Le sujet central de cette rencontre était la réconciliation, présentée comme un moyen privilégié de résolution des conflits, en opposition à la judiciarisation systématique des différends. Le professeur Rugege a souligné l’importance de cette approche, notamment dans le contexte post-génocide du Rwanda, où la réconciliation a joué un rôle clé dans la reconstruction de la nation.

Face à un auditoire composé de nouveaux diplômés et de personnels de l’ILPD, issus de divers pays africains tels que la Gambie, le Gabon, le Cameroun, le Ghana, le Soudan et le Rwanda, le professeur Rugege a rappelé l’ancrage historique de la réconciliation dans les traditions africaines, pré-coloniales, soulignant la rupture introduite par l’arrivée des colons et leur système judiciaire.

L’exemple éloquent d’un litige entre une patiente et un hôpital a été utilisé pour illustrer les avantages de la réconciliation. Dans ce cas, la décision de régler le différend à l’amiable a permis d’éviter la publicité négative et les conséquences judiciaires, tout en satisfaisant les parties impliquées.

Le professeur a également évoqué la loi du 12 mai 2023, permettant aux parquets et procureurs de jouer le rôle de médiateurs dans certains délits. Cette approche, adoptée depuis 2019 au Rwanda, a pour but d’accélérer la résolution des litiges tout en renforçant la culture de la médiation dans les tribunaux.

Cette conférence s’inscrit dans une série de cours magistraux publics organisés par l’ILPD, connu pour ses méthodes d’enseignement variées alliant cours théoriques, travaux pratiques et devoirs. Elle a offert aux étudiants une perspective enrichissante sur les méthodes alternatives de résolution des conflits, cruciales dans la pratique juridique moderne.