Lors de sa visite à la prison de Muzenze à Goma, située à proximité de la frontière rwandaise, en date du 23 novembre 2024, le ministre Mutamba a tenu des propos incitant à la haine et à la violence qui a fait réagir le Rwanda. En effet, lors de son discours, prononcé en kiswahili, le ministre a incité les prisonniers à « chasser, dénoncer et tuer les Banyarwanda », en promettant que cela leur vaudrait la liberté. Il a même explicitement mentionné le Président, Paul Kagame, appelant " à sa capture ".
La porte-parole du gouvernement a dénoncé ces propos comme une incitation directe à la violence et à la haine ethnique, soulignant que le Rwanda est quotidiennement confronté à de telles provocations. « Voilà ce à quoi le Rwanda doit faire face chaque jour. » Selon elle, ce type de discours de la part de hauts responsables congolais, dont le ministre Mutamba, est une des raisons pour lesquelles le Rwanda a renforcé ses mesures de défense et de sécurité à ses frontières » a declaré Makolo, tout en ne manquant pas de souligner que Constant Mutamba portait surêment un masque, probablement pour se protéger de l’odeur nauséabonde de la prison, reflet de la dégradation et de l’état pitoyable des établissements pénitentiaires congolais, largement connus pour leurs conditions déplorables.
En incitant les prisonniers à s’attaquer aux Rwandais et à leur Président, le ministre Mutamba a exacerbé les tensions entre les deux pays, déjà fragilisés par une série de violences ciblant en particulier les Congolais d’origine tutsie parlant le kinyarwanda. Ce genre de discours, fermement condamné par le Rwanda, ravive les vieux démons des conflits ethniques et de haine transfrontalière.
Yolande Makolo a expliqué que de telles déclarations sont exactement ce contre quoi le Rwanda doit se défendre, d’où la nécessité de maintenir ses mesures de sécurité. Selon elle, ces actions sont la réponse nécessaire à un climat de haine et de violence exacerbée par des responsables politiques de la RDC. « C’est pourquoi les mesures de défense du Rwanda restent en place », a-t-elle précisé, soulignant que le pays ne pouvait pas se permettre de baisser la garde face à une telle menace.
Les relations entre le Rwanda et la RDC sont marquées par des années de tensions, notamment en raison de groupes armés opérant en RDC, tels que les FDLR, qui ont joué un rôle majeur dans le génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994 et qui continuent de constituer un menace sérieuse à l’encontre du Rwanda. Les forces congolaises ont été accusées à plusieurs reprises de soutenir ces groupes, alimentant ainsi une méfiance croissante entre les deux gouvernements.
En 2022, des attaques au mortier ont été lancées contre le Rwanda, incitant le pays à renforcer ses mesures de sécurité à la frontière, ce qui a conduit à une escalade des tensions militaires. Les propos de Mutamba viennent s’ajouter à cette dynamique, avec une incitation à l’agression physique des Rwandais, exacerbant encore la situation.
Les propos de Constant Mutamba ont suscité une réaction ferme du gouvernement rwandais, qui dénonce non seulement une incitation à la violence, mais aussi une tentative manifeste de déstabilisation de la région. Face à cette crise, le Rwanda assure n’avoir d’autre choix que de maintenir ses mesures de sécurité afin de protéger ses citoyens et son territoire contre les discours haineux et les menaces répétitives de la RDC.
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