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9 mai1994 : Alliance militaire française avec le camp génocidaire en plein génocide

Redigé par Dr Jean Damascène Bizimana
Le 13 mai 2020 à 09:18

En plein génocide, les commandants des FAR ont entretenu des contacts importants avec des officiers français chargés du dossier rwandais. Parmi ceux qui ont fini par être révélés au public, le plus emblématique a peut-être été celui du général Huchon avec le lieutenant-colonel Rwabalinda.

1. Contacts de haut niveau entre des officiers des FAR et des officiersfrançais

Le 9 mai 1994, le général Huchon reçut le lieutenant-colonel Ephrem Rwabalinda, conseiller du chef d’état-major des FAR.
Le général Huchon est un personnage central. Il a commandé le 1er RPIMa, c’est-à-dire le régiment par excellence des forces spéciales, celui des missions des services secrets. Il est devenu l’adjoint du général Quesnot à l’état-major particulier de François Mitterrand, puis a été nommé à la tête de la Mission militaire de coopération, qui s’occupe justement, entre autres, de toutes les questions d’instruction de forces africaines. Il était à ce poste pendant le génocide.

2. La discussion entre le général Huchon et le Colonel Rwabalinda

Durant l’entretien, les deux officiers ont discuté en « priorité » : « - le soutien du Rwanda par la France sur le plan de la politique internationale ; - la présence physique des militaires Français au Rwanda[…] pour des coups de mains dans le cadre de la coopération ; - l’utilisation indirecte des troupes étrangères régulières ou non ; […] ». Le général Huchon s’est engagé à fournir des munitions de 105mm, des munitions pour armes individuelles, ainsi que du matériel de transmission pour faciliter le déroulement des communications secrètes entre lui et le général Augustin Bizimungu, commandant en chef des FAR. Ces communications devaient servir à préparer une intervention militaire directe de la France auRwanda.
Dans le reste de son rapport, Rwabalinda indiqua que le général Huchon s’était engagé à fournir des munitions de 105mm, des munitions pour armes individuelles, ainsi que du matériel de transmission pour faciliter le déroulement des communications secrètes entre lui et le général Augustin Bizimungu, commandant en chef des FAR :

« Le téléphone sécurisé permettant au Général Bizimungu et au Général HUCHON de converser sans être écouté (cryptophonie) par une tierce personne a été acheminé sur Kigali. Dix sept petits postes à 7 fréquences chacun ont été également envoyés pour faciliter les communications entre les unités de la ville de Kigali. Ils sont en attente d’embarquement à Ostende. Il urge de s’aménager une zone sous contrôle des FAR où les opérations d’atterrissage peuvent se faire en toute sécurité. La piste de Kamembe a été retenue convenable aux opérations à condition de boucher les trous éventuels et d’écarter les espions qui circulent aux alentours de cet aéroport ».
Rwabalinda rentra à Kigali muni d’un téléphone par satellite destiné à servir le chef d’état- major des FAR pour ses déplacements sur le terrain.

Le gouvernement génocidaire a continué à recevoir le soutien militaire de la France, par la complicité des militaires français, et par la décision des autorités françaises, à la tête le président Mitterrand.


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