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Négationnistes du génocide et opposants sympathisés par une Communauté internationale : Jusqu’à quand ?

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 9 avril 2015 à 09:31

Dans l’arène politique rwandaise, les jeux politiques se polarisent autour de l’acceptation ou du rejet du génocide des Tutsi de 1994. Curieuse pratique politicienne rwandaise qui n’est basée sur aucune idéologie rationnelle. La large majorité de l’opposition étant dans la diaspora, joue sur la fibre ethnocentriste de crainte que la machine juridictionnelle du régime ne la broie. Le syndrome de ce génocide est toujours vivace dans le quotidien des deux camps des politiciens rwandais.
Du côté de la (...)


Dans l’arène politique rwandaise, les jeux politiques se polarisent autour de l’acceptation ou du rejet du génocide des Tutsi de 1994. Curieuse pratique politicienne rwandaise qui n’est basée sur aucune idéologie rationnelle. La large majorité de l’opposition étant dans la diaspora, joue sur la fibre ethnocentriste de crainte que la machine juridictionnelle du régime ne la broie. Le syndrome de ce génocide est toujours vivace dans le quotidien des deux camps des politiciens rwandais.

Du côté de la coalition gouvernementale, ce génocide est brandi comme l’innommable commis par le régime du Président Juvénal Habyarimana (1973-1994) impliquant , au niveau de sa conception, l’élite intellectuelle qui, faite de leaders d’opinion et modèles de probité de leur temps, aura participé de près ou de loin, publiquement ou officieusement, dans le débat et dans le conditionnement au génocide des Tutsi qui ont précédé sa consommation en 1994.

A-t-elle, cette élite rwandaise de la diaspora de Belgique, de France, du Canada, beaucoup de chose à se reprocher en rapport avec la participation au génocide des Tutsi d’il y a 20 ans ?

Pourquoi tous ses projets de création de formations politiques ont pour charpente le double génocide ? Est-ce une façon de se dédouaner de ce lourd passé qui la hante surtout que la plupart de ces intellectuels qui sont actifs dans l’opposition étaient des leaders d’opinion qui régnaient en maîtres incontestés sur les pauvres consciences d’incultes citoyens rwandais.


La Gauche, la Droite, l’extrême… : Pourquoi l’absence d’idéologies rationnelles ?

Loin s’en faut, il ne sera pas question de promouvoir des idéologies rationnelles alternatives qui viendraient tempérer les dures réalités du capitalisme rwandais en jouant sur les lourds impôts et taxes, les investissements limités dans nos faibles industries face aux gros flux de capitaux sursaturant le secteur des services.

Cette opposition ne brandira pas non plus la carte du secteur rural agricole rwandais qui est perfusionné en rares flux monétaires. Elle ne sondera pas une éducation de masse ayant remplacé l’éducation élitiste contre un large chômage non documenté pour proposer de claires stratégies d’éradication.

Elle peut tout autant baser son action politique sur des regroupements villageois non suffisamment actifs, sur un piètre encadrement paysan entraînant une faible contribution à la productivité nationale…

Beaucoup de couloirs idéologiques vacants, laissés en jachère !

Les observateurs de la scène politique rwandaise ne comprennent pas pourquoi cette élite se garde d’embrasser ces couloirs idéologiques vacants dans l’arène politique rwandaise pour se retremper éternellement dans les rétrogrades traditions ethnocentristes au moment où les modèles de vraie démocratie leur offerts dans leurs pays d’accueil sont autres et parfaitement motivés de par la lutte des classes sociales existantes.

L’opposition politique de la diaspora rwandaise tombe dans l’erreur de penser construire sa lutte sur la réplique du modus opérandi du gouvernement rwandais actuel qui semble justifier son existence par la carte politique de l’arrêt du génocide tout en luttant bec et ongle dans la productivité et créations des richesses sociales pour exorciser ce triste génocide. Le gouvernement actuel part d’un fait certain : la faillite de l’Etat rwandais en 1994. Et il entend le reconstruire sérieusement et autrement en opérant de profonds changements sociaux selon sa philosophie.

Il est logique qu’il poursuive les auteurs de cette faillite. La seule stratégie qui s’offre à lui pour apporter une mort politique à ceux-là revient à les poursuivre judiciairement pour des crimes contre l’Humanité qu’ils ont commis.

« Nous avons 1000 dossiers en cours d’instruction, confie à ce journaliste Jean Bosco Ngaboyisonga, procureur près le Parquet Général de la République en charge de la Cellule de traque des Présumés criminels de génocide qui cavalent dans les grandes métropoles occidentales montrant qu’actuellement la diplomatie judiciaire avec l’Occident en cette matière est excellente.

Une opposition politique de la diaspora rwandaise, la peur dans l’âme

L’opposition rwandaise de la diaspora joue principalement un jeu de survie politique. Cette survie passe par des stratégies visant à salir médiatiquement le régime FPR actuel qui les poursuit judiciairement.

Pour les membres de cette opposition, il ne s’agit pas d’une poursuite judiciaire simple. Il s’agit d’un acharnement politique. Cette opposition ne veut pas comprendre comment les régimes occidentaux peuvent judiciairement collaborer avec Kigali pour ce qui est des extraditions ou des échanges de dossiers judiciaires.

Une presse proche de cette diaspora tempête et tente de décourager les pays occidentaux dont la Hollande qui veulent entretenir une étroite coopération judiciaire avec le Rwanda pour l’accompagner dans sa quête d’un redécollage socio économique après avoir épluché les malentendus sociaux dont les présumés génocidaires en cavale en Occident.

