Le Kenya suspendu à l’annonce des résultats de la présidentielle

Redigé par IGIHE
Le 11 août 2017 à 09:24

Le Kenya retenait son souffle vendredi dans l’attente de la proclamation du vainqueur de l’élection présidentielle, les résultats provisoires donnant le sortant Uhuru Kenyatta largement favori face à son rival Raila Odinga, qui revendique la victoire.
Tout avait bien commencé mardi, jour du scrutin : les Kényans s’étaient déplacés aux urnes dans le calme et en masse, attestant d’une ferveur démocratique intacte à la faveur de ces élections générales. Mais le climat s’est rapidement détérioré à mesure que (...)

Le Kenya retenait son souffle vendredi dans l’attente de la proclamation du vainqueur de l’élection présidentielle, les résultats provisoires donnant le sortant Uhuru Kenyatta largement favori face à son rival Raila Odinga, qui revendique la victoire.

Tout avait bien commencé mardi, jour du scrutin : les Kényans s’étaient déplacés aux urnes dans le calme et en masse, attestant d’une ferveur démocratique intacte à la faveur de ces élections générales. Mais le climat s’est rapidement détérioré à mesure que l’opposition a multiplié ses accusations de fraude.

Des violences sporadiques, qui ont fait quatre morts, ont ravivé dans le pays le spectre des scènes meurtrières qui avaient suivi l’élection présidentielle de 2007 (au moins 1.100 morts).

Jeudi, les différentes missions d’observations internationales se sont relayées en direct à la télévision pour apporter un soutien prononcé à la commission électorale (IEBC), appelant les Kényans à la patience et leurs leaders à la retenue, tout comme Londres et Washington.

Mais la coalition d’opposition Nasa a persévéré dans ses accusations de fraude, affirmant détenir la preuve, sur la foi de sources internes à l’IEBC, que Raila Odinga avait gagné, et enjoignant la commission de le "déclarer président dûment élu de la République du Kenya".

Dans sa réponse écrite au camp de M. Odinga, la commission a relevé des erreurs grossières de tabulations dans les documents censés accréditer sa victoire et provenant selon elle d’une base de données Microsoft, quand l’IEBC utilise Oracle.

Dans la soirée, M. Odinga, 72 ans, s’est dit "déçu" par les observateurs, dans un entretien à CNN. "Nous ne voulons voir aucune violence au Kenya. Nous savons les conséquences de ce qui s’est passé en 2008 et nous ne voulons pas voir cela se répéter". Mais "je ne contrôle personne. Les gens veulent la justice", a-t-il ajouté.

- Dernière bataille -

"Toute tentative de faire pression sur l’IEBC, comme celle que nous pouvons voir en ce moment, est irrégulière et dangereuse, car elle pourrait mettre le feu aux poudres alors que la situation est déjà tendue", a commenté vendredi matin le quotidien Daily Nation dans son éditorial, appelant, comme les observateurs internationaux, tout candidat ayant des griefs à saisir l’IEBC ou la justice.

Or, a noté le quotidien, "le processus (menant à la proclamation des résultats) n’est pas achevé, et il n’y a donc pas encore de résultats" pouvant être contestés de la sorte.

La déclaration de victoire par l’opposition a suscité jeudi des scènes de liesse à Kisumu (ouest) et dans plusieurs bidonvilles de Nairobi, des fiefs de l’opposition.

Mais les résultats provisoires de l’IEBC créditaient vendredi M. Kenyatta de 54,26% des voix contre 44,85% à M. Odinga, sur 99% des bureaux de vote dépouillés. Le nom du vainqueur ne sera toutefois annoncé qu’une fois les résultats complets compilés et authentifiés au niveau des 290 circonscriptions du pays, ce que l’IEBC espère avoir terminé d’ici vendredi midi.

Une éventuelle victoire de M. Kenyatta laisse craindre un vif sentiment d’amertume chez les partisans de l’opposition, et de possibles troubles. Mercredi, alors que M. Odinga dénonçait le piratage informatique de la base de donnée de l’IEBC, des échauffourées avaient éclaté dans les bastions de l’opposition, la police réprimant sans ménagement les manifestations.

Avec AFP


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