La semaine qui vient de s’écouler est riche en événements qui risquent de faire basculer une certaine opinion publique nourrie par la Communauté internationale selon laquelle le Rwanda apporte un soutien actif à la rébellion congolaise du M23 dans sa tentative de barrer la route aux FDLR qui le menacent et qui sont bien entretenus par Kinshasa dans leur sinistre entreprise d’envahir le Rwanda.
Les dissensions ouvertes parues entre les factions du M23 donnent une sorte de lumière sur le fait que la supposée influence de Kigali sur le mouvement doit être moindre si réellement elle existe. Elle doit être loin de ce qu’elle était avec le RCD ou le CNDP qui ont précédé ce M23.

Le Pasteur Jean Marie Runiga, Accusé de sympathiser avec le général Ntaganda, bras droit de Kabila dans les mines de l’Est de la RDC
Et puis, il y a d’autres signes qui témoignent du peu d’influence du Rwanda sur ce Mouvement du 23 mars.
La superstructure du Mouvement
Le M23 est fait de deux ailes : aile politique et aile militaire.
Au moment où l’aile armée est faite d’intrépides et fiers guerres congolais rwandophones de l’axe Goma-Masisi-Rutshuru car, disent-ils, ils veulent « protéger leurs parents contre les combattants FDLR rwandaises qui ne décolèrent pas dans leur idéologie génocidaires qu’ils ont exportés avec eux dans l’est de la RDC »,
L’aile politique est faite plutôt d’intellectuels Bashi, dont le Pasteur Jean Marie Runiga démis de ses fonctions de Président du Mouvement et l’actuel Bertrand Bisimwa, BaShi étant une tribu du Sud Kivu.
L’appartenance à l’ethnie Bashi des sommités du M23 nous montre combien la surenchère médiatique de Kinshasa doit être une grande propagande destinée à faire une cacophonie pour que l’opinion internationale ne comprenne rien aux nobles revendications de ce Mouvement à savoir une bonne gouvernabilité des riches provinces du Kivu où la loi de la jungle et de la parfaite indiscipline règne sans partage.
« Le haut commandement militaire du Mouvement du 23 mars (M23) a désigné, le 7 mars, Bertrand Bisimwa, alors porte-parole de la rébellion, pour remplacer Jean-Marie Runiga à la tête du groupe armé.
À peine nommé, le nouveau chef politique du M23 a invité le gouvernement congolais à soumettre, aux pourparlers de Kampala, sa proposition de sortie de crise.
L’heure est à la réorganisation au Mouvement du 23 mars (M23), rébellion qui sévit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis près d’une année.
Après la destitution de Jean-Marie Runiga - qui a créé une autre branche du M23 -, l’aile restée fidèle à son chef militaire, Sultani Makenga, a nommé, le 7 mars, Bertrand Bisimwa au poste de coordonnateur politique.
Une récompense pour un « combattant de la première heure », explique-t-on dans son entourage », lit-on dans Jeune Afrique du 8 mars 2013 qui décline le portrait de cette personnalité politique :

Bertrand Bisimwa, nouveau chef politique du M23, tendance pro-Makenga. © AFP
« Bertrand Bisimwa, 40 ans, natif de la ville de Bukavu (Sud-Kivu), est une figure bien connue dans les groupes armés qui se sont succédé dans la partie est de la RDC depuis près de deux décennies. En 1996, il rejoint l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), rébellion qui mit fin aux 32 ans de règne de Mobutu. Deux ans plus tard, il participe à l’insurrection du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) contre le pouvoir de Kabila (père et fils), avant de se retrouver aux côtés des hommes du général déchu Laurent Nkunda, en 2009 ».
Rapprochement M23 - Kinshasa ?
« Il n’y a pas de rapprochement qui soit entre Kinshasa et le M23. Les deux négociateurs convergent sur une chose : un semblant de sécurité et de retour de la Paix pour le Gouvernement de Kinshasa, au moment où le M23 trouve que la stabilité de l’Est de la RDC passe par le rétablissement de la paix et de la sécurité mais que les stratégies pensées par le M23 procèdent par l’élimination complète des groupes rebelles étrangers opérant sur le territoire des deux Kivu », confie à IGIHE un politologue, fin observateur de la géopolitique d’Afrique des Grands Lacs.
Le Gouvernement de Kinshasa qui coopère avec les combattants FDLR rwandais, ils sont 6000 stationnés au Nord Kivu avec logistique de l’armée gouvernementale congolaise, semble ne pas savoir sur quel pied danser. C’est comme si lui aussi est intéressé, autant que la Monusco, à ce que seul un quelconque ordre ne règne que dans les grandes villes des deux Kivu (Bukavu, Goma, Uvira, Rutschuru ou Bunagana ou Sake.
« Kabila a 40% d’accès à toute la production minière de l’Est de la RDC et le Gén. Bosco Ntaganda contrôle les milices qui protègent les mineurs actifs dans ses concessions », confie un journaliste spécialiste de l’Est de la RDC montrant par là que ce vide légal des activités de production minière est favorisé par les individus haut placés dans le gouvernement de Kinshasa qui en profitent autant que les compagnies concessionnaires étrangères ayant signé des contrat d’exploitation avec le Gouvernement de Kinshasa.
M23 pour le changement et l’ordre dans l’exploitation des richesses naturelles des Kivu
Le M23 est victime des circonstances de sa naissance. N’est-il pas né des cendres d’un autre mouvement le CNDP (Congrès National pour le Défense du Peuple) où l’on voyait carrément l’influence du Rwanda qui a vite fait de neutraliser le chef rebelle, Gén. Nkunda ?
Le M23 fait de mutins ne sait pas comment, dans un régime passablement démocratique, montrer que l’indiscipline notoire dans la gestion du pouvoir à l’Est de la RDC est un signe d’une demi-faillite du gros territoire est rdcongolais.
Le fait que ce mouvement rassemble des citoyens congolais qui ne sont pas du tout rwandophones dont les présidents Bashi Jean Marie Runiga et Bertrand Bisimwa, combattants de la liberté de la première heure avec Kabila père, cela montre que le Mouvement poursuit des objectifs politiques nobles tournés vers la gestion des gouvernements provinciaux Nord et Sud Kivu avec une large autonomie dans ses démarches et ses lois pour ramener une paix qui est indésirée par beaucoup d’intervenants dans l’exploitation et le commerce des minerais de cette riche partie de la RDC.
Leur juste cause ne sera jamais médiatisée par les grands maîtres occidentaux architectes de l’indiscipline très profitable dans la gestion des affaires publiques et ressources naturelles congolaises.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!