« Au cours des vingt ans de pouvoir du dictateur Paul Kagame, les Pays-Bas se sont distingués comme l’un des pays qui exécutent avec promptitude « les mandats d’arrêt bidons » de Kigali pour arrêter ou pourchasser toute personne désignée par les services de Paul Kagame. On a noté les rejets des demandes d’asile des personnes figurant sur des listes sauvages que le régime n’a cessé de dresser et de varier depuis 1994. Certaines personnes ont même été déportées au Rwanda à la surprise même de Kigali qui ne s’attendait pas à ce qu’un pays européen puisse accéder aussi facilement à ces demandes fantaisistes. On a même noté des retraits des papiers à ceux qui les avaient obtenus après que les services de Kagame les aient localisés et aiguillonné les autorités néerlandaises qui ont tout de suite retiré des documents de séjour aux intéressés. Mais on a surtout assisté aux arrestations suivies des procès « staliniens » dans lesquels les témoignages fantaisistes donnés par des témoins recrutés et briefés par le régime de Kigali sont pris comme « parole d’évangile » par la justice néerlandaise. Ce sont les opposants à Paul Kagame qui sont visés. Après examen des cas, le constat est que les Pays-Bas visent surtout tout opposant au dictateur Paul Kagame vivant sur le territoire néerlandais », écrit un certain Neretse sur le site Musabyimana.be dans un article du 17 octobre 2014 intitulé : « Rwanda/Pays-Bas : Complicité dans la violation des Droits de l’Homme ? ».

Le monsieur réagissait aux nouvelles faisant état d’un possible retrait de nationalité hollandaise à Lin Muyizere, le mari de Mme Victoire Ingabire Umuhoza qui croupit pour 15 ans dans les geôles rwandaises pour incitation à la haine ethnique, à la formation de groupe armé....

Au fond certains pays occidentaux, essentiellement scandinaves, mus par un pacifisme social comprennent que les rapports de coopération avec les pays du sud devraient se baser sur l’estime mutuelle. Le Rwanda les intéresse de par cette dynamique sociale entreprise par le régime actuel qui consiste à transcender les différences et les crimes de gouvernance du pays. Les gouvernants rwandais actuels, somme toute, ont dépassé les petits sentiments ethnocentristes pour, pragmatisme aidant, apprécier la valeur de tout citoyen à son apport dans le développement du pays.

« Là où fait faux bond l’opposition, c’est qu’elle montre qu’elle est toujours pilotée par ceux-là même qui n’ont pas, alors qu’ils en avaient le pouvoir, stoppé ce mouvement criminel de génocide des Tutsi qui a culminé à la faillite de l’Etat qui s’observait inexorablement et dangereusement avec les années 1992, 1993 pour finir par arriver en avril 1994.

Pire encore, ces instruits rwandais qui se comptaient sur le bout des doigts, avaient peu de chance d’échapper à l’organisation de la tragédie de génocide et à son exécution de par leur stature sociale de leader d’opinion mais aussi du fait que la plupart d’entre eux s’identifiaient généreusement au régime criminel décadent », confie un observateur averti de la scène politique rwandaise conseillant cette opposition de changer de tactique de lutte pour le pouvoir en brandissant des cartes politiquement jouables de reconstruction du Rwanda.

Pour affermir une démocratie capitaliste rwandaise chère à un certain Occident anglo saxon soucieux de faire des affaires lucratives en toute liberté, les métropoles occidentales ont leur façon de procéder. Pour eux, le régime rwandais qui tient réellement à entrer dans un processus démocratique parfait promouvant un capitalisme modèle dans la région des Grands Lacs et de l’Afrique de l’Est, ne peut que s’épanouir dans un environnement exempt de bruits d’armes ou de promesses de retour à l’instabilité politique de la part de mouvements politico militaires dont les Fdlr (Forces Démocratiues de Libération du Rwanda) et autres qui menacent de naître.

Pour ce faire, il faut que les pays du monde entier coopèrent judiciairement avec le Rwanda pour qu’on ne parle plus de forces génocidaires qui lancent des grenades explosives dans les villes et campagnes comme cela s’est constaté dans les années 2012.

En ce 7 avril 2015, avec l’annonce officielle de la déclassification du dossier Rwanda 94 dans les Archives françaises, ce geste symbolique revêt une signification essentielle : une lutte sans merci du regime rwandais actuel appuyé par les associations des droits de la personne et de lutte contre les génocides dont Survie, EGAM... pour l’éclatement de la vérité sur le rôle joué par la France dans cette apocalypse qui s’est abattue sur le Rwanda en 1994.

Cette lutte remportée sur les forces négationnistes malgré leur vacarme médiatique veut montrer qu’avec un redoublement d’activités des activistes internationaux des droits des rescapés rwandais verra leurs bourreaux judiciairement punis. Cette lutte a un autre impact cette fois-ci diplomatique : La France officielle aura montré comment elle est un pays de libertés démocratiques qui cadrent avec la justice en toute franchise.

Du coup, auront changé les relations diplomatiques entre les pays de l’Afrique des Grands Lacs sous l’influence française. Puis suivront une longue et franche coopération avec des contrats d’investissement énormes dans l’énergie ou dans le secteur minier. Il faut rêver !


* Ce texte est une réédition revue et actualisée


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