Lors d’un entretien accordé à ’Ukweli Times’, le ministre Nduhungirehe a expliqué : « La Belgique, par l’intermédiaire du Qatar, a demandé que nous nous rencontrions pour discuter du problème. En mai dernier, j’ai eu un entretien avec le ministre des Affaires étrangères de Belgique afin de lui rappeler les motifs de la suspension de nos relations, en raison du comportement inadapté de son pays, particulièrement au regard de son passé négatif dans l’histoire du Rwanda et de la région des Grands Lacs. »

Toutefois, aucune avancée concrète n’a été réalisée malgré cette initiative, comme l’indique le ministre Nduhungirehe. « Nous ne constatons aucun changement concret de la part de la Belgique. Vous avez peut-être entendu que le ministre belge des Affaires étrangères a annoncé sa participation, le mois prochain, à la réunion des ministres de la Francophonie qui se tiendra à Kigali. Toutefois, s’agissant des relations bilatérales entre le Rwanda et la Belgique, aucune avancée tangible n’a été enregistrée. »

Outre le Qatar, il a été récemment rapporté que la Belgique s’était également tournée vers l’Ouganda afin que celui-ci serve d’intermédiaire avec le Rwanda.

Rappelons qu’en mars 2025, le gouvernement du Rwanda avait officiellement informé la Belgique de la suspension de ses relations diplomatiques et ordonné le départ des diplomates belges dans un délai de 48 heures.

Le Rwanda avait justifié cette décision par le comportement de la Belgique, qui continuait à dénigrer le pays, « que ce soit avant ou pendant les récents conflits en République démocratique du Congo, où la Belgique a joué un rôle néfaste, en particulier en menant des actions préjudiciables au Rwanda. »

Kigali avait également accusé Bruxelles de prendre parti dans ces conflits et de diffuser des informations mensongères pour influencer des décisions contraires aux intérêts du Rwanda, dans le but de « déstabiliser le Rwanda et la région. »

Dans ce contexte, Maxime Prévot avait indiqué, dans un entretien avec Jeune Afrique, que le moment n’était pas encore venu pour rétablir les relations. « Il est encore trop tôt pour parler de la reprise des relations. Je tiens à rappeler que ce n’est pas la Belgique qui a rompu les liens avec le Rwanda. »

Prévot a souligné que la restauration des relations pourrait prendre du temps et qu’il était essentiel de laisser le dialogue suivre son cours. « Pour moi, l’essentiel est que des voies de rétablissement des relations soient à nouveau explorées, que ce soit progressivement ou par d’autres moyens. C’est l’objectif que j’ai poursuivi ces derniers mois, notamment lors de ma rencontre avec mon homologue rwandais à Doha, facilitée par la médiation du Qatar. Toute relation diplomatique doit pouvoir se reconstruire avec le temps, et le dialogue demeure la seule voie possible. »

En outre, le responsable belge, qui est aussi l’un des dirigeants de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a par ailleurs demandé au public de ne pas nourrir, selon lui, d’attentes excessives concernant sa prochaine visite à Kigali, prévue en novembre 2025, à l’occasion de la réunion ministérielle de l’OIF.

Le ministre Nduhungirehe a indiqué que la Belgique avait sollicité le Qatar pour renouer avec Kigali, sans résultat, son attitude hostile restant inchangée