Avec son doctorat en politique économique, il arrive à Kigali et est introduit auprès du Président Kagame. Il en fait son « private and personal secretary », poste clé dans le dispositif qui appuie le Chef de l’Etat dans l’exercice de ses fonctions.

Mais très vite, Himbara déçoit et trahi la confiance du Président. En effet, il s’adonne à des petites magouilles indignes de son rang et du poste qu’il occupe. Des histoires d’argent circulent dans les couloirs du village Urugwiro, siège de la Présidence.

Himbara s’accapare des frais de missions des membres de la délégation présidentielle lors des déplacements à l’étranger. Si ce n’était que ça seulement !

Il se permet même de retirer de la liste de la délégation des conseillers importants, dont le Conseiller diplomatique. Ce qui embarrassa énormément le Président dans ses rendez-vous diplomatiques. Mais Himbara est désagréable avec tous ceux qui prennent attache avec lui pour une communication adressée au Président. Et se croyant tout permis, un soir de retour d’une virée arrosée, il accuse son domestique de lui avoir volé sept mille dollars américains. S’en suit des coups et blessures. Le domestique alla se plaindre au commissariat et le dossier fut grand bruit en ville.

Kagame encaisse. Il reste à l’écoute et récolte les feedbacks, il donne des conseils à l’intéressé mais « chasser le naturel… ». Himbara multiple les esclandres, il veut tout contrôler, se mêle de tout, rabaisse tout le monde. Il menace même.

Membre du Conseil d’Administration de « Human and Institutional Development Agency », Himbara exige d’être payé comme un consultant. Le département juridique y oppose une fin de non-recevoir. La direction lui explique qu’elle ne peut pas violer la loi. Himbara ronge son frein. Mais il multiple les prévarications et se résout à quitter le navire. Il s’en va en Afrique du Sud. Le village Urugwiro jubile et respire un grand coup !

Mais certains membres de sa famille présents et influents dans le pouvoir intercèdent pour lui auprès de Kagame. Il lui accordera encore sa confiance en le nommant Conseiller Stratégique à la Présidence de la République. Mais le vers était dans le fruit.

En effet, en toutes circonstances, Himbara affiche des attitudes d’un état négatif voire agressif lors de ses contacts. A la Présidence, on disait de lui qu’il se vantait de ses mauvaises manières, qu’il pensait pouvoir exiger de tout le monde qu’il supporte ses coups de colère, ses caprices et son manque d’empathie. Ce qui interférait beaucoup dans le travail au quotidien. Et les exemples sont légions. En effet, en sa qualité de conseiller à la Présidence, il avait un argument massue : « Le Président a dit, le Président demande… ». Etant donné qu’on ne pouvait pas vérifier, on devait s’incliner.

Mais il avait un faible pour l’argent facile. Et il porta ses écarts jusqu’à agir contre lui-même. On le voyait, on l’entendait dans des combines de trafic d’influence et de prise illégal d’intérêts. Son éthique s’avéra inexistante à l’épreuve de la pratique d’une mission de service publique. Il était à contre-courant de la vision et des actions de Kagame. Il en était même réfractaire. Il voulait servir ses intérêts égoïstes et multiplia les attentes à la probité. C’est alors que mis dans l’impossibilité d’assouvir ses propres desseins, il s’en alla de nouveau et s’allia avec tous ceux qui n’ont pas pu s’adapter au système de valeur du Rwanda post génocide.

Himbara est de plus en plus présent sur les réseaux sociaux et dans certains journaux de la presse écrite ou il insulte systématiquement le Président Kagame.

Mais il exprime ses ressentiments et non des analyses factuelles. Il broie les effets délétères de la rancune. Himbara est trop imbû de lui-même pour comprendre les mécanismes du ressentiment pour s’en libérer. Et cela finira par le perdre.

David Himbara rumine ses ressentiments