Albert Rudatsimburwa, journaliste et analyste, considère les accusations des autorités burundaises comme irrationnelles, soulignant l’absence de preuves susceptibles de convaincre l’opinion publique. « Il est surprenant de voir ces allégations se répéter à chaque incident d’insécurité au Burundi, désignant systématiquement le Rwanda comme responsable », observe-t-il.
Selon Rudatsimburwa, ce n’est pas la première fois que les autorités burundaises tentent d’éviter de reconnaître leur propre responsabilité dans les crises internes. Il ajoute que le Burundi fait face à de sérieux problèmes de gouvernance, que ses dirigeants refusent d’assumer. Pour détourner l’attention, ils exploitent l’idéologie de leur parti, le Conseil National pour la Défense de la Démocratie-Forces de Défense de la Démocratie (CNDD-FDD), affirmant que le régime rwandais est exclusivement tutsi, tandis que le leur serait représentatif des Hutus.
Rudatsimburwa rappelle également un incident de 2014, lorsque des corps ligotés furent découverts dans le Lac Rweru, au nord du Burundi. Face à l’émoi populaire, les autorités burundaises accusèrent le Rwanda, bien que des enquêtes menées par des médias burundais aient révélé qu’il s’agissait de Burundais tués et jetés dans le lac par la milice au pouvoir, les Imbonerakure.
La situation réelle du Burundi
Confronté à d’importants défis économiques exacerbés par l’instabilité politique, le Burundi souffre de problèmes structurels, d’un manque d’infrastructures et d’un accès limité aux marchés extérieurs. La corruption généralisée entrave son développement, et le manque de carburant, symptomatique de la pénurie de devises, témoigne des difficultés rencontrées.
Pour Rudatsimburwa, l’implication du Burundi aux côtés des FDLR en RDC contre le M23 sert de prétexte pour accuser à tort le Rwanda de soutenir Red Tabara. « Le contentieux avec Red Tabara est un problème intrinsèquement burundais, sans lien avec le Rwanda », affirme-t-il.
Remise de 19 combattants de Red Tabara au Burundi par le Rwanda en 2021
Cet acte du gouvernement rwandais est interprété par Rudatsimburwa comme une preuve de bonne foi et une volonté de Kigali d’améliorer les relations bilatérales, témoignant d’un engagement pour la non-ingérence dans les affaires burundaises.
Défis pour Red Tabara
La principale difficulté pour Red Tabara réside dans la négociation sans présence physique au Burundi, ce qui limite sa légitimité et sa capacité à influencer les négociations.
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