Chine à user de son influence auprès du gouvernement iranien pour dissuader Téhéran de fermer le détroit d’Hormuz.

« J’encourage le gouvernement chinois à Pékin à les appeler à ce sujet, car ils dépendent fortement du détroit d’Hormuz pour leur approvisionnement en pétrole », a déclaré Rubio, qui est également conseiller à la sécurité nationale, lors d’un entretien avec Fox News.

« S’ils le font, ce sera une autre terrible erreur. Ce serait un suicide économique pour eux. Nous avons des options pour faire face à une telle situation, mais d’autres pays devraient aussi s’en préoccuper. Cela nuirait bien plus aux économies d’autres pays qu’à la nôtre. »

Par le passé, l’Iran avait menacé de fermer le détroit en représailles contre les États-Unis, mais n’était jamais passé à l’acte. Cette fois-ci, l’attention se porte sur le Conseil de sécurité nationale iranien, qui prendra la décision finale.

Le détroit d’Hormuz, situé entre l’Iran et Oman, voit transiter chaque jour entre 16 et 21 millions de barils de pétrole

Le Rwanda reste vigilant

Le Rwanda fait partie des pays qui importent du pétrole via le détroit d’Hormuz. Pour que le pétrole parvienne au Rwanda, il transite par le golfe Arabique, puis par l’océan Indien jusqu’à Mombasa, au Kenya, ou Dar es Salaam, en Tanzanie.

Lors d’un échange avec les parlementaires le 19 juin 2025, le ministre de l’Infrastructure, le Dr Jimmy Gasore, a expliqué que les perturbations dans le détroit d’Hormuz pourraient affecter le Rwanda en raison d’une possible hausse des prix.

« [...] Une perturbation là-bas impacterait le marché mondial, et par conséquent, le Rwanda. Nous pourrions vraisemblablement subir une augmentation des prix ou une réduction des volumes d’importation », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre, Dr Edouard Ngirente, a informé le Parlement que, depuis l’apparition du conflit entre Israël et l’Iran le 13 juin, le Rwanda a mis en place une cellule de crise chargée d’évaluer les impacts potentiels sur le pays.

« Nous suivons la situation de près avec des mises à jour quotidiennes sur les prix du pétrole, nos réserves nationales, les importations hebdomadaires, et l’impact sur les livraisons en provenance de Dar es Salaam ou de Mombasa », a-t-il précisé.

À ce jour, le Rwanda dispose de sept réserves de pétrole totalisant 117,2 millions de litres de produits pétroliers, incluant essence, diesel et carburant aviation. Le pays a pris des mesures pour renforcer ses réserves afin d’atténuer les effets des fluctuations des prix dues aux conflits internationaux.

Le Rwanda dispose de sept réserves pétrolières contenant 117,2 millions de litres de produits pétroliers

Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité