Fairbanks s’exprimait ce samedi 5 juillet lors de la ’Rwanda Convention 2025’ à Dallas, au Texas, un rassemblement de la diaspora rwandaise auquel assistaient des hauts responsables, dont le ministre des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe.
Un thème central de son intervention était la différence entre des chaînes de valeur dysfonctionnelles et prospères. S’appuyant sur une expérience personnelle en Colombie, Fairbanks a illustré comment des systèmes fermés, l’absence de responsabilité et de concurrence peuvent freiner le développement économique.
« En Colombie, » a-t-il expliqué, « tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement du cuir se renvoyaient la responsabilité des échecs, des éleveurs aux tanneries, jusqu’à ce que le blâme finisse par tomber sur les vaches elles-mêmes. Ils disaient : ‘Nous avons des vaches stupides.’ C’est alors que j’ai compris que le problème ne venait pas des vaches, mais d’un système cassé, sans incitation à innover ni à coopérer. »
Au Rwanda, a souligné Fairbanks, c’est le contraire qui prévaut. « Nous considérons la concurrence comme une force positive, » a-t-il déclaré. « Même lorsque nous échouons, nous cherchons à comprendre pourquoi. »
Il a mis en avant plusieurs caractéristiques qui ont permis aux chaînes de valeur rwandaises de prospérer. Parmi elles, un esprit de saine compétition, où les dynamiques de marché ouvertes et des règles clairement définies encouragent l’innovation et élèvent les standards de qualité dans tous les secteurs.
Fairbanks a également souligné la force de la continuité culturelle, ce sentiment profond d’identité partagée entre les Rwandais, y compris ceux de la diaspora. Ce lien enraciné favorise des liens solides de confiance et de dessein commun, un phénomène qu’il a décrit en reprenant le terme du politologue Francis Fukuyama : la « sociabilité spontanée ».
Un autre trait distinctif est la responsabilité collective. Contrairement à son exemple colombien, où chaque acteur se renvoyait la faute à tous les niveaux, les Rwandais ont tendance à affronter directement les défis et à assumer la responsabilité des résultats.
Enfin, il a insisté sur l’optimisme du pays et la clarté de sa vision. La gouvernance bien structurée du Rwanda et ses objectifs nationaux unifiés fournissent une feuille de route qui aligne les parties prenantes et stimule un progrès coordonné.
« Vous payez mieux vos impôts que la plupart des autres, vous croyez en l’avenir, et vous savez où vous allez. C’est pourquoi les chaînes de valeur du Rwanda fonctionnent — et pourquoi l’avenir est si prometteur. »
Fairbanks a également salué la diaspora pour sa préservation de la culture rwandaise, évoquant les jeux traditionnels et les expériences partagées qui maintiennent les communautés connectées au-delà des frontières.
« Que ce soit au Congo, au Burundi, en Ouganda ou à Bruxelles, les Rwandais jouaient aux mêmes jeux et mangeaient la même nourriture. Cette unité a de l’importance, » a-t-il affirmé.
La ’Rwanda Convention’ de Dallas est une initiative portée par la diaspora visant à renforcer les liens entre les Rwandais de l’étranger et leur pays d’origine, reconnaissant le rôle essentiel de la diaspora dans le développement national à travers l’investissement, les transferts de fonds et l’échange de connaissances.

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