
Au Venezuela, les résultats des élections législatives du 6 décembre sont désormais définitifs. La coalition de l’opposition remporte 112 sièges de députés sur 167. Le PSUV, le parti au pouvoir, ne conserve que 55 sièges. C’est une défaite cinglante pour le chavisme, au pouvoir depuis 16 ans.
La coalition de l’opposition a les coudées franches et même une majorité qualifiée qui lui permettrait éventuellement de demander la destitution du président par référendum. Pour l’instant, l’opposition n’a pas annoncé sa stratégie. En revanche, le président Nicolas Maduro vient de remercier ses ministres, il leur demande de démissionner.
C’est une réponse au revers subi dimanche. Le président Nicolas Maduro a fait ces annonces mardi soir 8 décembre lors de son émission hebdomadaire à la télévision En contact avec Maduro . Il a invité ses ministres à démissionner pour une nécessaire restructuration de son cabinet et pour relancer le processus révolutionnaire. Il a aussi annoncé qu’il émettrait un décret ce vendredi pour garantir la stabilité de l’emploi des Vénézuéliens pour les trois prochaines années, jusqu’en 2018.
Il s’agit surtout de garantir l’emploi de ceux qui travaillent dans les chaînes parlementaires, qu’un député élu de l’opposition a vivement critiquées car jugées trop partisanes.
Puis, dans cette même émission, le président de l’Assemblée nationale, Diosdado Cabello, a lui aussi déclaré qu’il nommerait 12 magistrats du Tribunal suprême de justice pour verrouiller ces désignations avant le 5 janvier, date d’entrée en fonction du nouveau Parlement.
De son côté, la coalition de l’opposition a annoncé qu’elle réunirait jeudi ses 112 députés élus pour une première séance de travail où seront esquissées des stratégies pour tenter de répondre aux attentes des Vénézuéliens qui ont voté pour elle, et surtout pour envisager une cohabitation sans doute houleuse avec le gouvernement.
■ L’insécurité, un problème que les politiques doivent résoudre
Devant la morgue de Bello Monte, plusieurs familles attendent de pouvoir récupérer les corps de leurs défunts. « Ils ont tué mon frère, témoigne Juven, les yeux rougis par les larmes. Il n’avait que 19 ans. Il a été tué par balles. On attend l’acte de décès pour récupérer son corps. On a peu de moyens, on vit dans un quartier pauvre. Et aujourd’hui on vaut plus cher mort que vivant. Partout la violence a explosé au Venezuela ».
Selon Javier Majorca, journaliste d’El National, spécialisé sur les faits divers, on compte quinze morts violentes par jour, rien qu’à Caracas : « Il n’y a pas de chiffres officiels. Parfois on arrive à les obtenir mais de façon officieuse. Entre le 1er janvier et le 30 novembre, il y a eu 4 775 cadavres ici à cette morgue, à Caracas, 80 à 85% des cas par homicide ».
L’opposition a remporté la majorité qualifiée à l’Assemblée. Beaucoup d’électeurs attendent désormais des réponses pour lutter contre l’insécurité et l’impunité. « Mon cousin rentrait chez lui et a été pris dans des tirs, raconte Sandra, dont le cousin a été tué dimanche soir . Moi j’avais voté pour le camp du gouvernement. Ils n’ont rien fait. Maintenant j’ai voté pour l’opposition en espérant que le pays s’arrange ».
L’Observatoire vénézuélien de la violence (OVV), une ONG indépendante, estime qu’en 2015, le Venezuela comptera plus de 27 000 morts violentes, 2 000 de plus que l’an dernier.
avec RFI
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