Dans une résolution votée mercredi, le Conseil de sécurité des Nations Unies a réitéré son appel à tous les États, en particulier ceux de la région des Grands Lacs, à accroître leurs efforts pour traduire en justice les fugitifs présumés responsables du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, y compris son financier présumé, Félicien Kabuga.

Beaucoup d’autres fugitifs parmi les neuf plus recherchés seraient éparpillés dans les pays de la région des Grands Lacs africains. Notamment Augustin Bizimana, ancien ministre de la Défense et le major Protais Mpiranya, qui était commandant de la Garde présidentielle qui seraient respectivement en République Démocratique du Congo (RDC) et au Zimbabwe.

Le Conseil a donc réaffirmé la nécessité de juger les personnes inculpées par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

« Le Conseil de sécurité réitère son appel à tous les États, en particulier les États de la région des Grands Lacs, à intensifier la coopération avec le TPIR et à lui fournir toute l’assistance nécessaire et, en particulier, (..) d’augmenter leurs efforts pour amener Kabuga, Bizimana, Mpiranya et les autres accusés devant la justice internationale », affirme la résolution.

Dans sa présentation d’un rapport de six mois sur la stratégie d’achèvement du TPIR au Conseil de sécurité le 6 Juin 2011, son président Khalida Rachid Khan a souligné que le Tribunal « comptait sur la coopération des Etats membres pour le suivi, l’arrestation et le transfert des fugitifs ». Il s’agit des neuf personnes en cavale encore recherchées par le TPIR.

Selon elle, elle attend avec impatience la conclusion rapide des travaux du groupe de travail conjoint entre le Kenya et le TPIR visant l’arrestation et le transfert du fugitif le plus recherché, Félicien Kabuga.

Le Procureur du TPIR, Hassan Bubacar Jallow, lors de la même séance d’information au Conseil de sécurité, a rendu compte des discussions fructueuses qu’il a eues avec des ministres de la Conférence internationale des Grands Lacs sur la nécessaire coopération en vue d’arrêter les fugitifs. En se soustrayant à la justice depuis si longtemps, ces derniers ont toujours été source d’insécurité et d’instabilité dans la région, a-t-il dit. 

Selon des sources au TPIR, Kabuga exercerait ses activités commerciales au Kenya, tandis que Mpiranya est prétendument protégée par de hauts fonctionnaires au Zimbabwe, alors que Bizimana, lui, se cacherait en RDC.

Photo : Félicien Kabuga, le présumé grand argentier du génocide des Tutsi