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Un Chercheur rwandais publie un livre sur l’intensité inégalée du génocide des Tutsi

Redigé par Karirima A. Ngarambe
Le 26 novembre 2013 à 03:07

Il y a eu un génocide des Tutsi en Avril-Juin 1994 d’une ampleur inégalée et d’une préparation si subtile qu’elle est passée inaperçue mais sérieusement soupçonnée. Un secret de projet de génocide partagé par plusieurs hauts responsables du Parti MRND (Mouvement National Révolutionnaire pour le Développement) alors au Pouvoir de 1973 à 1994. Le secret est sévèrement gardé au point que les frontières se ferment hermétiquement durant quelques quatre ans (1990-1994) sans que les tutsi visés par l’hécatombe dont (...)

Il y a eu un génocide des Tutsi en Avril-Juin 1994 d’une ampleur inégalée et d’une préparation si subtile qu’elle est passée inaperçue mais sérieusement soupçonnée. Un secret de projet de génocide partagé par plusieurs hauts responsables du Parti MRND (Mouvement National Révolutionnaire pour le Développement) alors au Pouvoir de 1973 à 1994. Le secret est sévèrement gardé au point que les frontières se ferment hermétiquement durant quelques quatre ans (1990-1994) sans que les tutsi visés par l’hécatombe dont le complot de leur élimination systématique ne transpire, ne sachent comment franchir ces frontières pour se fuir l’innommable qui allait tomber sur eux. Puis vient la période de l’après génocide. "Certains éléments fondamentaux tels que le cadre général organisationnel compétent, la définition des activités et leur hiérarchisation doivent encore progresser", déclare l’auteur de l’ouvrage tentant de montrer l’étendue du non fait du cadre du ’healing’, de la réparation des droits bafoués, de la re-soudure du tissu national jusqu’à la renaissance de la symbiose entre Rwandais.

« Contribution à la gestion de la mémoire du génocide des Tutsi », tel est le titre-programme de l’auteur. Le journaliste d’IGIHE en Belgique, Karirima A. Ngarambe, a interviewé l’auteur, Philibert Gakwenzire, Doctorat en Histoire de l’Université Libre de Bruxelles.

Philibert Gakwenzire est Chargé de Cours Associé (Lecturer) au Département des Lettres et Sciences Humaines à l’Institut d’Agriculture, de Technologie et d’Éducation de Kibungo (INATEK). Il est auteur de plusieurs travaux sur le crime des crimes qui a marqué le 20ème siècle. Il enseigne des cours d’Histoire contemporaine dans les instituts universitaires au Rwanda dont l’ Histoire comparée du Génocide . Il anime des conférences et séminaires au niveau national et international.

IGIHE : Parle-moi de votre Livre ?

Philibert Gakwenzire :Le 20ème siècle que certains historiens qualifient de "siècle de génocide" s’est terminé par l’extermination des Tutsi du Rwanda avec « une ampleur inégalée dans le temps et dans l’espace ». A la fin de ce génocide qui s’est passé en cent jours, le gouvernement rwandais, les organisations indépendantes nationales et internationales ont entrepris de réunir ses preuves matérielles, de les conserver et de les porter à la connaissance du public en vue de rétablir la vérité et de constituer une source d’enseignements.

Couverture de l’ouvrage en question

Certains éléments fondamentaux tels que le cadre général organisationnel compétent, la définition des activités et leur hiérarchisation doivent encore progresser. C’est pourquoi cet ouvrage se présente comme une contribution à une meilleure gestion de cette mémoire.

Il s’inspire des expériences tirées ailleurs, en l’occurrence à l’Historial de la Grande Guerre de Péronne et s’appuie sur la Commission Nationale de lutte contre le Génocide stipulée par la Constitution Rwandaise de 2003.

IGIHE : Où et Comment peut-on trouver ce livre ?

Philibert Gakwenzire : Pour le moment, cet ouvrage s’achète en ligne notamment chez amazon.fr et abebooks.fr. Mais je vais en parler avec l’éditeur pour que d’ici peu il soit disponible dans les librairies du Rwanda comme Ikirezi et Caritas et ailleurs.


IGIHE : L’idée d’écrire est venue comment ?

Philibert Gakwenzire : Pour écrire cet ouvrage, je suis parti de ma formation d’historien notamment au niveau de maîtrise en Gestion du Patrimoine Culturel que j’ai essayé d’appliquer aux traces du passé sombre que le Rwanda a connu en 1994, de mon parcours professionnel dans l’Association IBUKA au Rwanda et de ma carrière académique actuelle.


IGIHE : Comment voyez-vous la 20 ème commémoration du génocide des Tutsi en général au Rwanda et Ailleurs ?

Philibert Gakwenzire : La 20ème commémoration du génocide commis contre les Tutsi vient après de grandes réalisations relatives à la gestion de ses conséquences comme les juridictions gacaca qui ont clôturé ses activités l’année passée et le TPIR qui est entrain de réduire sensiblement ses charges.

Cependant, le chemin est encore long pour rendre justice aux victimes et rétablir la dignité de l’humanité. Le travail de la mémoire est encore immense tandis que les problèmes psychosociaux sont innombrables.

Nous espérons que la commémoration du génocide commis contre les Tutsi après 20 ans qui vont bientôt s’écouler sera une occasion d’autoévaluation, de prise de nouveaux engagements en faveur de ceux qui ont été touchés de près ou de loin par cet indicible et de prévention pour les futures générations.

[email protected]


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