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Tensions diplomatiques entre la RDC et la France : Une indignation jugée inutile par Kigali

Redigé par Alain-Bertrand Tunezerwe
Le 8 octobre 2024 à 11:21

La porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, a exprimé son incompréhension face à la colère manifestée par la République Démocratique du Congo (RDC) à l’égard du président français Emmanuel Macron. Selon Makolo, cette indignation est mal placée, la RDC ayant des problèmes internes bien plus graves à résoudre, notamment la question sécuritaire dans l’est du pays et le soutien présumé aux groupes armés, tels que les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR).

L’incident diplomatique est survenu après que le président congolais, Félix Tshisekedi, a boycotté une réunion à huis clos lors du sommet de la Francophonie en France. Tshisekedi aurait été déçu par l’absence, dans le discours inaugural de Macron, d’une mention explicite de la crise sécuritaire en RDC et d’une condamnation du Rwanda, que Kinshasa accuse d’être à l’origine des conflits à l’est de son territoire.

Dans une interview, Bestine Kazadi, ministre de la Coopération internationale et des Affaires de la Francophonie en RDC, a expliqué que cette omission de Macron avait été perçue comme une insulte, d’autant plus que la RDC est fortement touchée par des décennies d’instabilité et de violences dans ses régions orientales.

En réponse à cette réaction, Yolande Makolo a souligné que la RDC devrait avant tout se concentrer sur la résolution de ses propres problèmes, notamment en mettant fin à la collaboration avec des groupes armés, tels que les FDLR, qui perturbent la paix et la stabilité de la région des Grands Lacs. Elle a également critiqué la RDC pour son incapacité à sécuriser ses frontières et à gérer efficacement ses crises internes.

Questionné sur cette controverse, le président Macron a relativisé les critiques, affirmant qu’il n’avait pas évoqué tous les conflits mondiaux dans son discours, citant également d’autres pays comme le Laos et la Birmanie, qui n’avaient pas été mentionnés non plus. Il a néanmoins réaffirmé son soutien au dialogue en cours entre la RDC et le Rwanda, sous l’égide de l’Angola, dans le cadre des pourparlers de paix à Luanda.

Les tensions entre le Rwanda et la RDC restent élevées, notamment en raison des accusations réciproques concernant le soutien à des groupes armés. Alors que la RDC accuse le Rwanda de soutenir le groupe rebelle M23, Kigali reproche à Kinshasa de collaborer avec les FDLR, un groupe terroriste qui abrite des génocidaires de 1994.

Cet épisode démontre à quel point la situation sécuritaire à l’est de la RDC continue d’exacerber les relations déjà fragiles entre Kinshasa et Kigali, tout en impliquant des acteurs internationaux comme la France.

La porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, a déclaré que Bestine Kazadi aurait dû être davantage préoccupée par le soutien que la RDC apporte aux FDLR, plutôt que de se montrer indignée.
La ministre Kazadi a déclaré que le président Tshisekedi a été profondément affecté par le fait que Macron n'a pas évoqué la situation dans l'est de la RDC lors de son discours.

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