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Victimisation et jérémiades de Tshisekedi

Redigé par
Le 31 mars 2024 à 06:58

Dans une longue interview au journal Le monde Afrique paru le 31 mars 2024, Tshisekedi y conserve sa posture de victimisation et pousse des jérémiades. C’est devenu un classique pour lui et son gouvernement.

Dans un contexte marqué par les conflits armés en République Démocratique du Congo (RDC), les récents propos du Président Félix Tshisekedi jettent une lumière crue sur les défis auxquels le pays est confronté.

Tshisekedi, qui a entamé un deuxième mandat à la suite d’une élection chaotique en décembre 2023, pointe du doigt le Rwanda pour son soutien présumé au Mouvement du 23 mars (M23), tout en critiquant la complicité de la communauté internationale dans cette crise.

Mais en termes de complicité, c’est lui qui en a bénéficié de la part de la Monusco et de la SADC. Il semble amnésique quand il faut évoquer les faits.

Ces déclarations, plutôt que de fournir une analyse approfondie des racines profondes des conflits, Tshisekedi s’inscrit dans une démarche de victimisation, où il met en avant les souffrances de son pays tout en déplorant le manque de sanctions internationales contre le Rwanda. Cette compassion est feinte car on l’a vu plus fois dans des mondanités pendant que les ADF massacraient des congolais.

La situation sur le terrain est dépeinte comme étant alarmante, avec les forces du M23 qui encerclent Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, malgré les appels à la paix et les efforts diplomatiques pour éviter une escalade.

Sauf qu’il maintient ses propos belliqueux : "Les provocations de Paul Kagame, le Président Rwandais, sont nombreuses, sa manipulation et ses mauvaises intentions ne font pas l’ombre d’un doute. C’est la voie de la dernière chance, au-delà de laquelle nous répondrons aux escarmouches, parce que nous en avons les moyens".
Décidément, Tshisekedi est inscrit dans une démarche de déni et de mauvaise foi.
S’agissant des provocations, c’est lui et non Kagame. Des tirs d’ obus sur Kinigi à trois reprises le 5 octobre 2019.

Le 7 novembre 2022, un Sukhoi 25 se pose quelques instants à l’aéroport de Rubavu puis organise des survols du territoire rwandais a deux reprises avant d’être frappé par les éléments de RDF le 24 janvier 2023. On voit une vidéo sur les réseaux sociaux où l’avion de guerre est percuté en plein vol et le Sukhoi 25 en flammes à l’aéroport de Goma.

Des attaques des militaires congolais en solitaire à la petite barrière de Rubavu frontalière de Goma et le kidnapping des militaires rwandais en patrouilles à la frontière de Rubavu c’est les hommes de Tshisekedi en collaboration avec les FDLR et non le Rwanda de Kagame.

Tshisekedi souligne les difficultés rencontrées par l’armée congolaise, héritées d’une structure affaiblie par l’intégration de rebelles dans ses rangs à la suite d’accords antérieurs, et par l’existence de traitres au sein de l’armée. Ces éléments, selon lui, compliquent la réponse militaire du pays à la menace posée par le M23 et ses soutiens étrangers.

Tshisekedi oublie soudain son discours de Bunia où il fustigeait « les magouilles et la mafia aux sein des forces de sécurité de la RDC »

C’est lui Tshisekedi qui avait fustigé "le gonflement des effectifs de l’armée, il s’est développé cette loi de l’omerta : on tue en silence, on magouille en silence, c’est à ça qu’il faut s’attaquer", c’était lors d’un échange avec les forces vives de Bunia le 18 juin 2021.

Mais Tshisekedi pèche par excès en déclarant « nous devons séparer le bon grain de l’ivraie. Il y a des traîtres dans notre armée. Pas uniquement les rwandophones, il y a aussi les congolais d’autres expressions linguistiques. Aujourd’hui nous nous battons contre à la fois contre un ennemi visible, le Rwanda et un invisible ceux qui ont infiltrés nos rangs ».

Voilà le garant de la constitution et de l’unité nationale qui jette en pâture toute une communauté en la désignant comme ennemi intérieur. "Les rwandophones".

Il est là le pourfendeur de la cohésion nationale, le maître d’orchestre du discours de haine, incitation à la violence et garant de l’impunité.

En outre, Tshisekedi aborde la question des milices pro-gouvernementales, dont certaines sont accusées d’enrôler des enfants soldats, en insistant sur la nécessité de les encadrer plutôt que de les condamner, arguant des circonstances exceptionnelles qui ont poussé ces groupes à prendre les armes.

Tshisekedi ignore que le droit international auquel la RDC est partie interdit formellement l’utilisation des enfants soldats. Mais lui cherche à le justifier.

Il critique également la perspective occidentale, qu’il juge inappropriée pour comprendre la complexité de la situation congolaise.

Les efforts de la RDC pour renforcer ses capacités militaires, notamment à travers des contrats avec des sociétés militaires étrangères privées sont mentionnés. Cependant, cette démarche est scrutée avec suspicion et parfois interprétée comme un recours à des mercenaires.

La réaction de la communauté internationale est sévèrement critiquée par Tshisekedi, qui perçoit une complicité dans le pillage des ressources du Congo et un manque de sanctions contre le Rwanda, en contraste avec les mesures prises dans d’autres conflits internationaux.

Ces déclarations de Félix Tshisekedi, tout en soulignant les défis sécuritaires, politiques et économiques auxquels la RDC est confrontée, semblent privilégier une narration centrée sur la victimisation et les critiques externes, au lieu d’offrir une analyse poussée des causes profondes et des solutions possibles au conflit.

Ce choix rhétorique reflète une stratégie visant à mobiliser le soutien international et à galvaniser l’opinion publique, mais il risque également de simplifier excessivement les dynamiques à l’œuvre dans cette crise prolongée


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