Traite d’êtres humains : plus de 100 Rwandais rapatriés en un an

Redigé par IGIHE
Le 2 juin 2025 à 05:49

Le Bureau d’Investigation du Rwanda (RIB) a indiqué qu’entre juin 2024 et mai 2025, 105 citoyens rwandais ont été rapatriés de différents pays où ils avaient été victimes de traite d’êtres humains. Dans le même temps, 75 autres personnes ont été interceptées avant d’être livrées à ce réseau criminel transnational.

Les données ont été rendues publiques lors d’une conférence de presse tenue ce 2 juin 2025, au cours de laquelle le RIB a fait le point sur la situation du trafic d’êtres humains au Rwanda.

Cette annonce fait suite au rapatriement, le 23 avril 2025, de dix citoyens rwandais qui avaient été envoyés en Birmanie pour y être exploités. Par ailleurs, cinq autres ressortissants sont toujours portés disparus et activement recherchés en vue de leur retour.

Le porte-parole du RIB, le Dr Thierry Murangira, a précisé que, parmi les 57 personnes interceptées avant d’être livrées aux réseaux de traite, 52 étaient des femmes et seulement 5 des hommes, ce phénomène s’expliquant principalement par le fait que les femmes sont les premières victimes d’exploitation sexuelle.

Le Dr Murangira a également souligné le nombre considérable de personnes interceptées avant d’être vendues à l’étranger. : entre juillet 2023 et juin 2024, 39 individus ont été protégés des réseaux de trafiquants, insistant sur le fait que la gravité du fléau ne se mesure pas au nombre de cas recensés.

« L’ampleur du phénomène ne se mesure pas au nombre de victimes : même une seule personne exploitée constitue un drame majeur. Aucun être humain ne doit jamais être traité comme une marchandise », a-t-il déclaré.

« Ce problème doit être considéré comme une forme de déshumanisation, où la victime est réduite à un simple objet ou produit utilisé au profit d’autrui », a-t-il ajouté.

Le porte-parole du RIB a appelé à renforcer la coopération, dénonçant l’implication consciente de certains proches dans les mécanismes de recrutement.

« Certains parents ou membres de famille facilitent délibérément l’envoi de leurs proches vers ces réseaux », a-t-il regretté.

Dans d’autres cas, un obstacle psychologique important complique les efforts de lutte contre cette traite : beaucoup de victimes perçoivent les avertissements qui leur sont faits comme un frein à une opportunité, persuadées qu’elles vont rencontrer un partenaire idéal à l’étranger ou décrocher un emploi prometteur.

Bien que plusieurs des personnes rapatriées ou interceptées aient transité par le Rwanda, le Dr Murangira a tenu à préciser que le pays ne constitue pas une base opérationnelle pour les réseaux de traite. Il serait plutôt utilisé comme zone de passage par des trafiquants venus de pays voisins.

« Il n’existe pas de réseaux de traite organisés opérant depuis le Rwanda. Toutefois, il arrive que des personnes en provenance de pays voisins y transitent. Dès qu’un tel cas est signalé, il est immédiatement démantelé. Par ailleurs, le Rwanda s’investit activement dans le rapatriement des victimes afin de leur assurer un retour en toute sécurité », a-t-il souligné.

Le Dr Murangira a également attiré l’attention sur d’autres formes de criminalité étroitement liées à la traite d’êtres humains, citant à titre d’exemple, la découverte en 2024 à Kigali d’un établissement nocturne où des femmes se produisaient nues.

« Il s’agissait manifestement d’une forme d’exploitation sexuelle au profit d’autrui. L’État ne saurait tolérer de telles dérives, et la population doit les signaler sans la moindre hésitation », a-t-il souligné.

Enfin, le RIB a exhorté les citoyens à faire preuve de vigilance face aux promesses d’opportunités à l’étranger, notamment lorsqu’elles émanent de personnes inconnues ou qu’aucun motif crédible ne justifie le fait d’avoir été sélectionné pour en bénéficier.

Le Bureau d’Investigation du Rwanda a indiqué qu’entre juin 2024 et mai 2025, 105 citoyens rwandais avaient été rapatriés de différents pays où ils avaient été victimes de traite d’êtres humains
Le Dr Murangira a souligné une nette augmentation du nombre de personnes interceptées avant d’être vendues à l’étranger
Les données ont été rendues publiques lors d’une conférence de presse tenue ce 2 juin 2025

Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité