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Désarmement FDLR, commandants ‘génocidaires’, non lieu de négociations politiques

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 24 octobre 2014 à 11:05

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a prié la RDC de commencer des attaques militaires contre les FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) opérant dans l’Est de la RDC afin de les forcer au désarmement car les autres voies pacifiques semblent bloquées.
Cette décision a été prise ce mardi 21 octobre 2014 après que la Conférence ministérielle de Luanda qui, ce 20 octobre à Luanda/Angola, réunissait les ministres de la sécurité et ceux des affaires étrangères des pays membres de la (...)

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a prié la RDC de commencer des attaques militaires contre les FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) opérant dans l’Est de la RDC afin de les forcer au désarmement car les autres voies pacifiques semblent bloquées.

Cette décision a été prise ce mardi 21 octobre 2014 après que la Conférence ministérielle de Luanda qui, ce 20 octobre à Luanda/Angola, réunissait les ministres de la sécurité et ceux des affaires étrangères des pays membres de la Conférence Internationale sur la Sécurité dans la Région des Grands Lacs (ICGLR) et ceux de la SADC (Communauté de Développement Economique des pays de l’Afrique australe) soit arrivée à la conclusion que ces Fdlr qui avaient annoncé leur désarmement volontaire sur 6 mois à compter du 2 juillet 2014, non seulement elles ne se sont pas prêtées à cet exercice mais aussi il semble qu’elles visaient une manœuvre politicienne visant à la longue, à réclamer des négociations politiques avec le gouvernement rwandais.

Gén. Victoir Byiringiro, Commandant en Chef des FDLR

Le Communiqué du Conseil de Sécurité publié ce mardi montre des inquiétudes sur le manque de volonté de désarmer de la part des FDLR.
« Depuis qu’il a été arrêté la date (du 2 juillet 2014) de début du désarmement des Fdlr, ce mouvement armé n’a jamais manifesté la volonté de le faire », lit-on dans le communiqué.

Pourtant ces Fdlr ont une autre lecture de la situation qui est renforcée par le soutien de certaines formations politiques de l’opposition entrées en coalition ou en collaboration avec elles. Les ténors de ces formations ne cachent pas que ces Fdlr ont des sympathies agissantes au sein de la Communauté internationale.

Les Négociations avec le Gouvernement rwandais ? Comment y arriver ?

Les tractations et consultations qui se sont faites entre lobbies occidentaux et autres puissances mondiales qui tirent les ficelles dans les coulisses. A la lumière de la force de frappe des jeunes militaires mutins rassemblés au sein du M23 qui ont été accusés d’être appuyés militairement par le Rwanda, les observateurs intéressés ont compris que les Fdlr sont loin d’avoir une puissance de feu capable d’ inquiéter outre mesure le Rwanda.

La prise de Goma en juin-juillet 2013 par ces jeunes militaires congolais essentiellement rwandophones était, d’après les analyses des stratèges militaires occidentaux, un prélude à la fin militaire des Fdlr qui étaient et sont encore éparpillées dans beaucoup de poches des provinces du Nord et Sud Kivu. Ne sont-elles pas des pions précieux pour les divers intervenants qui nourrissent des intérêts stratégiques dans cette région des Grands Lacs ?

Twagiramungu fait une fuite en avant et signe une collaboration avec les Fdlr

Le fin vieux politicien Faustin Twagiramungu entend en vain se faire écouter par un mouvement armé Fdlr miné par des dissensions et divisionnismes régionalisants qu’ils ont emportés avec eux dans les montagnes et forêts des provinces orientales de la RDC. Quand ils ont plié bagages en 1994, après avoir tout fait pour dégommer les tutsi sur la carte du Rwanda, ils ont amené avec eux le virus du régionalisme Bakiga- Banyenduga, un virus idéologique aussi vivace qu’il n’est pas prêt de s’estomper.

Le vieux politicien, ex-Premier ministre 1994-1995 et candidat présidentiel en 2003 qui avait juré un pacifisme politique total sera approché par ses grands sponsors qui l’obligeront à retourner la veste.

Langage franc et agenda caché

« Les Fdlr sont armées, nous le savons nous tous. Mais ces armes, où ont-elles opéré ? Où ont-elles été utilisées durant ces 20 dernières années si ce n’est dans les forêts congolaises loin de la frontière rwandaise ? Au lieu d’aider au processus de cohabitation entre Rwandais, elles aident Kagame à continuer à tromper l’opinion internationale prétextant qu’il a des ennemis armés qui veulent envahir son pays.
Aussi avons-nous réfléchi, vu et créé un cadre de collaboration avec ces fdlr pour influer sur leur retour chez eux, ces Rwandais qui errent dans les forêts congolaises avec des armes de fortune. Il est préférable qu’ils rentrent au pays. Il est entendu que 75% de ces Fdlr sont des jeunes, la plupart orphelins qui n’ont rien à voir avec le génocide de 1994. Il faut que le Gouvernement rwandais accepte de négocier avec les Fdlr »,

ainsi déclarait à la VOA de ce 12 janvier 2014, Faustin Twagiramungu, Ancien Premier Ministre du premier Gouvernement de coalition avec FPR de 19 juillet 1994 au 31 août 1995. Ce politicien s’était exilé en Belgique peu après la démission du poste de Premier sans doute influencé par les mêmes lobbies occidentaux qui ont financé sa campagne présidentielle de 2003 avec Kagame comme challengeur ; la toute première élection pluraliste que le Rwanda a jamais connue depuis, date de son indépendance assistée par l’ex colonial belge.

Il est intéressant de noter en passant que le vieux politicien, tout victime qu’il est de ses sponsors, avec une carte de campagne intéressante montrant un centrisme impeccable à l’opposé d’un FPR bien rangé à droite. Un emploi sûr pour les jeunes, Sécurité dans la région et un système de taxe progressif, tel était alors son motto de campagne.

Vous noterez en passant que l’unité des rwandais qui devaient se vacciner des idéologies divisionnistes dans un Rwanda qui venait d’être mise à mal, le souci d’indépendance économique qui a tant manqué au pays, un travail acharné pour la reconstruction des infrastructures politiques… eh bien ces soucis étaient absents dans son discours qui tout au long de sa campagne, des relents ethnocentrisants ont toujours émaillé dans ses déclarations.

un commandant FDLR dans les opérations

Cependant, le vieux politicien est clairvoyant. Pour que les FDLR soient une formation politique potable et acceptable dans les possibles négociations avec le gouvernement rwandais actuel, il sait bien que leurs structures dirigeantes, les grands commandants d’unités et autres ont trempé dans le génocide des Tutsi de 1994, qu’on le veuille ou non, doivent être dégommés pour laisser la place à de jeunes noms de la génération des années 90.

Ensuite, les sponsors pourront faire leur travail de tapage médiatique. Et l’on comprend alors la stratégie de ces Fdlr qui demandent sursis en sursis pour éloigner le plus loin possible la date butoir de leur désarmement.

Un Communiqué des Fdlr : les hauts commandants restent

Le discours tenu par le vieux politicien est-il entendu par les grands généraux Mudacumura ou autres qui trouvent que c’est une honte d’abdiquer de leur prestigieux poste de commandant suprême ?

« Nous tenons à rappeler à Twagiramungu et à ceux qui pensent comme lui que durant ces 20 ans de lutte des réfugiés rwandais en RDC, cela s’est fait grâce au sacrifice du sang des combattant ABACUNGUZI. A propos de cette voie de la justice internationale impartiale à laquelle il fait allusion, il n’a qu’à constater le sort injuste réservé à nos dirigeants Dr Ignace Murwanashyaka et Straton Musoni (respectivement Président et Secrétaire Général de l’aile civile des FDLR) qui croupissent dans les geôles occidentales sans que leur procès ait lieu. Il est entrain d’aider ceux qui sont soucieux d’éliminer la structure dirigeante du mouvement. Les Fdlr s’engagent à la protection des réfugiés, que jamais elles n’abdiqueront de cette responsabilité. Et puis, les stratégies de combat et politiques des Fdlr ne sont font pas sur le terrain médiatique », déclare la Direction de ce Mouvement par le biais de son porte parole La Forge Fils Bazeye dans son QG de Walikale en ce 22 octobre 2014.

Traque des génocidaires : un épine dans les pieds des Fdlr

Histoire de montrer qu’une pression est faite sur la direction des Fdlr selon laquelle il faut l’épurer d’éléments ayant du sang encore frais sur leurs mains et sur leur conscience afin que tout processus politique souhaité puisse se faire entendre. Des conditions impossibles et inacceptables de la part de puissants commandants de ce mouvement ?

Jean Bosco Siboyintore, responsable de la Cellule près le Parquet Général de Traque des Génocidaires. Et s’il a des dossiers suffisamment instruits de tous les commandants des Fdlr ?

« Nous avons 300 dossiers entièrement instruits de génocidaires en cavale de par le monde. Pour certains d’entre eux, en collaboration avec l’Interpol, les mandats de recherche sont déjà lancés. Nous investiguons sur les crimes de génocide qu’ils ont commis avant qu’ils ne prennent fuite », a déclaré à ce journaliste, Siboyintore jean Bosco, Procureur près le Parquet général de la République Rwandaise et dirigeant de la Cellule de Traque des Présumés génocidaires qui sont en cavale de par le monde.

« Outre ceux-là nous avons au moins 1000 dossiers en cours d’instruction. Nous travaillons sans relâche sur eux avec une équipe d’investigateurs qui va bientôt être renforcée à 15 », a-t-il ajouté appréciant positivement la coopération judiciaire avec les pays occidentaux qui,

« Dès qu’on leur envoie un dossier entièrement instruit et montrant des preuves irréfutables de présomption du crime, ils s’exécutent parfaitement y compris la France dont, auparavant, la justice avait des difficultés de faire bouger les choses. Par contre, notre diplomatie judiciaire avec les pays africains n’a pas des effets escomptés en a matière alors que ce sont eux qui hébergent un nombre très élevé de ces présumés criminels de génocide des Tutsi », a-t-il ajouté.


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