Le Ministre du Commerce et Industries, François Kanimba a reproché aux banques commerciales du Rwanda de ne pas avoir de sérieux analystes du crédit spécialement pour ce qui est des dossiers des prospecteurs des mines rwandais.

Le Ministre a publiquement fait cette critique en ce 29 avril 2015 au cours de l’Assemblée Générale de la RMA (Rwanda Mines Association) où il était invité en compagnie du Gouverneur de la Banque Nationale, M.John Rwangombwa, le secrétaire d’Etat aux Mines, les hautes personnalités de la Fédération du Secteur Privé et les représentants des banques commerciales de la place et ceux des institutions de microfinance.

Malic Kalima, Président de l’Association des Miniers du Rwanda : Plaider pour une banque des investissements, cela aurait été meilleur.

Au cours de cette rencontre, les prospecteurs miniers se sont plaint de voir leurs dossiers de crédit refusés par les banques qui trouvent que les montants demandés sont disproportionnés par rapport à la qualité de biens offerts auxdites banques en garantie.

"Au vu de l’impact positif de l’extraction des minerais sur l’économie nationale et même sur vos banques commerciales, il m’est avis que vous, banquiers, devriez renforcer la capacité de vos analystes pour mieux comprendre ces projets miniers", a déclaré le Ministre Kanimba qui ne répondait pas aux inquiétudes des banquiers qui sont confrontés à des demandes de gros crédits de la part de ces prospecteurs miniers du moment qu’ils présentent des biens en garantie n’approchant pas du tout la valeur des crédits requis.

"Il est fort dommage que dans toutes les banques commerciales opérant au Rwanda, on ne trouve aucun analyste du crédit-minerai qui pourrait expliquer la grande valeur d’un projet minier et quels profits faramineux il va générer.

Le Ministre Kanimba a montré la nécessité de verser au débat la question des crédits miniers pour des cercles officiels habilités ; cette question étant corrélatif avec celle de la valeur des Permis d’exploitation minière délivrés par les services habilités. D’après Kanimba, un Permis délivré en bonne et due forme et montrant la quantité de minerais dont regorge le site, cela seul suffisant au prospecteur minier d’avoir accès à des crédits autant volumineux que le sont les minerais du site.

"La solution possible viendrait d’une commission tripartite RMA- MINIRENA- Banques Commerciales qui après étude et analyse dresserait les conditions requises pour octroi d’un crédit minier suffisant", a-t-il conclu rejoignant l’opinion du Gouverneur de la Banque Nationale qui ajoute que le Gouvernement rwandais devrait donner une haute appréciation monnayable au Permis d’exploitation minière au point que le titulaire en cessation de paiement peut le céder à un autre qui en a les moyens financiers.

En février dernier, au cours de la déclaration de la Banque Nationale sur la santé du Franc Rwandais, des statistiques intéressantes ont été données. Ainsi, il a été dit qu’en 2013, le volume du crédit bancaire a plafonné sur 472.5 milliards de francs contre 652.9 Milliards en 2014, montrant une évolution d’octroi du crédit de 38%. Pourtant ces chiffres cachaient une tare : 68% des crédits d’exploitation minière ont été repoussés par les banques de la place.

Pourtant les mines ont fait des recettes de 206 millions de dollars l’an écoulé. Elles viennent en deuxième lieu après le tourisme pour ce qui est des recettes en devises étrangères au pays.

A ce jour, le Ministère des ressources naturelles recense 700 mines en exploitation au Rwanda avec 70% d’entre elles soumises aux conditions d’exploitation artisanale et semi artisanale pour non accès au crédit bancaire confortable.