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J5 – Carlos Bernardes aurait mieux fait de laisser Rafael Nadal remettre son short à l’endroit

Redigé par Le Monde
Le 28 mai 2015 à 08:00

Vu la hauteur à laquelle la FIFA a placé la barre dans la catégorie "sport & scandale", celui-ci a pu vous échapper. Pourtant, ce qu’il convient de nommer "l’affaire Nadal-Bernardes" fait jaser les allées et le vestiaire de Roland-Garros.
Ce micro est énorme, non ?
Rafael Nadal affronte Nicolas Almagro à l’heure du déjeuner pour le second des sept travaux d’Hercule de sa quinzaine parisienne, et on se gardera bien de livrer un pronostic quant au nom du vainqueur de ce match-piège, même si on a (...)

Vu la hauteur à laquelle la FIFA a placé la barre dans la catégorie "sport & scandale", celui-ci a pu vous échapper. Pourtant, ce qu’il convient de nommer "l’affaire Nadal-Bernardes" fait jaser les allées et le vestiaire de Roland-Garros.

Ce micro est énorme, non ?

Rafael Nadal affronte Nicolas Almagro à l’heure du déjeuner pour le second des sept travaux d’Hercule de sa quinzaine parisienne, et on se gardera bien de livrer un pronostic quant au nom du vainqueur de ce match-piège, même si on a une petite idée (qui commence par "Rafa" et se termine par "el Nadal"). La seule chose dont on soit vraiment sûr, c’est que la rencontre ne sera pas arbitrée par Carlos Bernardes.

Ce Brésilien de 49 ans, trois finales de Grand Chelem à son palmarès (US Open 2006 et 2008, Wimbledon 2011), est pourtant l’un des meilleurs arbitres au monde. Mais l’Espagnol, neuf fois vainqueur porte d’Auteuil, ne veut plus le voir officier lorsqu’il joue. "Je vais demander à ce que tu ne m’arbitres plus jamais, parce que je n’en peux plus de toi, l’avait-il menacé en février dernier, en demi-finale du tournoi de Rio (vidéo ci-dessous, entre 0:23 et 0:35). Tu es celui qui me met le plus de pression de tout le circuit."

A l’issue de son premier tour à Paris, avant-hier, Nadal a révélé qu’il était passé à l’acte, et que sa demande avait été acceptée par les autorités. L’Espagnol estime que Bernardes lui a "manqué de respect" à Rio. Le sanctionner en raison du temps excessif qu’il prend entre deux échanges – 25 secondes en théorie, souvent 35 avec lui –, passe encore. Mais le contraindre à jouer avec son short à l’envers...

Explication de "Rafa" : "J’avais mis mon short à l’envers, et j’ai demandé à Bernardes si je pouvais le remettre à l’endroit. Il m’a répondu : “Oui, mais tu vas prendre une pénalité pour dépassement de temps.” Pour moi, ce n’est pas juste. C’est un manque de respect." L’Espagnol avait donc été contraint d’effectuer tout un jeu de service (remporté, au passage) avec le devant derrière, et d’attendre le changement de côté pour remettre les choses dans le bon sens. Voyez plutôt (et appréciez le jet de balle rageur lorsque Nadal se rend compte qu’il ne peut, naturellement, pas la ranger dans la poche de son short) :

Et voilà comment Carlos Bernardes s’est retrouvé blacklisté. Cette affaire appelle deux questions : le Brésilien espère-t-il désormais que Nadal soit éliminé de Roland-Garros, afin de pouvoir en arbitrer la finale ? Et tant qu’il y est, pourquoi Rafa ne réclame-t-il pas que Djokovic soit mis hors-tournoi, pour accroître ses chances de le remporter une dixième fois ?

FEDERER : "TOUT LE MONDE DEVRAIT
ÊTRE LOGÉ À LA MÊME ENSEIGNE"

OK, cette affaire appelle une troisième question : est-il absolument normal qu’un joueur décide quel arbitre a le droit ou non de diriger ses matchs ? N’ayant aucune idée de la pression que peut mettre celui qui trône au milieu du court sur sa chaise surélevée, ni des conséquences qu’un contentieux entre un joueur et un arbitre peut avoir sur une partie, nous ne saurions répondre. Les meilleurs joueurs de la planète l’ont fait à notre place.

Novak Djokovic : "Les arbitres sont des êtres humains aussi, on fait tous des erreurs. Je me souviens de ne pas avoir été très heureux de la façon dont certains arbitres faisaient leur travail pendant certains matchs, mais ça ne m’est jamais venu à l’idée de réclamer qu’ils ne m’arbitrent plus. Je ne pense pas que ce soit juste envers eux. Ils font leur travail du mieux qu’ils peuvent."

Stan Wawrinka : "J’ai déjà fait cette requête pour une courte période, à cause de problèmes directs avec un arbitre. Quand un joueur fait une demande, elle doit être accordée si l’arbitre a fait des erreurs. Si c’est juste parce que la personne ne convient pas, parce qu’on n’aime pas cet arbitre, la demande ne doit pas être accordée."

Quant à Roger Federer, un peu embarrassé, il explique qu’il y a "clairement des arbitres avec qui [ils sont] en bons termes et d’autres, non", reconnait que si chaque joueur commence à réclamer de ne plus être arbitré par tel ou tel arbitre, "ça va devenir compliqué", et pense que "tout le monde devrait être logé à la même enseigne".

Tout ce pataquès appelle, selon nous, une ultime question, quand on se souvient de ce qui en est à l’origine : nom de Dieu, Rafa, comment avais-tu réussi à mettre ton short à l’envers ce jour-là ?


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