S’exprimant lors de l’ouverture du Symposium des commandants des forces terrestres, organisé à l’Intare Arena de Kigali les 21 et 22 octobre, le chef de l’État a insisté sur le fait que « l’environnement sécuritaire mondial, de plus en plus imprévisible, exige des réponses militaires à la fois décisives et mesurées ».

Placée sous le thème « Mettre à profit les capacités des forces terrestres pour renforcer la mise en œuvre des stratégies de paix et de sécurité », la rencontre réunit des chefs militaires, des experts en défense et des acteurs clés venus d’Afrique et d’ailleurs.

Le Président Kagame a relevé que la nature des conflits modernes est devenue plus complexe et asymétrique, souvent liée à des crises d’ordre politique, humanitaire ou environnemental. « Dans ces situations complexes, les forces terrestres sont indispensables. Vous êtes les premiers à être déployés et les derniers à partir », a-t-il précisé, ajoutant que « la rapidité et la précision font toute la différence entre le succès et l’échec ».

Le président a toutefois mis en garde contre les obstacles bureaucratiques et les contraintes hiérarchiques qui entravent la prise de décision sur le terrain, plaidant pour une plus grande flexibilité opérationnelle. « La vitesse sans précision est dangereuse, et la précision sans vitesse est inutile », a-t-il averti.

Le Président Kagame a également rappelé l’importance de la coopération civilo-militaire, estimant que les forces terrestres, de par leur proximité avec la population, doivent toujours placer la sécurité et la confiance des citoyens au centre de leurs priorités. « La discipline et le professionnalisme dont vous faites preuve sont ce qui renforce ou détruit la confiance du public », a-t-il insisté.

Abordant les menaces émergentes de l’ère numérique, le Président a évoqué les cyberattaques et la désinformation comme de nouveaux fronts de guerre capables de déstabiliser les nations aussi efficacement que les armes traditionnelles.

Le Chef de l’État a par ailleurs exhorté les nations africaines à renforcer leur esprit d’équipe et à affirmer leur souveraineté dans le choix de leurs partenariats sécuritaires. « La souveraineté aujourd’hui ne se limite pas aux frontières. Elle réside aussi dans notre capacité à choisir nos partenaires à partir d’une position de force et à aligner nos intérêts », a-t-il affirmé.

« Aucun défi n’est au-delà de nos capacités »

Le Président a rappelé aux participants que l’Afrique demeure le continent le plus touché par les conflits actifs, appelant à une coopération régionale renforcée et à des mécanismes de sécurité continentaux plus efficaces.

« Nous ne pouvons pas attendre des autres qu’ils assument la responsabilité de la sécurité de l’Afrique. Aucun des défis auxquels nous faisons face n’est au-delà de notre capacité à les gérer ou à les résoudre », a-t-il insisté.

Le Président Kagame a en outre encouragé les participants à échanger librement et sans complaisance durant les deux jours du symposium. « Soyez francs les uns avec les autres, partagez vos expériences et remettez en question certaines idées reçues. C’est ainsi que des progrès seront réalisés », a-t-il lancé.

Le chef d’État major de l’ armée de terre rwandaises, le général-major Vincent Nyakarundi, a salué la participation des délégations étrangères, soulignant que la tenue de l’événement à Kigali traduit la détermination du Rwanda à promouvoir la coopération et le partenariat dans le domaine militaire.

Pour sa part, le chef d’état-major de l’armée de terre française, le général Pierre Schill, a insisté sur la valeur stratégique de la coopération militaire, déclarant que c’était précisément le sens de leur rassemblement et que celui-ci reflétait leur détermination à renforcer le partenariat, à améliorer la coordination et à bâtir une sécurité collective fondée sur la compréhension mutuelle et le respect.

Le général Schill a également félicité le gouvernement du Rwanda pour l’excellente organisation de l’événement, soulignant qu’en accueillant cette conférence qui en est à sa deuxième édition, le pays démontrait son engagement ferme envers ces valeurs communes et que l’objectif était de faire de ce forum un espace de dialogue, de partage d’expériences et de réflexion sur le rôle des forces terrestres dans la gestion de la sécurité mondiale.

La conférence, tenue pour la première fois en France en 2024, s’achèvera le 22 octobre 2025 par une visite au Mémorial du génocide de Kigali, à Gisozi. Les participants y découvriront l’histoire du Rwanda, les événements ayant conduit au génocide contre les Tutsi en 1994, et la manière dont il a été arrêté.

Le Président Kagame a appelé les militaires à allier rapidité et précision, soulignant que l’efficacité des forces terrestres dépend de coordination et de réactivité

Le Président s’exprimait à l’occasion de l’ouverture du Symposium des commandants des forces terrestres, organisé les 21 et 22 octobre

La rencontre réunit des chefs militaires, des experts en défense et des acteurs clés venus d’Afrique et d’ailleurs

La conférence a été tenue pour la première fois en France en 2024

Le chef de l’État a insisté sur le fait que « l’environnement sécuritaire mondial, de plus en plus imprévisible, exige des réponses militaires à la fois décisives et mesurées »

La conférence se déroule sous le thème : « Mettre à profit les capacités des forces terrestres pour renforcer la mise en œuvre des stratégies de paix et de sécurité »

Une visite du Mémorial du génocide de Kigali à Gisozi est prévue pour permettre aux participants de découvrir l’histoire du Rwanda et le génocide contre les Tutsi de 1994