Les habitants des quartiers comme Mutakura, Kamenge se ruent quotidiennement vers les quelques points d’eau disponibles, certains d’entre eux n’ayant d’autre choix que de puiser l’eau des caniveaux, malgré sa qualité hautement dépréciée.
« Nous n’avons pas d’autre solution, même si cette eau est souillée, nous l’utilisons car c’est la seule option », témoigne un habitant de Ngagara, l’un des quartier du nord de Bujumbura affecté, par cette pénurie.
Face à cette situation, les autorités locales tentent de trouver des solutions. L’ingénieur Jean-Albert Manigomba, Directeur Général de la REGIDESO, a assuré que tout est mis en œuvre pour rétablir l’approvisionnement en eau dans les plus brefs délais : « Nous avons entrepris des travaux d’urgence pour réparer le réseau d’eau défaillant. Nous espérons que d’ici peu, la situation sera sous contrôle et l’approvisionnement normalisé. »
Malgré ces assurances, la population s’inquiète de l’ampleur de la crise. « Cela fait plusieurs jours que nous sommes sans eau. Les taxis-velos ont même augmenté leurs tarifs pour transporter des bidons de 20 litres d’eau, que nous devons maintenant payer jusqu’à 5 000 francs burundais », explique un autre habitant de Kamenge, désespéré.
Les experts en urbanisme soulignent quant à eux l’urgence d’une meilleure gestion des infrastructures hydrauliques dans cette zone. Gaspart Kobako, expert en planification urbaine, critique la gestion actuelle et propose des mesures provisoires : « Ce type de crise montre à quel point il est nécessaire d’avoir un réseau d’eau plus résilient. Un réseau provisoire devrait être mis en place pour assurer un approvisionnement permanent en eau, même en cas de réparations. »
Kobako insiste également sur le besoin d’une planification à long terme : « Il est incompréhensible que toute une région soit privée d’eau potable simplement parce qu’une seule canalisation est défectueuse. Nous devrions avoir des systèmes de distribution d’eau plus robustes pour éviter ce genre de catastrophe. Il est impératif de moderniser nos infrastructures pour répondre aux besoins croissants de la population, surtout avec l’expansion urbaine. »
En attendant la résolution complète de cette crise, l’accès à l’eau potable reste un défi majeur dans le nord de Bujumbura. Plusieurs quartiers, dont Mutakura, Cibitoke et Kinyankonge, continuent de souffrir de coupures prolongées, exacerbant les conditions de vie des habitants.
La situation est d’autant plus préoccupante que cette pénurie d’eau coïncide avec une crise sanitaire qui exige le respect des mesures d’hygiène maximales.
Une crise sanitaire liée aux virus Mpox (anciennement connu sous le nom de variole du singe) et Marburg a déjà été signalée au Rwanda, voisin du Burundi.
Ces maladies hautement contagieuses nécessitent des mesures strictes d’hygiène et de surveillance pour éviter leur propagation, le manque d’eau potable dans certaines régions de Bujumbura, dans ce contexte, aggrave le risque de propagation des infections.
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