Jacquemot a soutenu que la population tutsie de l’est de la RDC n’était pas indigène à cette région, mais qu’elle aurait été déplacée dans les années 1930, à l’époque où le Rwanda était sous domination coloniale allemande et belge. Nduhungirehe a vigoureusement rejeté cette affirmation, la qualifiant de totalement infondée.
Lors d’une intervention sur Radio France Internationale (RFI), Jacquemot a allégué que la majorité des habitants de l’est du Congo étaient des Tutsis, prétendant qu’ils auraient été déplacés dans cette région durant les années 1930.
En réponse, Nduhungirehe a réfuté cette affirmation sur X, précisant qu’en 1930, l’Allemagne avait déjà cessé son contrôle colonial sur le Rwanda et le Burundi après sa défaite lors de la Première Guerre mondiale. Il a souligné que, dès 1920, ces deux pays étaient placés sous administration belge, ajoutant que les Tutsis présents en RDC n’avaient pas été déplacés depuis d’autres régions dans les années 1930, comme le suggérait Jacquemot, mais étaient bien indigènes des terres qu’ils occupaient bien avant cette époque.
Le ministre a expliqué que les Tutsis de la RDC sont originaires d’un territoire arraché au Rwanda en 1910 lors d’une conférence entre la Belgique, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, qui a tracé les frontières et redéfini le destin de la région.
Il a souligné que les habitants de l’est de la RDC partagent la langue, la culture et les traditions du Kinyarwanda, et que de nombreux toponymes, montagnes et rivières conservent des noms en Kinyarwanda. Il a ajouté que les populations autochtones de la région ont entretenu des liens profonds avec le Rwanda tout au long de l’histoire.
L’ambassadeur Nduhungirehe a également précisé que bien que certains Rwandais aient été contraints par les colonisateurs belges, entre 1920 et 1950, de travailler dans les mines, cela n’altérait en rien le fait que de nombreux Rwandais indigènes résidaient en RDC et demeuraient profondément liés à leurs terres ancestrales.
Le ministre a également réfuté une autre fausse déclaration de Jacquemot, qui affirmait que le groupe M23 cherchait à prendre le contrôle des mines de coltan à Rubaya, une région de la RDC réputée pour produire 20 % du coltan mondial. Jacquemot avait allégué que ces minerais étaient traités au Rwanda avant d’être exportés vers l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord sous des étiquettes différentes.
Nduhungirehe a contre-argumenté ces allégations en s’appuyant sur des recherches menées par Bojana Coulibaly, qui a révélé que les mines de Rubaya étaient encore exploitées selon des méthodes traditionnelles, sans infrastructures routières reliant la région à Goma. Il a remis en question la possibilité que ces mines produisent 20 % du coltan mondial sans recourir à des technologies minières modernes.
Il a également réaffirmé que l’exploitation du coltan à Rubaya est menée par des communautés locales parlant le Kinyarwanda. Bien que la région ait été précédemment sous le contrôle de milices, aucune présence militaire n’y est actuellement signalée.
Concernant le secteur minier du Rwanda, Nduhungirehe a souligné que le pays est riche en minerais précieux depuis des décennies, une richesse qui a été identifiée dès la période coloniale et qui a perduré après l’indépendance. Des études menées tant pendant la colonisation qu’après l’indépendance ont révélé que 52 régions du Rwanda abritent des ressources minières de valeur, avec des exploitations déjà actives dans certaines de ces zones.
Le ministre a également précisé que le Rwanda figure parmi les principaux producteurs mondiaux de coltan, représentant 22,4 % des ventes mondiales en 2024, se classant juste derrière la RDC, qui a contribué à hauteur de 40,2 %. Il a insisté sur le fait que l’industrie minière rwandaise respecte scrupuleusement les lois nationales et internationales, assurant ainsi que les minerais extraits répondent aux normes strictes requises pour le commerce international.
Nduhungirehe a également précisé qu’il existe actuellement 136 licences attribuées à 99 entreprises minières au Rwanda, ainsi que des licences pour 18 entreprises de recherche minière et 76 entreprises engagées dans le commerce et le traitement des minerais. Le ministre a souligné que le secteur minier rwandais opère en totale conformité avec la législation, avec une documentation rigoureuse et une traçabilité assurée pour les marchés internationaux.
En réponse aux déclarations erronées de Jacquemot, Nduhungirehe a affirmé que des individus comme lui, qui utilisent les médias internationaux pour diffuser des mensonges sur la région des Grands Lacs, cherchent en realité à masquer les véritables bénéficiaires des ressources minières précieuses de la RDC.

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