Il est rapporté que cette rencontre traitant de questions sécuritaires de l’Afrique des Grands Lacs a été coordonnée par visio conférence à cause des impératifs de lutte contre le Coronavirus.
Prenant la parole à cette occasion, le Jeune président burundais élus en 2019, le Gén. Evariste Ndayishimiye, 53 ans, débite to de go : "Nous remercions la décision de la EJMV(MCVE/Mécanisme Conjoint de Vérification Elargi) pour avoir remis au Burundi des gens qui ont commis des crimes au Burundi pour se réfugier au Rwanda".
Une malencontreuse déclaration du président burundais
Cette déclaration du Président burundais tente de faire comprendre que les combattants de RED Tabara, un mouvement armé burundais combattant l’armée gouvernementale burundaise serait basée au Rwanda. Pourtant la communauté internationale sait très bien que ce mouvement fait des ravages dans la plaine de la Ruzizi et dans les hautes collines de Sange vers Bwegera et les montagnes de Minembwe.
Cette malencontreuse déclaration du Président burundais qui semble accuser le Rwanda de cacher des combattants contre son régime jette le froid dans les relations entre les deux pays alors qu’elles commençaient à prendre de l’envol.
Cette équipe EJVM composée de militaires ressortissant des pays membres de ICGLR n’a aucun secret des déplacements de troupes et de mouvements armés illégaux qui sont légion dans l’Est de la RDC.
Le 5 octobre 2020, au moment de la capture de ces éléments RED Tabara qui s’étaient réfugiés au Rwanda sous le feu certainement nourri des militaires burundais au niveau de la Kibira, au Nord ouest du Burundi avec la forêt Nyungwe burundaise comme prolongement, le Major Alexis Nkuranga, commandant du Camp militaire de Ruheru du Côté rwandais aurait conféré avec l’équipe de EJCVM que ces combattants RED Tabara en question auraient été capturés à 600 mètres en teritoire rwandais venant du Burundi voisin. Il a ajouté que 17 fusils AK 47, 1 MMG et un Rocket Launcher ont été saisis avec des bombes explosives et un sac de munitions.
Pas du tout ! RED Tabara est un mouvement national burundais !!!
Les déclarations du commandant de ces combattants, Nkurunziza Egide, lui aussi capturé, avait alors déclaré sur ces entrefaites :
"Cela fait plus d’un mois que nous étions au Burundi entrain de nous battre contre l’armée burundaise, notre ennemi. Nous sommes tombés dans un piège au point que nous nous sommes retrouvés par mégarde au Rwanda. Et l’armée rwandaise nous a arrêté. Les deux forêts sont identiques. Nous n’avons pas su que nous étions dans la forêt de Nyungwe et encerclés par les éléments de l’armée rwandaise", a dit Egide ajoutant que ses camarades combattants ne se sont pas trompés, qu’ils restent sur le champ de bataille au Burundi.
Egide parle de ses champs de bataille dans les forêts de Kabarore, de Buruta, de Musigati dans la Province Burundaise de Bubanza.
Côté officiel burundais : ce ne sont pas des combattants mais des bandits
Un communiqué du 2 octobre lu par le Ministère burundais de la sécurité rapporte qu’au 25 septembre dernier, des fauteurs de troubles armés ont mené une attaque à Kabarore en province de Kayanza, que les forces de l’ordre les ont pourchassés et qu’ils sont passés en territoire rwandais avec une razzia de sept chèvres des paysans.
Curieusement, le même communiqué remercie les fruits qui ne se sont pas fait attendre en termes d’échange d’informations entre les forces de l’ordre rwandaises et burundaises à cet effet.
Le même communiqué demandait au Rwanda de continuer une coopération en terme d’échanges de criminels comme par le passé "où le Burundi a transféré au Rwanda des fauteurs de troubles rwandais qui se sont enfui au Burundi, afin de traduire ces criminels devant la justice". Et le Burundi demandait au Rwanda de faire une sorte de réciprocité dans le camps de ces combattants qui s’étaient réfugiés et capturés au Rwanda.
