Le gouvernement affiche sa priorité à la politique de la ville

Redigé par Sylvia Zappi Le Monde.fr
Le 19 février 2013 à 09:22

Il fallait marquer le coup à la veille du Comité interministériel des villes (CIV), mardi 19 février. Jean-Marc Ayrault a donc tenu à aller sur le terrain pour affirmer que la politique de la ville reste une priorité de son gouvernement, malgré les restrictions budgétaires.
C’est à Clichy-sous-Bois, un territoire emblématique des maux de ces quartiers populaires, que le premier ministre, accompagné de François Lamy, s’est rendu lundi pour marquer la « relance » d’une politique en panne.
M. Ayrault y a (...)

Il fallait marquer le coup à la veille du Comité interministériel des villes (CIV), mardi 19 février. Jean-Marc Ayrault a donc tenu à aller sur le terrain pour affirmer que la politique de la ville reste une priorité de son gouvernement, malgré les restrictions budgétaires.

C’est à Clichy-sous-Bois, un territoire emblématique des maux de ces quartiers populaires, que le premier ministre, accompagné de François Lamy, s’est rendu lundi pour marquer la « relance » d’une politique en panne.

M. Ayrault y a redit les engagements du Président de la République à vouloir « redonner de l’espoir dans les quartiers ». Et présenté la philosophie des 27 décisions du plan d’action qui seront annoncées mardi : « L’Etat républicain doit être présent partout sur le territoire national pour rétablir l’égalité entre les territoires et entre les citoyens », a-t-il expliqué.

Jean-Marc Ayrault et François Lamy devant les associations à Clichy-sous-Bois (SZ).

Retour du droit commun et effort particulier sur les quartiers les plus en difficulté sont les deux lignes qui marquent cette attention gouvernementale, très attendue tant par les élus que les habitants plus malmenés ici par la crise qu’ailleurs.

1000 quartiers prioritaires

Ce plan d’action de l’Etat va toucher l’ensemble des secteurs de la politique gouvernementale. Pas moins de dix conventions triennales ont été signées pour sonner la mobilisation de tous les ministères pour un droit commun « renforcé » dans les quartiers.

Et les administrations – recteur, inspection académique, caisse d’allocations familiales, agences régionales de santé, direction régionale de la culture, institution judiciaire…- sont priées de suivre en étant signataires des futurs contrats de ville, projets de territoires désormais pilotés par les intercommunalités.

La nouvelle géographie prioritaire annoncée concernera « environ » 1000 quartiers retenus sur de nouveaux critères : si la liste reste à définir, seront sélectionnées les communes dans lesquelles les revenus des habitants sont les plus bas, la proportion de jeunes la plus forte et la situation de l’emploi la plus dégradée.

Il s’agit de cesser le saupoudrage qui diluait l’intervention sur 2500 quartiers et cibler les territoires qui en ont le plus besoin. « La carte sera bouclée fin juin- début juillet », a précisé M. Lamy.

2000 emplois francs

Quatre secteurs sont définis comme prioritaires pour tenter de relever les quartiers. L’emploi d’abord, avec 30% d’emploi d’avenir réservés pour les jeunes peu ou pas diplômés et 2000 « emplois francs », qui prévoient une subvention de 5.000 euros pour l’embauche en CDI d’un jeune issu d’un quartier populaire.

Ce dispositif initialement prévu en expérimentation sur quatre villes - Grenoble, Marseille, Amiens et Clichy/Montfermeil – sera testé dans dix villes dés 2013, "avant une possible généralisation".

Une convention a été signée avec Pôle emploi afin d’assurer des permanences au cœur des quartiers. Des clauses d’insertion seront par ailleurs demandées dans tous les marchés publics afin que les entreprises locales puissent y concourir et que des emplois soient proposés aux habitants.

Enfin la Banque publique d’investissement est appelée à appuyer les projets de création et de développement des entreprises en banlieue.

L’éducation nationale harmonisera ses dispositifs d’éducation prioritaire avec la nouvelle géographie de la politique de la ville. Le ciblage des quartiers populaires se fera via des dispositifs déjà annoncés tels la scolarisation des enfants de moins de trois ans, le projet « plus de maîtres que de classes », l’affectation d’emplois de vie scolaire et médicaux-sociaux ou le déploiement de programmes de réussite éducative.

Des places en résidence sociale seront réservées aux bacheliers issus des quartiers pour faciliter leur poursuite d’études. Même élan pour la santé où, pour assurer l’offre de soins et remédier aux déserts médicaux, le gouvernement veut développer les maisons et les centres de santé.

Réorganisation interne

Enfin, pour renforcer l’action de la police dans les quartiers, le gouvernement veut y « privilégier » l’affectation de policiers expérimentés et recruter un « délégué à la cohésion police-population » et un intervenant social dans les commissariats.

Une attention particulière sera portée dans les futurs contrats de ville aux actions de prévention de la délinquance pour lesquelles le fonds interministériel du même nom sera mobilisé.

L’administration de la politique de la ville n’échappe non plus à une nouvelle réorganisation interne. Une nouvelle instance d’évaluation des dispositifs est prévue par la fusion de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles (ONZUS) et le comité d’évaluation et de suivi de l’ANRU.

Le même mouvement sera impulsé pour « rapprocher » l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (ACSE) et le secrétariat général du comité interministériel des villes (SGCIV) dont les actions parfois se chevauchaient.


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