Sollicitée par plusieurs délégations quant à l’éventualité d’un troisième mandat à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie, elle a confirmé devant la presse avoir été pressée par un nombre conséquent d’États membres, désireux de conserver l’élan des réformes d’envergure qu’elle a su impulser.
Dans une allocution teintée d’une sobriété empreinte d’élégance institutionnelle, Mme Mushikiwabo a exprimé une profonde gratitude envers les ministres des Affaires étrangères pour cette marque de confiance renouvelée. Elle a toutefois rappelé, avec le sens du protocole qui la caractérise, que seule l’aval des autorités compétentes de son pays, le Rwanda, pourrait légitimement précéder une éventuelle candidature.
C’est donc à Kigali, dans la concertation la plus rigoureuse, que se dessinera la suite de son parcours au sein de la Francophonie, avant que les Chefs d’État et de gouvernement, réunis prochainement au Cambodge, n’en scellent le destin.
Si les États membres manifestent une telle insistance à voir prolongée la magistrature de Mme Mushikiwabo, c’est que son exercice du pouvoir s’est imposé comme un modèle de gouvernance lucide, déterminée et profondément réformatrice.
Dès son accession à la Secrétairerie générale, elle a infusé à l’OIF une dynamique nouvelle, articulée autour d’une exigence de rationalisation institutionnelle, d’une clarification des mandats et d’une recentralisation des priorités sur l’essentiel : la langue française comme vecteur de modernité, la coopération comme moteur de croissance partagée, et la solidarité francophone comme levier de stabilité internationale.
A cette volonté de refondation s’est adjointe la capacité d’arbitrage, qui lui a permis de réorienter l’organisation vers une efficacité accrue, rompant avec l’inertie procédurale qui en obscurcissait naguère l’action.
La stature internationale de Mme Mushikiwabo, forgée par une longue expérience diplomatique et consolidée par un sens aigu de la médiation, constitue un autre pilier de la confiance que lui témoignent les États.
Sa capacité à conjuguer autorité sereine et écoute active en a fait une figure incontournable, capable de rassembler des intérêts divergents sans renoncer à la cohérence stratégique de l’ensemble francophone.
Son leadership, résolument inclusif mais jamais dilué, a permis de redonner à l’OIF une crédibilité remarquable sur la scène multilatérale, notamment dans les domaines de la gouvernance démocratique, de l’innovation éducative et de l’égalité de genre.
A cette dimension politique s’ajoute une qualité plus rare encore : une vision. Mme Mushikiwabo n’a cessé de rappeler que la Francophonie n’est pas seulement un espace linguistique, mais un horizon civilisationnel porté par une communauté d’histoire et de valeurs. Sous son impulsion, l’OIF a renoué avec l’ambition de penser son rôle dans un monde en recomposition rapide : défense du multilinguisme face aux hégémonies culturelles, soutien à la jeunesse francophone confrontée aux défis économiques et climatiques, promotion d’une diplomatie de l’équilibre et du respect mutuel. Cette vision, à la fois sobre et audacieuse, explique sans doute la fidélité des États à son égard.
Si, au prochain Sommet au Cambodge, les Chefs d’État lui renouvelaient leur confiance, Mme Mushikiwabo marcherait dans les pas du Président Abdou Diouf, dont les trois mandats successifs ont façonné une part décisive de l’histoire institutionnelle de la Francophonie.
Ce parallèle n’est pas fortuit : comme son illustre prédécesseur, elle incarne cette autorité tranquille, fondée sur la constance, la rigueur et la hauteur de vue, qui confère à l’OIF la stabilité nécessaire pour affronter les défis d’un monde traversé d’incertitudes.
Ainsi, loin d’être une simple reconduction protocolaire, la perspective d’un troisième mandat apparaît comme l’expression d’une volonté commune : celle de préserver une continuité stratégique, de consolider les transformations déjà engagées et de permettre à l’organisation de poursuivre son œuvre de modernisation sous une direction dont la légitimité ne cesse de s’affermir.
Mme Mushikiwabo, par son sens du devoir, son esprit de réforme et son intelligence diplomatique, s’est imposée comme l’une des grandes figures du multilatéralisme francophone contemporain.
Et c’est précisément ce leadership, ferme sans être rigide, visionnaire sans être déconnecté, qui vaut aujourd’hui à la Secrétaire générale le désir explicite des États membres de la voir poursuivre la mission qu’elle incarne avec tant d’autorité et de mesure.














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