Mais c’était sans compter que depuis lors, l’ICGLR/Conférence Internationale sur la Sécurité dans la Région des Grands Lacs s’était doté d’une instance de militaires issus de ces pays membres et formant l’Organisme conjoint de vérification des frontières.
Rwanda remet les combattants Tabara à l’EJVM
Il est rapporté que côté rwandais, la décision prise par la Direction des Renseignements Militaires a été de montrer à la EJVM ces combattants pour qu’elle fasse diligence de les remettre au Gouvernement burundais.
Le Porte-parole du mouvement rebelle burundais, RED-Tabara, M. Patrick Nahimana, a montré le caractère strictement burundais de ce mouvement qui a lancé des attaques dans des régions différentes du Burundi y compris celle du 23 août 2020 de Gahuni en Commune Bugarama de la Province Rumonge au Sud du Burundi. Il est rapporté que cette attaque a fait 16 morts.
"Le soutien le plus important que nous avons est celui des Barundi. Ce sont eux qui nous fournissent nourriture et boissons. Nous n’avons de soutien d’aucun pays étranger. C’est bien nous et les ressources des Barundi que nous utilisons", a déclaré Patrick coupant court aux fausses accusations que le Gouvernement burundais lance au Rwanda.
Ce mouvement rebelle burundais dit lutter contre toute ségrégation ethnique qui se constate au Burundi mais aussi dans le rapatriement des réfugiés burundais de 2015.
Ndayishimiye lance des flèches au Rwanda et profil bas mesuré de ce dernier
Dans sa communication, le Président burundais Evariste Ndayishimiye demande qu’’on se conforme aux accords de paix, de sécurité et de développement durable dans la région des Grands Lacs". Il a insisté sur le fait de "ne pas trempe dans la provocation et dans une lutte commune contre l’ennemi dans la région". Est-ce un simple discours ? Il lance nécessaire des flèches à l’endroit du Rwanda qui est réticent à être favorable aux souhaits du Burundi de lui extrader les auteurs du putsch manqué de 2015 contre le défunt président Pierre Nkurunziza qui s’était donné un 3ème mandat jugé anticonstitutionnel.
"Nous profitons de cette occasion pour montrer notre désaccord avec les groupes armés qui pullulent dans l’Est de la RDC y compris ceux qui sont en complicité avec certains Etats étrangers. Nous ne manquerons pas de vour rappeler que certains auteurs du putsch de Mai 2015 au Burundi se sont réfugiés dans certains pays de la région pour fuir la justice burundaise", a-t-il dit exigeant que ces pays les extradent au Burundi.
Dans cette communication, le Président Ndayishimiye a accusé indirectement et sans le nommer le Rwanda. Pourtant ce dernier n’a rien dit des groupes armés rwandais opérant dans cet Est de la RDC qui ont traversé le nord du Burundi avec certainement son consentement pour entrer au Rwanda et occuper momentanément la forêt de Nyungwe au Sud du pays, d’où ils ont lancé des attaques meurtrières dans la province du Sud et pour immédiatement se replier au Burundi.
Ce grand courroux viendrait-il du fait de l’avion cargo cloué au sol rwandais ?
Le discours du Président burundais à cette session virtuelle des Chefs de l’Etat de la CIRGL n’a pas montré un signe d’apaisement des relations entre les deux pays. Au contraire, ce discours confirme les informations difficilement vérifiables selon lesquelles les autorités burundaises font dans la contrebande des métaux précieux de la RDC. Ces informations qui circulent sur les réseaux sociaux font état d’une cargaison de ces métaux dans un avion cargo qui a eu récemment une panne et a été obligé d’atterrir à l’aéroport de Kigali pour réparation. Vérification faite, cet avion aurait des papiers et autre immatriculation falsifiés.
Ainsi va la politique dans la région. On a rarement vu un Chef d’Etat s’en prendre à son homologue et celui-ci le regarder d’en haut et l’ignorer.
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