Depuis son arrivée, il y a quelques jours, Moussa a été impressionné par la beauté et la propreté du Rwanda, mais surtout par l’accueil chaleureux des Rwandais et l’inclusion palpable des personnes handicapées dans la société. « Le Rwanda a fait un bond fulgurant dans le sens de la prise en compte des personnes handicapées depuis les années 60, » a-t-il remarqué lors d’une interview avec IGIHE.
Une partie significative de sa visite a été consacrée à la collaboration avec L’Union Nationale des Organisations des Personnes Handicapées au Rwanda (Nudor), l’organisation sœur de la FSAPH au Rwanda.
Cette collaboration a permis de mettre en lumière les similitudes et les divergences dans les approches des deux pays en matière d’inclusion. « Ce que j’ai apprécié c’est d’abord notre collaboration avec Nudor, mais aussi certaines similitudes dans notre historique, dans notre mode de faire, mais principalement dans le processus d’inclusion des personnes handicapées, » a souligné Moussa.
Le Sénégal, selon Moussa, a réalisé d’importants progrès, notamment grâce à des postes stratégiques au sein du gouvernement, comme le conseiller spécial du président de la République chargé des questions de handicap, un poste créé en 2000. « C’est un poste fortement stratégique pour la Fédération dans la mesure où il permet d’influencer les politiques," explique-t-il.
Au-delà des postes gouvernementaux, le Sénégal a également mis en place des systèmes de soutien comme la carte d’égalité des chances, qui facilite l’identification des personnes handicapées et offre des services tels que le transport gratuit dans la capitale, Dakar.
Ces initiatives sont cruciales pour améliorer le quotidien des personnes handicapées, mais Moussa admet qu’il reste beaucoup à faire, surtout en ce qui concerne les subventions aux associations et l’accessibilité des transports publics.
Il a aussi exprimé son admiration pour le modèle rwandais, notamment la représentation des personnes handicapées au Parlement, une pratique non encore adoptée au Sénégal. « Au Sénégal, on n’en a pas. C’est un point important pour moi en ce sens que nous avons fait un plaidoyer pour modifier la loi électorale au Sénégal, » a-t-il dit, envisageant de proposer l’ajout de sièges au Parlement sénégalais pour les personnes handicapées.
En termes de technologie, Moussa estime que le Sénégal et le Rwanda sont à un niveau comparable. Les technologies d’assistance jouent un rôle clé dans l’autonomisation des personnes handicapées ce qui permet une plus grande participation dans le travail et la société. « Avec l’ordinateur, les personnes handicapées sont en mesure de mieux faire correctement et convenablement leur travail, » a-t-il noté, soulignant l’importance du télétravail et des outils technologiques pour les personnes à mobilité réduite.
La visite de Moussa est plus qu’un simple échange d’expériences ; elle symbolise un plaidoyer continu pour les droits et l’inclusion des personnes handicapées.
Il appelle à une meilleure compréhension et à une prise en compte des besoins spécifiques des personnes handicapées, non seulement dans les pays africains mais aussi dans le monde entier. « Plus une société est inclusive, plus cette société a tendance à être plus résiliente, à facilement aller vers le développement, » conclut-il, espérant que son voyage inspire des changements significatifs et durables pour les personnes handicapées partout.
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