Dans une vidéo diffusée par la MONUSCO, des soldats sont montrés en train de se former à l’usage de drones, à la manipulation d’artillerie lourde et à la prise en charge des victimes et des blessés. La formation s’est tenue à Bunia, dans la province de l’Ituri, sous la supervision du général Saiful Alam Bhuiyan, commandant du secteur nord de la mission.

«  Comme vous le savez, notre mandat vise à accompagner la transition. Un jour, nous devrons quitter cette région et la confier aux forces de sécurité locales afin qu’elles puissent maintenir l’ordre et la sécurité  », a expliqué le général Bhuiyan dans la vidéo publiée mardi sur les réseaux sociaux.

«  Nous essayons de former le plus grand nombre possible de FARDC, en leur dispensant également une formation sur le respect des droits de l’homme. Je suis convaincu que le secteur nord poursuivra ce travail, jusqu’à ce que les forces locales disposent des capacités nécessaires pour assurer pleinement la sécurité de leur population.  »

Cependant, le ministre Nduhungirehe a dénoncé cette formation, estimant que l’alliance des FARDC avec les FDLR, une milice responsable du génocide contre les Tutsi de 1994 au Rwanda, pose de sérieux problèmes de sécurité. Selon lui, armer et former des forces associées à ces groupes compromet la protection des civils et entretient l’insécurité dans la région, où les FARDC affrontent les rebelles du M23.

«  Si j’ai bien compris, la MONUSCO, qui est une mission onusienne de maintien de la paix, dont le mandat principal est la protection des civils, est en train de former l’armée congolaise (alliée à la milice génocidaire FDLR) à manier des armes lourdes et des drones d’attaque, ceux-là mêmes qui sont actuellement utilisés par les FARDC dans leur violation permanente du cessez-le-feu et dans leurs bombardements quotidiens de zones densément peuplées  », a déclaré Nduhungirehe.

«  Ainsi donc, 26 ans après son déploiement, durant lesquels près de 20 milliards de dollars ont été dépensés, durant lesquels les génocidaires FDLR se sont renforcés et des groupes armés se sont multipliés, et durant lesquels les discours de haine et la persécution de communautés rwandophones se sont normalisés, la MONUSCO continue de faire la démonstration (s’il en fallait encore) qu’il s’agit de l’un des plus grands échecs de l’histoire des Nations unies  », a-t-il ajouté.

Le Rwanda a régulièrement remis en question le mandat de la MONUSCO en RDC, dénonçant l’insécurité croissante, les déplacements massifs de population et les nombreuses pertes civiles. Ces critiques ont été répétées par le Président Paul Kagame, qui estime que la mission a échoué à stabiliser l’est de la RDC et à s’attaquer aux causes profondes du conflit malgré un budget de plusieurs milliards de dollars.

«  Que sont-ils réellement venus faire  ? Maintenir la paix  ? Quelle paix  ? Apporter la paix  ? Quelle paix ont-ils apportée  ? Sont-ils venus résoudre le problème de sécurité causé par les FDLR, présents au Congo depuis 30 ans  ? Rien. Alors pourquoi sont-ils encore là  ?  », avait interrogé le Président Kagame lors d’une interview avec l’entrepreneur et journaliste citoyen libano-australien Mario Nawfal.

Le ministre Nduhungirehe a critiqué la MONUSCO pour former les FARDC aux drones et armes lourdes, dénonçant l’inefficacité persistante de la mission