L’ANC au pouvoir en Afrique du Sud a défendu jeudi le président Jacob Zuma, éclaboussé par le scandale des travaux publics dans sa propriété de Nkandla (est) en appelant à poursuivre les responsables, fonctionnaires, ministres, ex-ministres et architecte s’il y a lieu.
© AFP/Archives Marco Longari. Photo datée du 21 janvier 2014 montrant la propriété du président Jacob Zuma à Nkandla, dans l’est de l’Afrique du Sud.
"Quand le président a affirmé au Parlement (fin 2012, ndlr) qu’il avait construit lui-même sa maison et qu’il avait un emprunt, il n’a pas induit le Parlement en erreur", a souligné le secrétaire général de l’ANC, Gwede Mantashe, lors d’un point presse au lendemain d’un rapport explosif sur le gaspillage d’argent public à Nkandla.
La facture s’est élevée à 246 millions de rands (16,5 millions d’euros) et fait scandale à sept semaines des élections.
Au pouvoir depuis 2009, le président Zuma, candidat ANC pour un nouveau mandat de cinq ans, est accusé d’avoir profité de l’opération pour se faire offrir des aménagements personnels et d’avoir violé le code éthique qui l’oblige à préserver l’argent public.
"Nous sommes soulagés que le rapport final de la médiatrice de la République (...) soit finalement publié", a dit M. Mantashe, regrettant cependant le "timing" de la publication en pleine campagne.
L’appel du principal parti d’opposition Alliance Démocratique (DA) à une procédure en destitution contre M. Zuma est "prémédité" et "n’a rien à voir avec ce rapport", a-t-il ajouté.
"Tous les responsables publics, fonctionnaires et entreprises privées impliqués dans une quelconque mauvaise gestion doivent aller en justice et tous les fonds acquis de façon inappropriée (doivent être, ndlr) récupérés", a ensuite déclaré M. Mantashe.
"Quand je dit tous, je veux dire tous", a-t-il insisté, ajoutant que "l’ANC pouvait demander des comptes à M. Zuma" tout en invitant les médias et l’opinion à "ne pas se laisser aveugler par l’émotion".
"Le rôle de l’architecte ou du maître d’oeuvre mérite plus ample examen et si ses actes ont conduit à un enrichissement personnel illégal et un accès erroné à des fonds d’Etat, ces fonds doivent être récupérés", a-t-il ajouté.
"Ce qui est important pour nous, est de savoir qui a abdiqué ses responsabilités face à cet architecte", a-t-il poursuivi, s’étonnant également à l’unisson de la presse qu’il n’y ait pas encore eu d’arrestation.
L’architecte, Minenhle Makhanya, payé au pourcentage, a gagné 16,5 millions de rands (plus d’un million d’euros).
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