Le rapport, qui fournit des données clés sur l’état de l’agriculture au Rwanda, révèle que malgré des défis climatiques et une réduction des surfaces cultivées, certaines cultures ont connu des hausses significatives de rendement.

Les résultats les plus positifs viennent de cultures comme le manioc, le riz, les patates douces et les bananes. Le manioc a vu son rendement augmenter de 6%, atteignant un total de 783 29 tonnes. Le riz a progressé de 4%, pour atteindre 72 834 tonnes, tandis que la production de patates douces a crû de 8%, culminant à 666 814 tonnes. De même, la production de bananes a enregistré une hausse de 5%, avec un total de 1 142 552 tonnes.

La production de maïs a légèrement augmenté de 1%, s’élevant à 119 101 tonnes. La production de haricots a également montré une forte croissance, de 6%, bien que la surface cultivée ait diminué de 1%.

Cependant, un point d’ombre dans ce bilan positif concerne la production de pommes de terre. Au deuxième trimestre de 2024, la production a chuté de 13%, en raison de deux facteurs principaux : une réduction de la surface cultivée et des conditions climatiques défavorables dans les régions traditionnellement productrices de pommes de terre.

La superficie cultivée en pommes de terre est passée de 48 210 hectares au même trimestre de l’année précédente à 41 836 hectares, soit une baisse de 13%. En conséquence, la production a diminué de 326 677 tonnes en 2023 à 285 596 tonnes en 2024. Toutefois, la production par hectare est restée stable, avec 6,8 tonnes pour les petits exploitants et 14,9 tonnes pour les grands exploitants.

Une des principales raisons de la hausse du rendement global est l’adoption croissante des bonnes pratiques agricoles, notamment l’utilisation d’engrais, aussi bien organiques que chimiques. Selon le rapport, plus de 80,1% des agriculteurs rwandais utilisent de l’engrais organique, ce qui a grandement contribué à l’augmentation des rendements.

L’utilisation de semences améliorées a également été un facteur déterminant. Environ 72,6% des grands exploitants ont utilisé des semences de meilleure qualité, contre 16,6% des petits exploitants. Cela a notamment favorisé la croissance de la production de maïs et de haricots.

Par ailleurs, environ 30,2% des agriculteurs ont utilisé des pesticides, ce qui a permis de lutter contre les nuisibles et améliorer la qualité des récoltes.

Le rapport met également en lumière les efforts soutenus en matière d’agriculture durable. En effet, 89,2% des agriculteurs ont participé à des activités de lutte contre l’érosion, une priorité dans un pays montagneux comme le Rwanda. De plus, les techniques d’irrigation, bien qu’encore en développement, gagnent en popularité. Ainsi, 12,1% des agriculteurs utilisent désormais diverses méthodes d’irrigation pour améliorer la productivité de leurs cultures, notamment durant la saison sèche.

En dépit de quelques défis, notamment la baisse de la production de pommes de terre, le rapport de l’INSR montre que l’agriculture continue d’évoluer positivement. L’augmentation générale de 3,1% du rendement agricole est un signe encourageant de progrès, soutenu par des pratiques agricoles plus modernes et durables.

Le Rwanda dispose d’un total de 2,376 millions d’hectares de terres agricoles, dont 1,350 million d’hectares sont cultivés, soit environ 57% de la superficie totale disponible. Ces données témoignent du potentiel agricole du pays et de l’importance stratégique du secteur pour son développement économique et la sécurité alimentaire.

Les résultats du deuxième trimestre de 2024 sont un témoignage des progrès réalisés dans le secteur agricole au Rwanda. Avec une augmentation globale du rendement et une forte participation des agriculteurs aux pratiques durables, le pays est bien positionné pour relever les défis agricoles futurs et renforcer sa résilience face aux changements climatiques.

le rendement agricole du pays a enregistré une augmentation de 3,1% au deuxième trimestre de 2024 (mars-mai), comparé à la même période de 2023.