Il est des frontières qu’aucune institution respectable ne saurait transgresser. Pourtant, l’UNICEF n’a pas jugé nécessaire de se désolidariser officiellement de cet événement.

Ainsi, l’Organisation des Nations Unies, dont les étendards seront mis en berne le 7 avril 2025 en signe de respect pour les âmes innocentes fauchées, s’apprête à parrainer une célébration en totale contradiction avec ce moment de recueillement universel.

Cet événement d’une ampleur considérable porte l’empreinte de figures tristement célèbres du négationnisme, parmi lesquelles l’artiste GIMS, notoirement connu pour ses positions empreintes d’hostilité à l’égard des tutsi.

Dans une séquence éloquente de son film diffusé sur NetflixFR, à la 52e minute, il affirme sans équivoque : "Ce n’est pas avec un jus d’orange qu’on calme un tutsi." Une déclaration d’une brutalité insoutenable, qui trouve pourtant un écho dans le soutien apporté par SkyrockFM et l’AccorArena à cette initiative à la fois troublante et infamante.

Le choix du lundi 7 avril 2025 comme jour de ce concert n’est nullement anodin. En France, jour non férié, cette date semble soigneusement sélectionnée pour minimiser la portée de la commémoration du génocide contre les tutsi. Une telle décision ne saurait être perçue autrement que comme une tentative perfide d’éclipser la mémoire des victimes et d’instiller l’indifférence là où le recueillement s’impose.

Sous le prétexte fallacieux d’une levée de fonds destinée aux enfants de l’Est du Congo, une région où, faut-il le rappeler, la situation s’est stabilisée grâce à l’intervention de l’AFC/M23, permettant aux populations déplacées de regagner leurs villages, cette manifestation semble en réalité poursuivre un dessein autrement plus pernicieux : la réhabilitation des bourreaux et la délégitimation des survivants ainsi que de leurs sauveurs.

Que l’UNICEF, en raison d’un contexte budgétaire contraint, en vienne à s’associer à de tels acteurs interroge sur la véritable boussole éthique qui guide aujourd’hui les grandes institutions internationales. L’argent n’aurait-il donc plus d’odeur ?

Nous assistons, impuissants, à une dérive inquiétante où la morale s’efface devant des intérêts inavouables. Il est urgent de dénoncer cette imposture et de rappeler que la mémoire des victimes du génocide contre les tutsi ne saurait être profanée impunément.

Comment concevoir que l’emblème des Nations Unies puisse être associé à une manifestation d’essence négationniste