En plus, à la frontière commune avec l’Ouganda de Gatuna, ont été instaurées des mesures sanitaires draconiennes de peur qu’Ebola ne se propage au pays en perçant par cette démarcation. L’œil scrutateur d’un reporter d’Igihe en a fait le constat sur place.

Il est 13h 30’ à Gatuna, Hadisa Bogere et cinq autres voyageurs en sa compagnie arrivent à la frontière de Gatuna, coté Rwandais, en provenance d’Ouganda. Avant les démarches usuelles aux frontières avec les agents de l’immigration, les voyageurs sont conviés à se laver les mains avec soins avec du savon mis à disposition.

Ensuite des agents de santé prennent leurs températures, avant de se prêter a une série de questions-réponses visant à récolter des informations personnelles identitaire, et d’autres relatives à ses déplacements ou non, vers les zones où sévit d’ores et déjà la maladie, ou pour voir si l’interrogé serait un cas-contact.

Dix minutes plus tard, plusieurs personnes en provenance du Kenya arrivent également sur place, et le même scenario se répète.

Les services sanitaires Ougandais signalent qu’au total il y a, à ce jour136 cas confirmés et 21 probables d’Ebola sont comptabilisés dans huit districts différents, avec 53 décès confirmés. Jusqu’à présent, 62 patients se sont rétablis depuis la déclaration de l’épidémie d’Ebola par les autorités ougandaises le 20 septembre 2022.
Trois cas et trois décès supplémentaires ont été signalés parmi le personnel de santé depuis le 28 octobre, ce qui porte le total à 18 cas et sept décès parmi ces travailleurs.

Un nouveau district affecté a été signalé, celui de Masaka, ce qui porte à huit le nombre total de districts signalant des cas. Le district le plus touché reste Mubende avec 63 (46%) cas confirmés et 29 (55%) décès confirmés, suivi de Kassanda avec 46 (34%) cas confirmés et 19 (36%) décès confirmés. Deux districts, Bunyangabu et Kagadi, n’ont pas signalé de cas depuis plus de 40 jours.
Même si les services de santé du Rwanda confirment que la maladie d’Ebola n’a pas encore fait son apparition au pays, ils exhortent les citoyens au strict respect des mesures prises pour que l’épidémie ne rentre sur notre territoire. Ils affirment d’autres parts être fins prêts à faire front en cas d’apparition de la maladie, soit-il en matière d’équipements, soit-il sur le plan de la préparation des équipes sanitaires d’interventions qui restent sur le qui-vive en cas d’alerte.

La frontière Rwando-Ougandaise de Gatuna est une de celles qui connait le plus grand flux de passagers dans les deux sens.

Marie Joyeuse Mugisha, une des agents sanitaires sur place s’est entretenu avec notre reporter et lui a expliqué la marche à suivre lorsqu’un voyageur venant d’Ouganda arrive au Rwanda.

« Lorsque nous venons de prélever la température et récolter les informations nécessaires et que nous trouvons que le voyageur n’a pas été dans les zones affectées par Ebola en Ouganda, et que nous trouvons que ce dernier ne présente pas de symptômes de la maladie comme des maux de tête, des poussées de température, diarrhées ou vomissements, nous le laissons entrer sur le territoire du Rwanda, » a-t-elle dit.

« Quand nous trouvons qu’il présente l’un ou l’autre symptôme, il est aussitôt séparé des autres voyageurs, et immédiatement conduit dans une maison affectée à cet effet, ensuite comme nous avons à disposition une ambulance qui l’emmène illico vers un centre spécialisé qui accueille le patient pour traitement, oui nous sommes fins prêts. » a conclu la professionnelle de santé.

Le Ministre de la santé, Dr Daniel Ngamije avait tout récemment rappelé à ses compatriotes d’éviter des voyages non indispensables vers les districts où sévit Ebola, avant de rappeler aux voisins Ougandais vivant à proximité de la frontière, d’éviter de prendre des chemins de traverse pour entrer au Rwanda.

Les mesures prises par le Rwanda sont hautement appréciées par les voyageurs dont Hadisa Bogere, celle-là qui s’est prêtée au jeu de questions-réponses de notre reporter à Gatuna.

Pour sa part, Duhabwanimana Félicité qui habite Gatuna de relever être satisfaite de ces mesures.

« Je suis pleinement satisfaite des mesures prises, du fait qu’aucune personne ne peut passer la frontière pour venir contaminer la population, en plus ils sauvegardent notre sécurité. Ceci démontre que ne dirigeants sont préoccupés par notre sort. Cela nous rend fiers et nous rassure. »

Famba Ally, chauffeur de camion de son état, sur l’axe Kigali-Mombassa, témoigne qu’à d’autres frontières qu’il passe, de telles mesures ne sont pas mises en place, que l’on ne se contente que de demander des certificats de vaccination contre le Covid 19.

Un exercice pratique sur le comportement du personnel au cas où surgirait un cas d’Ebola a l’aéroport International de Kigali s’y est déroulé pour un éveil des consciences du personnel aéroportuaire.

La maladie à virus Ebola, autrefois appelée aussi fièvre hémorragique à virus Ebola, est une maladie grave, souvent mortelle chez l’homme.

Le virus se transmet à l’homme à partir des animaux sauvages et se propage ensuite dans les populations par transmission interhumaine.

Le taux de létalité moyen est d’environ 50%. Au cours des flambées précédentes, les taux sont allés de 25% à 90%, nous apprend le site de l’Organisation mondiale de la Santé.