BRUXELLES (Reuters) - Le président du Conseil européen a remis vendredi matin une nouvelle proposition de budget pour 2014-2020 aux dirigeants de l’Union européenne, après une nuit de tractations pour tenter de dégager un consensus sur une enveloppe de dépenses.
Celle-ci s’élèverait à environ 960 milliards d’euros, hors Fonds européen de développement et instruments hors budget, pour ce qui est des crédits d’engagement, selon une source proche de la délégation française.
"Le niveau des crédits d’engagement est à peu près celui que nous souhaitions", a souligné cette source.

François Hollande et le président du Parlement européen Martin Schulz, à Bruxelles. Après une nuit de tractations les dirigeants de l’Union européenne tentent de dégager un consensus sur une nouvelle proposition de budget pour 2014-2020. /Photo prise le 7 février 2013/REUTERS/François Lenoir
Les crédits de paiements - ce que l’UE envisage de débourser effectivement sur les sept années de la période - s’élèveraient à environ 908 milliards d’euros, selon d’autres sources.
"Le problème, c’est la répartition" de ces crédits entre les différentes rubriques du budget, a cependant tempéré une source européenne.
Le Conseil européen avait commencé jeudi avec cinq heures et demie de retard, du fait de divergences persistantes entre les pays, menés par la France, attachés à un budget de soutien à la croissance, et la Grande-Bretagne, chef de file des Etats souhaitant des coupes budgétaires importantes.
Herman Van Rompuy n’avait alors pas été en mesure de présenter une nouvelle proposition susceptible de concilier les différentes positions.
Après une suspension de séance, vers minuit, les chefs d’Etat et de gouvernement ont multiplié les contacts.
Selon une source de la délégation française, François Hollande et David Cameron se sont ainsi parlés vers trois heures du matin en présence d’Angela Merkel.
La chancelière allemande, le Premier ministre britannique, son homologue italien, Mario Monti, et François Hollande ont ensuite pris quelques heures de repos dans leur bureau - le président français a dormi "d’un oeil" sur un canapé, a précisé un membre de sa délégation.
Le Premier ministre belge, Elio Di Rupo, a pour sa part été vu au bar des journalistes, à qui il aurait prédit un accord entre sept et huit heures du matin.
Pendant ce temps, Herman Van Rompuy a reçu encore quelques dirigeants de l’UE - le dernier, le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeld, vers cinq heures du matin - avant de mettre la dernière main à sa proposition de budget et de l’adresser une heure plus tard aux délégations.
UN PARLEMENT TRÈS REMONTÉ
Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE devaient reprendre leurs travaux en séance plénière à 6h30.
L’enveloppe globale de ce budget pluriannuel avait déjà été revue plusieurs fois à la baisse, sous la pression du Royaume-Uni, de l’Allemagne et d’autres pays du nord de l’Europe.
En cas d’accord, les Vingt-Sept devront faire passer la pilule auprès d’un Parlement européen appelé à voter dans les semaines à venir ce projet de budget mais très remonté contre des coupes budgétaires que la majorité de ses membres, toutes tendances confondues, jugent excessives.
Lors d’une conférence de presse, jeudi soir, le président du Parlement, Martin Schulz, s’est montré particulièrement inquiet de l’écart entre crédits d’engagement et crédits de paiements.
Il s’est appuyé sur les deux chiffres qui circulaient alors - 960 milliards d’euros pour les premiers et "environ 910-913 milliards" pour les seconds.
"Si nous nous en tenons à cette proposition, ce sera la proposition la plus rétrograde que nous ayons jamais eue pour un cadre financier", a-t-il déploré.
Et de brandir de nouveau la menace d’un vote à bulletins secrets des députés européens, ce qui laisserait augurer d’un rejet.
"Si vous adoptez des engagements qui sont considérablement plus importants que les paiements, vous augmentez le déficit et je pense que c’est inacceptable. Je suis abasourdi que personne ne prenne cela sérieusement", a-t-il fait valoir.
Si le Parlement européen rejetait un éventuel accord des chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept, cela ouvrirait une crise et une nouvelle période de laborieuses tractations.
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