10 tracteurs agricoles en 3 ans contre des milliers de puissantes voitures de luxe

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 16 février 2016 à 05:41

Où va l’économie rwandaise orientée vers le secteur des services plutôt qu’à la production matérielle ? Comment redécoller le secteur primaire qu’est l’Agriculture et son pendant le secteur secondaire d’industrie de transformation agro alimentaire ?
L’Agriculture rwandaise qui utilise plus de 80% de la population reste rudimentaire avec des moyens de production archaiques dont la houe ou la serpette. La mécanisation agricole ne prend pas son envol. Rares sont les investisseurs dans ce domaine qui (...)

Où va l’économie rwandaise orientée vers le secteur des services plutôt qu’à la production matérielle ? Comment redécoller le secteur primaire qu’est l’Agriculture et son pendant le secteur secondaire d’industrie de transformation agro alimentaire ?

L’Agriculture rwandaise qui utilise plus de 80% de la population reste rudimentaire avec des moyens de production archaiques dont la houe ou la serpette. La mécanisation agricole ne prend pas son envol. Rares sont les investisseurs dans ce domaine qui recourent à la machine agricole, au tracteur. Si au cours de ces trois dernières années la société ATC (Auto Transport Company- Rwanda) a pu satisfaire 10 commandes de tracteurs en 2013, 2014 et 2015, aucune coopérative agricole ou autre investisseur agricole ne parle de sarcleuse ou de batteuse.

La politique de mécanisation agricole au Rwanda ne prend pas de l’envol. En effet les espaces individuels cultivables sont trop petits et ce n’est pas évident que 6 ou 10 fermiers voisins soucieux de consolider leurs terres seraient à même de mettre en commun leurs avoirs pour commander une machine agricole qui coûte dans les 20 millions de francs( soit environ 26.667 $).

Des observateurs intéressés trouvent que les coopératives agricoles, et elles sont nombreuses , sont incapables de se payer un tracteur pour leurs membres. Le gouvernement devrait chercher des mesures incitatives dont le fait de sensibiliser ces coopératives à se chercher des garanties des BDF (Business Development Centers), mais aussi à prendre en charge les intérêts élevés que réclamment les banques, disent-ils pour montrer qu’il y a une nécessité de création d’une Banque d’Agriculture qui, pour la modernisation de l’agriculture et le changement de mentalités, donnerait le crédit aux taux d’intérêt rabaissés pour l’acquisition d’équipement agricole et la transformation agro alimentaire.

Ces mêmes observateurs trouvent que tout autant que le Gouvernement offre à ses hauts fonctionnaires des véhicules de luxe, autant faut-il qu’il mette en place des conditions favorables à l’acquisition d’équipements agricoles et de transformation alimentaire afin de rendre actif ce secteur primaire qui semble oublié.

"Cela ferait éclore de nouvelles mentalités de production dans le secteur agricole au profit de toute la société rwandaise", ont-ils dit montrant que cela aura un autre impact positif à savoir la réduction des inégalités dans la redistribution des revenus.


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