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Royaume-Uni : restitution des crânes des héros anti-coloniaux du Zimbabwe

Redigé par IGIHE
Le 14 août 2025 à 10:30

Les autorités britanniques ont décidé de restituer les crânes des héros anti-coloniaux du Zimbabwe, saisis comme trophées de guerre au XIXᵉ siècle, dans une démarche saluée comme une avancée majeure pour la restauration de la dignité des premiers combattants de la liberté du pays.

Les restes, que l’on croit appartenir à des dirigeants éminents de la révolte de 1896–1897 contre la domination coloniale, historiquement connue sous le nom de Première ’Chimurenga’, ont été saisis par les forces britanniques après avoir brutalement réprimé l’insurrection.

Parmi eux figurent les crânes des vénérés leaders spirituels Mbuya Nehanda et Sekuru Kaguvi, ainsi que ceux de chefs tels que Chinengundu Mashayamombe et Makoni Chingaira, qui ont contribué de manière déterminante à la résistance face aux colons.

Pendant des décennies, ces restes ont été conservés dans des institutions européennes, notamment le ’Natural History Museum’ de Londres, le ’Duckworth Laboratory’ de l’Université de Cambridge, ainsi que dans un musée non identifié en Suisse. Selon le ministère zimbabwéen de l’Intérieur et du Patrimoine culturel, au moins 11 ensembles de restes sont confirmés au Royaume-Uni, d’autres étant supposés se trouver en Afrique du Sud.

Cet accord fait suite à des années de lobbying du Zimbabwe, les appels à la restitution remontant à la présidence de Robert Mugabe, qui avait décrit en 2015 la conservation des crânes comme « l’une des formes les plus élevées de décadence morale raciste ». Les négociations ont pris de l’ampleur ces dernières années, conduisant à des engagements formels de la part des musées britanniques pour le retour des restes.

Un comité interministériel composé des ministères de l’Intérieur et du Patrimoine culturel, des Finances, du Développement économique et de la Promotion des investissements, ainsi que des Collectivités locales, a été chargé de coordonner le processus de rapatriement. Ses responsabilités incluent la mobilisation des ressources, l’élaboration d’un programme officiel pour le retour des restes, et la garantie du respect des protocoles culturels en concertation avec les chefs traditionnels et les descendants des héros tombés.

Les autorités prévoient également de construire une installation high-tech de stockage et de conservation pour accueillir les restes à leur retour. Celle-ci servira à la fois de site de préservation et de mémorial dédié aux dirigeants qui ont payé le prix ultime dans la résistance à la conquête coloniale.

Le Secrétaire permanent du ministère de l’Intérieur et du Patrimoine culturel zimbabwéen, l’ambassadeur Raphael Faranisi, a confirmé aux médias locaux que le processus est entré dans sa première phase.

« Nous espérons achever le rapatriement dans les plus brefs délais », a-t-il indiqué, ajoutant que la sensibilité culturelle guidera chacune des étapes.

L’annonce a été faite plus tôt cette semaine, alors que le Zimbabwe célébrait le 45ᵉ anniversaire de la Journée des Héros, qui rend hommage à ceux qui ont combattu pour la libération de la nation.

Le retour des restes des héros fait partie des initiatives similaires à travers l’Afrique, comme en Namibie, qui avait récupéré en 2018 les restes des Herero et des Nama auprès de l’Allemagne.

Les autorités britanniques ont décidé de restituer les crânes des héros anti-coloniaux du Zimbabwe, saisis comme trophées de guerre au XIXᵉ siècle

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