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Charles Ndereyehe arrêté en Hollande en attente de son extradition au Rwanda pour ses présumés crimes de génocide

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 9 septembre 2020 à 04:22

Monsieur Charles Ndereyehe Ntahontuye, l’un des fondateurs du tristement célèbre parti CDR/Coalition pour la Défense de la République et exilé en 1994 en Hollande où il avait acquis la nationalité, vient d’être arrêté par la Police hollandaise au cours de cette soirée de mardi 8 septembre 2020. Des sources disent que toutes les procédures judiciaires sont mises en place pour son extradition à la justice rwandaise.

Dans un premier temps, disent les sources, il est procédé au retrait de la nationalité hollandaise qu’il avait acquise.

Il est rapporté que son arrestation vers seize heures et demie a suivi sa convocation à quatorze heures par les services hollandais d’Etat civil qui lui ont fait signer le fait qu’il venait de perdre la nationalité de ce pays-là.

La Hollande répond aux souhaits des autorités rwandaises qui, le 20 avril 2010, avaient lancé un mandat d’arrêt international contre le monsieur, souhaitant que le pays qui l’héberge prenne ses disposition pour son extradition vers la justice rwandaise où il doit répondre aux sérieuses accusations pour son implication dans le génocide des Tutsi de 1994.

Il est rapporté que Charles Ndereyehe vivait tranquillement en Hollande où il poursuivait sa sensibilisation au négationnisme du génocide des Tutsi tout en collaborant avec des mouvements politico militaires de RNC/Rwanda National Congress et des FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda. Il était particulièrement actif dans les FDU-Inkingi/Forces Démocratiques Unifiées où il est cité comme l’un des membres fondateurs.

De quoi est-il accusé ?
Il est accusé d’avoir, en 1992, créé le CRP-Cercle des Républicains Progressistes en collaboration avec d’autres intellectuels de l’époque, les Nahimana Ferdinand ; Dr Rwamucyo Eugène ; Dr Nshimyumuremyi Jean Berchmas et les autres. Ce mouvement a sensibilisé les étudiants de l’Université Nationale du Rwanda- Campus de Nyakinama à préparer le génocide des Tutsi de 1994.
Il a, à son compte aussi, le fait, en 1992, d’avoir activement participé à la création de la CDR, un parti extrémiste hutu par qui le Génocide des Tutsi de 1994 a été rendu possible.

Alors qu’il était nommé Directeur général de l’ISAR-Rubona/Institut de Sciences Agronomiques, il a encouragé son personnel à haïr puis génocider les agents Tutsi qui y travaillaient.

Enfin, à l’école des Sous Officiers de Butare, il a été parmi ceux qui ont organisé la milice Interahamwe du coin pour une formation militaire tentant à leur efficacité dans les massacres des tutsi de 1994.

La CNLG/Commission Nationale de Lutte contre le Génocide qui a investigué sur la criminalité sans borne de cette personne, le retrace en 1993 où fraîchement nommé DG de l’ISAR, il a conçu un plan de décimer toutes les familles tutsi de l’ISAR et de son voisinage. Pour cela, il a créé des comités de criminels dans l’ISAR et dans ses 7 antennes éparpillées dans le pays.

Pour mieux arriver à ses fins, il a écrit le 21 mars 1993, une lettre au Chef du Personnel de l’ISAR, M. Didace Mugemana, une lettre lui donnant tous les pouvoirs de traiter le personnel à sa guise. Tous les chefs de services ont eu copie de cette lettre.

Cette carte blanche suffisait à Didace pour créer et coordonner la section des jeunesses Interahamwe au sein de l’ISAR.

Il est même rapporté qu’au temps où courait le génocide depuis avril 1994, Ndereyehe a ordonné à son personnel de céder une partie de leurs salaires pour constituer un effort à la chasse des Tutsi et les hutu qui n’approuvaient ni ne participaient au projet de génocide des Tutsi.

Une coopération judiciaire rwando hollandaise active
La probable extradition au Rwanda de Charles Ndereyehe par la justice hollandaise viendrait suivant celle de deux autres présumés génocidaires Jean Claude Iyamuremye et Jean Baptiste Mugimba qui sont arrivés au Rwanda en 2016. Ils font face à leurs procès par les cours et tribunaux rwandais.

Contrairement à la France ou la Belgique qui hébergent beaucoup de présumés génocidaires et autres négationnistes, la Hollande ne tolère pas de tels individus. Elle a jugé un certain Joseph Mpambara qui, le 7 juillet 2011 a été reconnu coupable de crimes de génocide des Tutsi et en a écopé une peine de prison à vie. Une certaine Yvonne Basebya Ntacyobatabara a, quant à elle, le 1er mars 2013, écopé d’une peine légère de six ans et huit mois, pour les crimes de génocide avérés commis à Gikondo, au centre sud de la Ville de Kigali.

Décidément la Hollande force le respect dans son effort de rendre le Rwanda démocratique dans sa tentative d’arrêter les auteurs de crimes de génocide des Tutsi de 1994 au Rwanda. Cette coopération judiciaire ne peut que tendre à la saine et véhémente démocratisation des institutions et de la société rwandaise qui ne doivent pas lutter contre les négationnistes du génocide et autre ethnocentristes extrémistes hutu qui sont sérieusement opposés à toute ouverture démocratique d’une société rwandaise roulant sur des valeurs de la tolérance, compréhension mutuelle et ouverture d’esprit.


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