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Quelles sont les revendications du M23

Redigé par Tite Gatabazi
Le 19 juillet 2022 à 06:31

Le 23 mars 2009, le gouvernement congolais avait signé un accord avec le CNDP pour mettre fin a la rébellion.

C’était sous l’égide des Présidents Olusegun Obasanjo du Nigeria et de Benjamin Mkapa de la Tanzanie.

Cet accord prévoyait la prise en compte des revendications du CNDP, sa conversion en parti politique et l’intégration de certains de ses militaires au sein de l’armée nationale. D’autres bénéficieront du programme de démobilisation et réinsertion sociale.

Mais aussi le retour des réfugiés et la réinsertion des déplacés internes. Ainsi que la mise en place des mécanismes de gestion des conflits locaux par des comités permanents de conciliation.

La mise sur pied de la police de proximité pour assurer la sécurité de la population. Les réfugiés sont encore aujourd’hui dans les camps au Rwanda et en Ouganda.

Les partenaires internationaux de la RDC avaient convenu de soutenir un plan de reconstruction massif qui octroie des services de base à la population et rétablit l’autorité de l’Etat dans tout le Kivu.

Trop beau pour être vrai, Kinshasa avait d’autres priorités. Cette promesse comme tant d’autres d’ailleurs sera une promesse sans lendemain.

Cet accord qui aurait dû être accompagner d’un dialogue politique pour son effectivité. Le gouvernement congolais n’était pas si enthousiaste, il a trainé les pieds.

Allant jusqu’à annuler les élections législatives de 2011 dans le territoire de Masisi qui auraient dû envoyer des députés nationaux du CNDP au parlement.

Plutôt que de privilégier un dialogue à la fois interne et dans le cadre régional au sein de la conférence internationale de la région des grands lacs (CIRGL), le gouvernement congolais a souvent pris l’option militaire pour des mobiles non avoués.

Préférant nouer des alliances en sous mains avec les Mai Mai qui eux se livrent à des exactions et exaspèrent les populations. Et laisser libre court à l’exploitation minière illicite aux généraux des FARDC ainsi qu’aux chefs locaux.

Et leur assurer le contrôler des zones de production des minerais et le prélèvement des taxes.

Développant ainsi une chaine d’intermédiaires qui alimentent la corruption jusqu’au sommet de l’Etat.

Plusieurs rapports épinglent les généraux et officiels congolais dans le trafic international des minerais. L’acquisition inexpliquée des propriétés (des villas à Kinshasa, des stations d’essence et d’autres activités économiques). Et quand ils s’attaquent aux groupes armés c’est souvent pour s’emparer de leurs ressources.

En avril 2012, éclate alors une mutinerie avec Bosco Ntaganda comme chef. Il reproche au gouvernement congolais de faire obstruction a la mise en œuvre de l’accord du 23 mars 2009.

Mais Ntaganda fera l’objet de marchandage international et sera livré à la Cour Pénale Internationale « CPI » par le gouvernement qui l’avait protégé pendant près de trois ans arguant son action en faveur de la pacification dans le Kivu.

Mais aussi, le gouvernement congolais avait signé la loi d’amnistie accordé au CNDP. Ce revirement conduisit à la naissance du mouvement du 23 mars dit « M23 ».

En effet sur la plan politique, le Président Kabila sortait des élections contestées de novembre 2011 ou Etienne Tshisekedi s’était proclamé vainqueur.

Et la communauté internationale n’était pas enthousiaste desdits résultats. Ce besoin de redorer son image avait peser dans le lâchage de Bosco Ntaganda.

Ce coup dur entrainant des défections au sein des FARDC autour du General Makenga qui revendiquait l’application de l’accord du 23 mars 2009.

Plutôt que d’appliquer les accords, le gouvernement congolais en multiplier à travers des sommets et mini sommets.

Addis Abeba en Ethiopie, Khartoum au Soudan, Kampala en Ouganda puis Nairobi au Kenya, le M23 sera inviter à dialoguer avec son gouvernement en présence des témoins internationaux.

La conférence internationale de la région des grands lacs, l’union africaine et les nations unies étant aux premières loges. Mais les résultats seront maigres.

Ces accords se heurtent à un manque de la volonté politique, une incapacité de résolution de conflit lié a la mauvaise gouvernance en RDC et l’inefficacité des instruments internationaux.

Mieux, la résurgence du M23 atteste que les causes du conflit ne trouveront pas de réponse militaire mais bien politique et économique.

Car cette nième résurgence de novembre 2021 porte la marque des anciennes crises observée entre autres la protection des tutsis congolais, lutte contre les tensions communautaires, inefficacité des FARDC et passivité sinon complicité de la Monusco.

Le M23 est le seul groupe rebelle qui a signé des accords avec le gouvernement congolais

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