Paula Ingabire, ministre de la Technologie et de l’Innovation, a précisé que la Banque mondiale, principal partenaire du projet, a investi plus de 48 millions de dollars (plus de 69 milliards de Frw) dans le développement du système. Elle a toutefois souligné que ce montant restait insuffisant pour atteindre les objectifs du projet, ajoutant que le coût total dépasserait 70 millions de dollars.

Selon la ministre, la modernisation du système comprend la création d’une plateforme numérique et la transformation des services qui étaient auparavant accessibles via l’ancien système, précisant que ces services seraient désormais disponibles grâce à la carte d’identité numérique, ce qui permettrait notamment d’ouvrir des comptes bancaires sans déplacement physique.

Le Rwanda contribue également de manière significative au projet, avec un budget de 5,4 milliards de Frw pour l’exercice 2024/2025, porté à 12,3 milliards de Frw pour 2025/2026.

La carte d’identité numérique sera délivrée aux Rwandais âgés de 16 ans et plus, ainsi qu’aux résidents étrangers, réfugiés, demandeurs d’asile, enfants adoptés, étrangers séjournant temporairement, immigrants et apatrides vivant au Rwanda.

La ministre Ingabire a précisé que de nombreuses personnes ne disposaient pas d’une identification appropriée, ce qui compliquait l’accès aux services de base, et que la carte numérique centraliserait toutes les informations personnelles, simplifiant ainsi la prestation des services.

La carte comprendra une version physique et une version numérique sous forme de QR code, utilisable sur téléphone ou ordinateur, ainsi qu’un numéro « token » distinct du numéro national d’identification.

L’Agence Nationale d’Identification (NIDA) a récemment lancé une « plateforme de pré-enregistrement » pour valider les données des citoyens et corriger les erreurs avant le déploiement de la carte, plus de 3 300 personnes s’étant déjà inscrites. La plateforme a été officiellement inaugurée le 7 août 2025, lors de la 28ᵉ édition de la Foire Internationale du Commerce du Rwanda à Gikondo.

La NIDA a lancé une plateforme de pré-enregistrement pour valider les données des citoyens avant le déploiement de la carte

Le projet sera déployé progressivement, à commencer par les districts de Huye, Gisagara et Nyanza, dans la Province du Sud. Les habitants seront accompagnés pour corriger leurs informations, soumettre leurs données biométriques et remplir toutes les autres exigences. Deux sites seront mis en place dans chaque secteur, avec du personnel formé pour éviter toute erreur.

Les données biométriques collectées comprendront empreintes digitales, scans oculaires et images faciales. Les enfants de moins de cinq ans recevront une carte ne comportant que leur photo, tandis que les enfants de cinq ans et plus devront fournir des données biométriques supplémentaires.

Plus de 1 144 personnes ont déjà été formées pour assister la population dans ce processus. D’ici janvier 2026, le personnel formé devrait atteindre 2 500 personnes. La ministre Ingabire a précisé que neuf districts seraient couverts d’ici décembre et que 21 autres le seraient d’ici mai 2026, ajoutant qu’il était nécessaire de former davantage de personnel pour achever la collecte de données dans tout le pays.

La carte d’identité numérique comprendra neuf catégories d’informations, contre sept auparavant, incluant les noms, informations parentales, contacts, adresse et lieu de naissance, garantissant un profil complet et précis.

D’ici mai 2026, le Rwanda deviendra le premier pays d’Afrique à mettre en œuvre un système national d’identification entièrement numérique dans les délais prévus, alors que d’autres pays ayant entamé des projets similaires sont encore en phase d’élaboration de leurs systèmes.

Selon la ministre Ingabire, le système sera modernisé par une plateforme numérique et la transformation des services existants