Torture, tu devrais être bannie des pratiques politiques actuelles
Ce 12 mars 2021, vers 10 heures, cinq citoyens rwandais dont une adolescente de 17 ans, Céline Ishimwe, sont refoulés par l’Uganda. Ils apparaissent au poste frontière de Kagitumba. Tous racontent comment ils ont été arbitrairement arrêtés et comment ils ont été torturés dans des « safe houses », sortes de lieux tenus secrets des Services de renseignement militaires ugandais.

La petite fille Céline raconte comment elle est partie avec sa mère et son frère Eliel Ishimwe en Uganda en 2015 en passant par le poste frontière de Gatuna. Ici la carte d’identité biométrique est acceptée depuis que la circulation des personnes et des biens est confirmée dans le cadre de l’intégration régionale de l’EAC (Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est). La petite famille s’installe dans le District de Wakiso en Uganda.
« Moi et mon frère, les Agents de l’ordre sont venus à la maison et nous ont arrêtés pour entrée illégale en Uganda. Mais officiellement nous avons été inculpés de crime d’espionnage », a dit l’enfant disant que cette arrestation remonte au 10 octobre 2020.
Le cas de grande violation des droits humains et qui montre que l’intégration est africaine peut être un vœu pieux est de lui de Bernatus Mulindangabo. Venu de Brisbane (Australie), il fonde une agence touristique de voyage à Kampala. Il y a aussi des restaurants. Il prend son vol Rwandair à partir de Kigali le 13 février 2020 pour Kampala. C’est un homme d’affaire fier de se sentier Est africain. Eh ! Non. Il se trompait. Un beau jour du 4 février 2021, des agents de sécurité débarquent dans sa résidence pour Mbuya puis Makindye (camps militaires aux alentours de Kampala). Charge ? Espionnage pour le compte du Rwanda !

Lui comme Shadrack Gahungu, 29 ans, de passage à Kampala venant de Nairobi, fripier de profession, de même que Napoléon Rebero, 47 ans, et les autres, ils seront inculpés d’éespionnage pour le compte du Rwanda.
Traitez un prisonnier humainement, donnez-lui son bien en cas d’innocence
Des observateurs interrogés ne comprennent pas les agissements des officiels ugandais en cette période où l’Administration du Commonwealth est très regardante en matière de violation des droits humains.
« Les histoires d’observatoire du Commonwealth sur les Droits humains, c’est un trompe-l-œil. Le Commonwealth, du moins son administration, sait très bien que l’Uganda héberge et soutient les groupes armés anti rwandais des RNC/Rwanda National Congress du Général Kayumba Nyamwasa. Il est au courant des révélations des hauts officiels des FDLR La Forge Fils Bazeyi et le Chef adjoint des Services de renseignement de ce mouvement armé. Ces deux-là sont arrêtés à la frontière rwando ugandaise venant d’une rencontre complotiste contre le Rwanda de Kampala. Ils ont été extradés par la RDC vers la justice rwandaise en 2019. Tout cela est connu. Mais que voulez-vous ? Le Rwanda sait comment gérer ses relations avec son grand voisin du nord. Il sait en plus qu’il ne doit compter sur un quelconque appui venant de l’extérieur pour sécuriser ses citoyens », a dit sous anonymat un expert de la région.

Partant du fait que l’establishment ugandais a acheté les services d’une maison de communication britannique pour lui faire sa propagande politique tout en faisant tout son possible pour enfoncer le Rwanda, un autre observateur belgo rwandais de la scène politique de la région des Grands lacs, se fait une idée claire.
Suprémacistes, protecteurs et faiseurs de présidents
Pour lui, une jalousie maladive, une rancune irraisonnée à l’endroit de son dynamique cousin Kagame qui peuplent la conscience de l’ancien chef guérilleros Museveni ont vite aveuglé le septuagénaire au point que « les suprémacistes occidentaux agissant dans les coulisses l’ont récupéré et instrumentalisé ».
« Ils l’ont dans leurs rêts. Mais il n’est pas le seul », a dit ce fin observateur allant plus loin pour pointer du doigt une réalité de solidarité négative de certains hommes politiques africains qui sont sous le joug du « capitalisme occidental suprémaciste ».
« Il y a des éléments de géostratégie et de géopolitique que les gens ne considèrent pas. L’axe Kaguta Museveni- Jakaya Kikwete, l’ancien Président tanzanien- Zuma (Ex-Président sud africain) – Karegeya (ex-colonel dissident rwandais), Kayumba Nyamwasa (ex-général rwandais et fondateur du RNC). Tous travaillent pour les services de renseignement des Grandes Puissances qui les protègent.
Malheureusement pour eux, ils ont un os dur à croquer. Kagame. Il est plus habile qu’eux. Il sait echapper et même anticiper les pièges qu’ils lui tendent. Alors cela étant, avec ces éléments-là évalue les rapports de forces en présence. Le président rwandais analyse sérieusement ces données pour parvenir à faire un équilibre de ces rapports de forces. C’est ça le défi de l’intelligence d’un homme fin comme lui », a confié cet observateur ayant requis l’anonymat.
Ne pas rater le rendez-vous du dynamisme intégrationniste est-africain
Pour lui la veine de Kagame passe par le fait qu’il est obligé de comprendre toutes ces forces-là car toutes, du moins celles qui sont téléguidées par les suprémacistes et imposants lobbies blancs occidentaux, tendent de très près à « achever le travail d’extermination des tutsi » qu’ils ont commencé et non achevé en 1994.
Pour cet observateur, le cas Paul Rusesabagina et tous ses appuis occidentaux, américains, français, anglais et belges mais aussi régionaux avec en tête le zambien Edgar Lungu entre aussi dans ce cadre-là. Ces faiseurs de présidents africains sont mus par leurs intérêts égoïstes peu importe par quels moyens ils doivent les avoir.
Est-ce le moment de comprendre que l’intégration régionale est africaine va être enterrée au moment où des pays comme la géante RDC et la Somalie tentent d’y adhérer ?
Mais la grande question qui se pose est de savoir si le CHOGM Kigali de ce juin prochain se tiendra au moment où ce gênant contentieux entre le Rwanda et l’Uganda perdurera. Au cas où l’Administration permanente du Commonwealth n’est pas dotée d’un Conseil de Sages et anciens hommes politiques intègres capables de déceler des hiatus dans les pratiques obscures entre voisins comme c’est le cas de l’Uganda et du Rwanda, cette fête mondiale annuelle du Commonwelth risque de prendre l’image un assassin qui se drape de beaux habits blancs pour aller dimanche à la messe.
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