Les services tels que les licences Microsoft, pour lesquels le Lesotho paie des millions de dollars chaque année, ont été négligés par Washington, a indiqué Mokhethi Shelile, ministre du Commerce, de l’Industrie, du Développement des entreprises et du Tourisme du Lesotho. Il a également souligné que certaines marchandises américaines entraient au Lesotho via l’Afrique du Sud et étaient omises par erreur dans les chiffres des importations.

Les politiques tarifaires américaines, axées sur l’exportation et l’importation de marchandises, ont été critiquées pour avoir négligé les services américains exportés vers le reste du monde. L’économie américaine est principalement basée sur les services.

Classé par les Nations Unies comme l’un des pays les moins développés au monde, le Lesotho est l’un des plus grands exportateurs africains de vêtements vers les Etats-Unis. Son industrie textile reste un pilier essentiel de son économie et une source majeure d’emplois formels, fournissant environ 40.000 emplois, selon l’Organisation internationale des employeurs.

M. Shelile a averti que les licenciements causés par les droits de douane américains pourraient avoir un effet domino sur des secteurs tels que les transports et l’immobilier, ce qui pourrait nuire à la stabilité sociale.

Le mois dernier, le Lesotho a déclaré l’état d’urgence national en raison du "taux élevé de chômage des jeunes et des pertes d’emplois" provoqués par la hausse des droits de douane américains. Le pays est confronté à la pauvreté et à un chômage élevé, le taux de chômage des jeunes atteignant 48%, selon les médias locaux.

Pour M. Shelile, l’imposition unilatérale par les Etats-Unis de droits de douane discriminatoires "perturbe les chaînes d’approvisionnement mondiales et oblige les pays africains à négocier en tant que blocs".

Selon lui, le Lesotho s’efforce activement de diversifier ses marchés en renforçant ses liens avec l’Afrique du Sud, en exploitant la zone de libre-échange continentale africaine et en recherchant des partenariats commerciaux et d’investissement avec la Chine, le Nigeria, l’Union européenne et d’autres économies.

Le ministre a révélé que le Lesotho avait officiellement demandé une exemption ou une réduction des droits de douane américains. Il a ajouté que, puisque Washington insistait pour négocier avec les pays d’Afrique subsaharienne, à l’exception de l’Afrique du Sud, en tant que bloc unique, les discussions ne pouvaient se poursuivre qu’indirectement à ce stade.

"Nous mettons tout en œuvre pour protéger nos intérêts nationaux, mais les perspectives de la future politique tarifaire restent incertaines", a-t-il déclaré.

"Grâce à la diversification des exportations et à une coopération régionale plus approfondie en matière de commerce et d’investissement, nous sommes convaincus que d’ici un an, nous aurons surmonté les défis actuels et remis l’économie sur la voie de la reprise et d’une croissance renouvelée", a ajouté M. Shelile.

Un responsable du Lesotho a dénoncé auprès de Xinhua l’injustice du régime tarifaire américain, accusé d’avoir durement affecté l’industrie textile de ce pays d’Afrique australe