Le Président du M23 (Mouvement des Mutins des FARDC du 23 mars), Bertrand Bisimwa a reçu dans son exil Ugandais, le SRSG Kobler et le Commandant des Forces de la MONUSCO, le Gén. Alberto Carlos Cruz, ce 19 novembre 2014. Les entretiens portaient sur l’impasse du suivi des accords de Nairobi entre le M23 et le gouvernement de la RDC. La non observance des engagements pris par les deux parties en décembre 2013 pourraient donner lieu à de nouvelles conséquences dramatiques dans l’Est de la RDC, avancent les observateurs intéressés.

On se souviendra que le M23 défait militairement par les forces de la coalition internationale s’est décidé de se muer en un mouvement politique dès juin dernier. Les Accords de Nairobi stipulaient que la partie gouvernementale congolaise devait lui permettre de rapatrier ses activités politiques sur le territoire congolais. Or rien n’a été fait depuis lors.

"Aucune rencontre n’a eu lieu pour que les deux parties entérinent les engagement pris à Nairobi en décembre 2013 pour faire en sorte que M23 passe de la qualité armée à son implication essentiellement politique à l’intérieur de leur pays, la RDC", confie à la Presse Déo Koya Ntarugera, porte-parole de l’ONG congolaise Rufari International qui confie en plus que "Des spéculations vont bon train selon quoi une reprise des activités militaires pourraient ressurgir à cause de ce blocage causé par Kinshasa".

D’après les analyses de Rufari International, les événements cruels de Beni (Nord Kivu) avec ses massacres, les manifestations de rue suivies du déboulonnage de la statue de Kabila dans la même ville de Beni causées par les boucheries que certains mettent sur le dos des troupes gouvernementales qui sévissent dans une sorte de vangeance du Col. Mamadou Ndala ; "tous ceux-là sont des signes annonciateurs de nouvelles hostilités d’une nouvelle rébellion de Congolais dont on dit qu’elle aura sa base arrière au Soudan", confie Koya montrant l’effervescence d’une nouvelle logique de guerre qui ne fera que confirmer la gestion dictatoriale des affaires publiques des régimes de la région.

Kobler sera-t-il accusé par l’Histoire de manque de volonté de rétablir une paix nécessaire à toute culture de la démocratie dans cet Est de la RDC ?Obéit-il à un agenda d’une certaine Communauté internationale dont la stabilité de l’ Est RDC nuirait à ses intérêts miniers et autres ?

En effet ces derniers vont replonger dans une insécurité généralisée qui ne manquera pas de profiter à certains hommes politiques de la région qui la brandiront comme un prétexte tout trouver pour garder jusqu’à non plus le pouvoir.

"En imposant la capitale de la RDC comme siège pour la discussion sur la mise en œuvre des Déclarations de Nairobi, le gouvernement joue la carte de la surenchère contre l’ancienne rébellion. Pour provoquer à long terme une nouvelle guerre et faire oublier aux Congolais qu’ils risquent de se retrouver avec un président à vie ?", écrit L’Agence d’Information du 7 novembre dernier qui montre que le champ des négociations du M23 avec le Gouvernement de Kinshasa, négociations ayant abouti aux Accords de Nairobi, montre des revendications politiques légitimes de ce Mouvement s’inscivant dans un cadre géostratégiue de la région, et donc, qui

"ne se limitent pas aux problèmes de démobilisation et réinsertion dans la société congolaise des anciens combattants de l’ARC, mais concernent aussi les mesures à prendre pour le retour des tous les réfugiés, qui se trouvent dans les camps au Burundi, au Rwanda et en Ouganda, et pour démanteler la rébellion rwandaise des FDLR qui commettent des atrocités dans l’Est de la RDC et sont dirigées par des officiers qui ont trempé dans le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda », d’après René Abandi, principal négociateur de ces Accords.

Gén. Da Cruz, Commandant une grande armée aux troupes obéissant plus aux injonctions des pays dont ils originaires qu’à lui. Peu de manoeuvre force de frappe contre les Fdlr.

Est de la RDC la Poudrière qui profite à qui ? Une logique de guerre en évolution

La situation géostratégique dans cet Est de la RDC promet une nouvelle confrontation ineluctable.
On constatera que les Fdlr ont toutes les sympathies du Bloc SADC (Southern Africa Development Community) avec la Tanzanie et la RDC en tête très encouragées par une certaine complicité tacite de la Force Internationale Neutre et de la Monusco.

Pour faire durer la situation de conflit et de menace latente de ces Fdlr, tout un discours nouveau montre que leur stratégie de guerre assymétrique pourrait donner du fil à retordre aux Casques Bleus de la Monusco au cas où ces derniers tenteraient de les attaquer. Cela relève d’un discours qui tend vers la réclame de négociations politiques entre le Gouvernement rwandais et ces Fdlr.

L’autre camp,celui qui héberge ces combattants va également contre-attaquer avec des menaces qui ne sont pas en l’air :

"Museveni a plus récemment durci ses positions. Il a chargé son ministre de la Défense de communiquer aux responsables des instances régionales impliquées et aux ambassadeurs que, à la date du 31 décembre prochain, l’Etat ougandais ne sera plus comptable de l’attitude des forces du M23. Le même message a été adressé par les membres de ses services de renseignement aux attachés militaires de toutes les ambassades", rapporte l’Agence d’Information du 7 novembre montrant que les attentes des uns et des autres non satisfaites pourront dans un très proche avenir empirer une situation toujours instable des pays de la région des Grands Lacs.