Vincent Nzigiyimfura, également connu sous le nom de Vincent Mfura, âgé de 65 ans et résidant à Dayton, dans l’Ohio, a été arrêté le mercredi 11 juin 2025, suite au dévoilement d’une mise en accusation fédérale en trois chefs.

Le ministère américain de la Justice affirme que Nzigiyimfura, ancien homme d’affaires et boucher au Rwanda, a occupé un rôle de premier plan dans l’organisation des massacres survenus à Gihisi et Nyanza lors du génocide contre les Tutsi, qui a fait plus d’un million de morts.

Selon l’acte d’accusation, Nzigiyimfura aurait fourni des armes, des moyens de transport et des incitations matérielles aux milices Interahamwe, qu’il aurait dirigées pour capturer des victimes tutsi.

Il est également accusé d’avoir participé à l’installation de barrages routiers utilisés pour intercepter et massacrer des Tutsi, ainsi que d’avoir piégé des personnes en fuite en leur faisant croire, à tort, que les violences avaient pris fin.

« Selon l’acte d’accusation, Vincent Nzigiyimfura a orchestré et encouragé des meurtres lors du génocide contre les Tutsi au Rwanda, puis a menti aux autorités américaines pour pouvoir entamer une nouvelle vie dans ce pays », a déclaré Matthew R. Galeotti, chef de la division criminelle du ministère de la Justice. « Les États-Unis ne sont pas un refuge pour les auteurs de violations des droits humains. »

Après avoir fui le Rwanda à la fin du génocide, Nzigiyimfura a vécu au Malawi avant d’entrer aux États-Unis en 2009. Les procureurs indiquent qu’il a obtenu un visa d’immigrant américain en affirmant faussement ne pas avoir participé au génocide ni à des persécutions. Il a ensuite tenté de devenir citoyen américain en 2014, mentant une nouvelle fois présumément sur son passé en niant toute implication dans des crimes ou persécutions.

L’acte d’accusation précise également qu’en 2018, il a frauduleusement demandé le renouvellement de sa carte de résident permanent, puis s’en est servi pour obtenir un permis de conduire dans l’Ohio en 2021.

« L’acte d’accusation accuse ce prévenu d’avoir facilité les assassinats de Tutsi pendant le génocide, puis d’avoir dissimulé ces faits dans ses demandes d’immigration aux États-Unis », a déclaré Kelly A. Norris, procureure par intérim pour le district sud de l’Ohio. « Un tel comportement abject ne sera pas toléré. »

Nzigiyimfura fait désormais face à une accusation de fraude au visa et à deux chefs d’accusation de tentative de fraude à la naturalisation. En cas de condamnation, il risque jusqu’à 30 ans de prison fédérale. La peine sera fixée par un juge du tribunal de district selon les directives fédérales.

L’enquête a été menée par le ’Homeland Security Investigations’ (HSI) à Cincinnati, avec le concours de la Section des droits humains et des poursuites spéciales du ministère de la Justice, ainsi que du Centre des criminels de guerre et des auteurs de violations des droits humains (HRVWCC).

« Personne ne souhaite avoir un criminel de guerre pour voisin », a déclaré Jared Murphey, agent spécial par intérim à la tête du ’ICE HSI Detroit’. « Ces accusations illustrent l’horreur infligée par Nzigiyimfura au peuple tutsi. Sa mise en examen et son arrestation représentent une avancée vers la justice pour ces victimes. »

Nzigiyimfura a comparu pour la première fois jeudi devant le tribunal de district des États-Unis pour le district sud de l’Ohio.

Son arrestation intervient près de deux mois après celle de Faustin Nzabumukunzi, également connu sous le nom d’« Umuvumvu », arrêté pour des infractions similaires à son domicile de Bridgehampton, New York, en avril 2025.

Vincent Mfur a été arrêté aux États-Unis pour avoir caché son rôle dans le génocide commis contre les Tutsi de 1994 au Rwanda