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Aux Etats-Unis, des complotistes menacent de mort les familles de victimes de fusillades

Redigé par IGIHE
Le 10 décembre 2016 à 12:18

Les conspirationnistes, qui pensent que la fusillade à l’école de Sandy Hook était une mise en scène du gouvernement, tirent leurs « informations » de médias qui ont soutenu la candidature de Trump.
Depuis que vingt enfants et six adultes ont été assassinés dans l’école primaire de Sandy Hook dans le Connecticut en 2012, des militants conspirationnistes maintiennent que la fusillade était une mise en scène. Le gouvernement américain aurait embauché des acteurs pour jouer ce drame, le tout afin de (...)

Les conspirationnistes, qui pensent que la fusillade à l’école de Sandy Hook était une mise en scène du gouvernement, tirent leurs « informations » de médias qui ont soutenu la candidature de Trump.

Depuis que vingt enfants et six adultes ont été assassinés dans l’école primaire de Sandy Hook dans le Connecticut en 2012, des militants conspirationnistes maintiennent que la fusillade était une mise en scène. Le gouvernement américain aurait embauché des acteurs pour jouer ce drame, le tout afin de justifier de nouvelles lois limitant le droit au port des armes.

Non contents de publier leurs interprétations sur Internet, les adeptes de cette théorie se sont rapidement mis à harceler les familles des victimes. Peu après la tragédie, un homme a volé des plaques commémorant deux enfants tués pendant la fusillade et a appelé les parents pour leur dire que leurs enfants n’avaient jamais existé. (Il a été arrêté en 2014).

Lenny Pozner, dont le fils Noah a été assassiné à l’école ce jour-là, a reçu des milliers de menaces par internet et par téléphone, notamment parce qu’il a créé une organisation pour lutter contre les contenus complotistes sur Internet (il est parvenu à faire retirer des centaines d’articles en portant plainte pour violation des droits d’auteur lorsque quelqu’un postait une photo de son fils). Le 7 décembre, une des personnes qui l’avait harcelé, a été inculpée en Floride pour l’avoir menacé de mort. Lucy Richards, 57 ans, lui avait plusieurs fois envoyé ces phrases : « Tu vas mourir. La mort va bientôt venir à toi. »

Inteviewé sur CNN après la mise en examen, Pozner a préféré que son visage n’apparaisse pas sur l’écran, car il demeure une cible pour tous ceux qui pensent que son fils n’a jamais existé. Il a beau avoir publié le certificat de naissance et de mort de Noah, rien n’appaise ses ennemis. Beaucoup expliquent que ce même Noah a aussi été tué dans un attentat au Pakistan en 2014. Leur preuve est un montage photo des victimes de cet attentat, dans lequel des complotistes ont inséré une image de Noah à la place d’un enfant pakistanais.
Alex Jones, présentateur pro-Trump et star du complotisme

Ce genre de désinformation est relayée par le présentateur pro-Trump Alex Jones, dont l’émission radio InfoWars, remet en question depuis le début la version officielle des événements. Sur le site, un article de 2014 était intitulé : « Le FBI dit que personne n’est mort à Sandy Hook ». (Il s’agit d’un titre manipulateur qui joue sur la complexité des statistiques policières, mais qui a été discrédité). Jones croit aussi en l’implication du gouvernement américain dans les attentats du 11 septembre et plus récemment, il a insinué que Kanye West avait été kidnappé par le gouvernement et détenu dans un hôpital psychiatrique comme punition pour avoir exprimé son soutien pour Donald Trump. Son émission attire environ 2 millions d’auditeurs par mois et ses deux sites internet 4 millions de visiteurs uniques par mois.

Erica Lafferty, la fille de la proviseure tuée lors de la fusillade de Sandy Hook, a demandé au président-élu de condamner Alex Jones, mais n’a obtenu aucune réponse. Les complotistes pensent que sa mère est encore vivante.

Trump avait en effet fait une apparition dans l’émission de Jones en décembre dernier, et avait dit au présentateur : « tu as une super réputation et je ne te décevrai pas ». Depuis son élection, Trump semble même utiliser InfoWars comme source d’information. Fin novembre, il a tweeté que des millions de personnes avaient voté illégalement pendant l’élection présidentielle, un mensonge qui circulait sur InfoWars.

Quant à Alex Jones, il a répondu à Lafferty en continuant de défendre l’idée que la fusillade avait été mise en scène. Dans une émission de novembre, il a expliqué que la version officielle n’était pas claire, et a repris de nombreuses théories du complot sur le sujet. Un des parents de victime ne pleure pas de façon convaincante (c’est un acteur), l’école était en fait fermée depuis 2008 et il y avait déjà des WC portables installés pour la presse avant la fusillade...

L’inculpation en Floride de la complotiste Lucy Richards est intervenue quelques jours après l’arrestation d’un autre adepte des théories du complot, Edgar Welch, qui a tiré un coup de feu dans une pizzeria de Washington, persuadé qu’il s’agissait d’un haut-lieu de pédophilie. Comme pour Sandy Hook, le complot du pizzagate, selon lequel l’ancien directeur de campagne de Clinton, John Podesta, a établi le quartier général d’un réseau pédophile dans une pizzeria, a été relayé par Alex Jones sur InfoWars, même si Jones est plus prudent pour cette théorie. Un article intitulé « Le pizzagate est vrai » et qu’il a tweeté, a par la suite été effacé du site. Ces derniers mois, InfoWars avait cependant publié plusieurs articles expliquant qu’Hillary Clinton était lié à un réseau pédophile.

Dans le cas de pizzagate, des liens entre l’administration Trump et cette théorie ont fait surface. En effet, le conseiller de Trump en matière de sécurité nationale, le général Michael Flynn, avait tweeté début novembre un article expliquant que Clinton était impliquée dans le trafic d’enfants. Son fils, Michael Flynn Jr., qui était aussi membre de l’équipe de transition Trump, avait publié plusieurs tweets complotistes sur le pizzagate. Il a depuis été écarté de l’équipe pour cette raison, mais son père, qui avait aussi retweeté des rumeurs délirantes sur le fait que John Podesta faisait partie d’un culte satanique, reste un proche conseiller du président-élu.

avec slate.fr


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