Le Rwanda vise une centrale nucléaire opérationnelle d’ici 2030

Redigé par IGIHE
Le 26 juin 2025 à 06:34

L’Office rwandais de l’énergie atomique (Rwanda Atomic Energy Board – RAEB) a annoncé que le Rwanda fera partie des rares pays africains à disposer, d’ici 2030, d’une centrale produisant de l’électricité à partir de l’énergie nucléaire.

Cette annonce a été faite lors d’un point de presse en amont du Sommet de l’innovation en matière d’énergie nucléaire pour l’Afrique (NESIA 2025), qui se tiendra à Kigali et réunira des experts de 30 pays pour discuter de l’exploitation de l’énergie nucléaire.

Le Rwanda poursuit depuis près de sept ans un programme nucléaire en vue de favoriser le développement. En 2018, le pays a entamé une collaboration avec la Russie en vue de la création d’un centre de recherche dédié à l’énergie nucléaire, qui contribuera à accroître la production nationale d’électricité.

En août 2024, le Rwanda a signé un protocole d’accord avec l’entreprise américaine ’Nano Nuclear Energy Inc.’ pour le déploiement de petits réacteurs modulaires et de microréacteurs.

Un an plus tôt, le gouvernement avait conclu un accord avec Dual Fluid Energy Inc., une entreprise basée en Allemagne et au Canada, en vue de tester des technologies nucléaires au Rwanda.

Les projets portent sur la construction de petites centrales utilisant des petits réacteurs modulaires et des microréacteurs, qui nécessitent peu d’espace, offrent une production élevée et ne présentent pas de risques majeurs pour la population. Ces installations devraient employer entre 220 et 250 personnes réparties en quatre catégories professionnelles.

En 2024, plus de 200 étudiants rwandais et membres du personnel de la ’RAEB’ devaient être envoyés à l’étranger pour se former à l’énergie nucléaire.

« Nous avons désormais une vision claire : nous savons quelle capacité de production nous visons et nous pouvons identifier les sites possibles pour implanter la centrale. » a déclaré Dr Fidel Ndahayo, Directeur général de la RAEB.

Il a précisé que plusieurs sites avaient été envisagés, mais qu’une analyse plus approfondie était nécessaire pour évaluer des facteurs comme la viabilité du terrain, les risques sismiques et d’autres considérations environnementales.

Il a ajouté que la technologie retenue pour la centrale serait celle de petits réacteurs capables de produire une quantité significative d’énergie, sur une superficie allant de 15 à 50 hectares, en dehors des zones résidentielles.

« Même avec une forte densité de population, il est encore possible de trouver un terrain de 50 hectares pour construire la centrale », a assuré le Dr Ndahayo.

«  Notre objectif est que la centrale soit opérationnelle d’ici 2030. Nous aurons besoin de 234 employés, que nous comptons former d’ici 2028.  » a précisé Dr Fidel Ndahayo, lors d’une interview accordée au journal ’IGIHE’.

Il a également indiqué qu’à l’heure où de nombreuses organisations se concentrent sur les nouvelles technologies d’exploitation de l’énergie nucléaire, le Rwanda entend se positionner dès maintenant afin de s’assurer que sa main-d’œuvre soit bien préparée pour adopter et promouvoir cette technologie.

Le Dr Ndahayo a fait savoir qu’environ 30 à 50 experts en énergie nucléaire ont déjà terminé leurs études et travaillent actuellement au sein de la RAEB, tandis que 200 autres acquièrent de l’expérience dans des pays technologiquement avancés.

Certains de ces étudiants obtiendront leur diplôme dès l’année prochaine, et d’autres dans les années qui suivront.

«  Nous continuons d’envoyer des étudiants à l’étranger. Cette année, plus de 40 partiront. Nous avons des accords avec des pays comme la Hongrie, et nous envisageons des collaborations avec la Chine et la Corée du Sud  », a-t-il précisé.

Il a également mis en avant les efforts en cours pour mettre en place des programmes de formation locale. Par exemple, l’Université du Rwanda a déjà confirmé le lancement de tels programmes, et des projets similaires sont prévus dans les écoles techniques et professionnelles.

Concernant l’emplacement de la centrale, le Dr Ndahayo a confirmé que le site définitif n’a pas encore été retenu, les études de faisabilité étant toujours en cours. Il s’est toutefois dit confiant que des terrains appropriés existent bel et bien au Rwanda.

De son côté, le ministre des Infrastructures, Dr Jimmy Gasore, a souligné que les petits réacteurs modulaires (SMR) sont plus sûrs et mieux adaptés aux besoins énergétiques du Rwanda.

Il a expliqué que les grandes centrales produisant plus de 1 000 MW ne sont pas adaptées à de nombreuses régions d’Afrique. En revanche, de petites centrales produisant jusqu’à 100 MW conviennent mieux aux capacités du Rwanda.

Le ministre a précisé que ces réacteurs nécessitent moins de terrain et présentent moins de risques environnementaux majeurs que les centrales de grande taille.

Le Rwanda collabore étroitement avec plusieurs entreprises spécialisées dans l’énergie nucléaire afin d’explorer différentes technologies, notamment le réacteur nucléaire, qui constitue le cœur de la centrale.

Ce réacteur utilise l’uranium pour produire de la chaleur par fission nucléaire, chaleur qui est ensuite convertie en électricité. Un seul gramme d’uranium peut générer 1 MW d’énergie par jour, soit l’équivalent de l’énergie produite par trois tonnes de charbon.

En janvier 2025, le Rwanda avait déjà atteint une capacité de production électrique de 406,4 MW.

L’Office rwandais de l’énergie atomique a annoncé que le pays disposera d’ici 2030, d’une centrale produisant de l’électricité à partir de l’énergie nucléaire

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