Liesse après le départ de Djotodia

Redigé par xinhua
Le 11 janvier 2014 à 04:22

Dès la confirmation de la résignation du président de la transition Michel Djotodia, une foule en liesse a convergé vers le carrefour des Nations unies de la capitale centrafricaine.
"C’est fini, fini !"hurle une femme en dansant. "Un an de souffrance. On va fêter ça pendant une semaine", crie une autre. Il y a beaucoup de jeunes surexcités, parfois agressifs.
Certains sont juchés sur les capots de voiture, une bouteille de bière à la main. D’autres tapent sur des couvercles de casseroles. A (...)

Dès la confirmation de la résignation du président de la transition Michel Djotodia, une foule en liesse a convergé vers le carrefour des Nations unies de la capitale centrafricaine.

"C’est fini, fini !"hurle une femme en dansant. "Un an de souffrance. On va fêter ça pendant une semaine", crie une autre. Il y a beaucoup de jeunes surexcités, parfois agressifs.

Certains sont juchés sur les capots de voiture, une bouteille de bière à la main.
D’autres tapent sur des couvercles de casseroles. A quelques dizaines de mètres, changement d’ambiance. Des tirs sporadiques retentissent tout proche du carrefour de la réconciliation désormais désert. Des militaires français, visages fermés, ont pris position.
Des civils passent en courant, en se baissant. Vendredi matin, Bangui s’est réveillé dans le calme. Les ultimes tractations avaient repris à N’Djamena.

Une situation mouvante

Mais dès 09H00, les habitants des quartiers majoritairement chrétiens de Boy Rabe, Gobongo, Fou, sont descendus vers le carrefour de la Réconciliation, point stratégique sur la route de l’aéroport. Des habitants de Bangui demandant le départ du président de transition Djotodia avant l’annonce officielle.

Des habitants de Bangui demandant le départ du président de transition Djotodia avant l’annonce officielle."Djotodia, démission !" "C’est son départ ou l’apocalypse !" "Qu’il reste à N’Djamena", crient les manifestants, hommes, femmes, enfants, en agitant des feuilles de palmier, symbole de deuil en Afrique.Parallèlement, des militaires français et de la Misca, la force africaine, commencent à se déployer aux points stratégiques.

Mais en fin de matinée, brusquement la capitale s’est vidée. Les rues sont désertées, les boutiques ferment.Dans le quartier musulman de PK5, il y a des murmures, des rumeurs.Les gens craignent d’être attaqués quand Djotodia aura démissionné.
Bangui n’a pas réagi tout de suite à l’annonce officielle de la démission de Djotodia à la mi-journée.

Cependant les militaires français, eux, se positionnent.

Des blindés Sagaie se postent aux alentours du palais présidentiel et du camp de Roux, la forteresse de Michel Djotodia et des ex-rebelles de la Séléka, la coalition de groupes armés musulmans qui l’ont porté au pouvoir en mars 2013.

D’autres se positionnent à proximité des casernes où sont cantonnés des milliers de membres de la Séléka. Une forte présence militaire est également postée à l’entrée du gigantesque camp de déplacés de M’Poko, près de l’aéroport, où vivent dans des conditions épouvantables des dizaines de milliers de chrétiens, qui ont fui les massacres interreligieux à grande échelle déclenchés début décembre.

Dans le camp, pas d’explosion de joie, mais la nouvelle est sur toutes les lèvres.
"Ce mec, il a mis le pays à terre, c’est un démon", lance Tertus Ngoupou, un homme qui est réfugié à M’Poko depuis trois semaines. "Je suis très fier de la France, et très fier du Tchad. ...Et si Dieu le veut, dès ce soir chrétiens et musulmans vivront en bonne entente, et moi je serai rentré chez moi d’ici dimanche", espère-t-il.

Il est rare d’entendre à louer le président tchadien Idriss Deby Itno, honni par la plupart des Centrafricains pour avoir favorisé l’accession au pouvoir de Djotodia, avant finalement de le lâcher dix mois plus tard.Un des rares aussi à parler en bons termes des musulmans, qui ont tout au long des derniers mois été assimilés pour leur malheur aux rebelles de la Séléka.

L’on sent que les gens ne seront pas rassurés tant que les Séléka ne seront pas désarmés.Les anti-balakas, milices chrétiennes qui se sont constituées en représailles aux exactions des Séléka, ont elles-mêmes commis de graves violences contre les civils musulmans.

Nouvelle élection

Alexandre-Ferdinand Nguendet, le président du Conseil national de transition centrafricain (CNT, parlement provisoire), chargé d’assurerl’intérim du pouvoir à Bangui, a annoncé qu’il organiserait l’élection d’un nouveau président de transition.

La charte prévoit un dai maximum de 15 jours pour convoquer le parlement de transition en session extraordinaire et procéder à l’élection d’un nouveau chef de l’Etat de transition. Le nouveau président de transition exercera ses fonctions jusqu’aux élections générales dont la date n’est pas encore arrêtée.

Aux termes d’un accord antérieur, ce scrutin devait avoir lieu dans un délai de 18 mois à compter de l’investiture du président Djotodia en août dernier. Paris a souhaité qu’il se tienne avant la fin de 2014.


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