Ces déclarations interviennent pourtant dans un contexte marqué par la coopération militaire étroite entre le Burundi et la République démocratique du Congo (RDC), ainsi que par la présence avérée du groupe génocidaire FDLR, connu pour ses intentions de menacer la sécurité du Rwanda.
« L’ennemi est toujours à la porte (…) Nous avons un voisin au nord avec lequel nous n’avons jamais été en bons termes, et qui continue de nous accuser d’ingérence dans un plan de conquête du Congo », a en outre déclaré Ndayishimiye.
Une stratégie de diversion
Pour l’analyste politique Tite Gatabazi, ces allégations s’inscrivent dans une stratégie de diversion visant à masquer les difficultés internes du régime de Gitega.
« Le président Ndayishimiye fait face à de graves défis : mauvaise gouvernance, corruption, pénuries de produits de première nécessité, notamment alimentaires et énergétiques. Pour maintenir le contrôle, il lui faut désigner un ennemi extérieur afin d’imputer à autrui ses propres échecs », explique-t-il.
Selon lui, ce discours sert à détourner l’attention de la population : « Il renforce l’idée que le Rwanda est sur le point d’attaquer, comme pour dire : “Vous me réclamez des services, mais nous sommes menacés.” »
Des déclarations martiales contestées
Ndayishimiye a également affirmé que le Burundi était prêt à toute éventualité militaire, assurant que quiconque attaquerait son pays « saurait comment une guerre commence, mais pas comment elle se termine ». Des propos que Gatabazi juge déconnectés de la réalité.
Il évoque en outre une armée minée par la corruption, divisée selon des lignes ethniques, marquée par le népotisme et les détournements de fonds, empêchant toute modernisation crédible.
« Il ne lui reste que les mots. Il sait qu’il n’a ni les ressources ni la capacité militaire. Pourtant, cette rhétorique lui permet de se poser en protecteur face au Rwanda », souligne-t-il.
Revers militaires et dépendance à la RDC
Sur le terrain, les faits contredisent pourtant les discours officiels. Plus de 20 000 soldats burundais, déployés au Sud-Kivu aux côtés des FARDC et du groupe génocidaire FDLR, ont été défaits par le M23 en décembre 2025. Selon plusieurs sources, le président congolais Félix Tshisekedi aurait exprimé son insatisfaction quant aux performances des troupes burundaises.
Gatabazi estime enfin que la dépendance de Ndayishimiye vis-à-vis de Kinshasa explique sa posture inflexible envers Kigali.
« Ndayishimiye joue sur les mots pour ne pas agir concrètement. Rouvrir les frontières serait une trahison envers Tshisekedi, et les Belges s’y opposeraient. Il donne l’apparence d’un dirigeant ouvert au dialogue, tout en repoussant la mise en œuvre des accords pour se réserver des excuses et rejeter la faute sur les autres », a-t-il précisé.
Par ailleurs, le Burundi est régulièrement pointé du doigt pour sa collaboration avec les FDLR, dont plusieurs combattants auraient, selon Gatabazi, établi des investissements au Burundi avec leur implication dans la contrebande de minerais via Bujumbura.














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