Les pertes lors de leur offensive du 14 octobre 2023 sur Bwiza en territoire de Rutshuru ont constitué un avertissement sévère donné par le M23, habitué à affronter les vents hostiles qui ne se laisse pas intimider par une coalition hétéroclite.

Mais la perte ce week-end de la zone stratégique de Kitchanga, dans le territoire de Masisi, la forteresse de la coalition mais aussi Kabizo, Bambo, Kanyangili et Kirumba signe la supériorité militaire du M23 encore une fois.
Lequel M23 y a récupéré des quantités d’armes abandonnées par les fuyards y compris des drones. Les rescapés de la coalition ont trouvé refuges dans les camps de la Monusco et de la force Est Africaine proche de Kitchanga.

Ce qui pose un cas de conscience à la Monusco et aux forces Est Africaines.

Quel traitement sera réservé aux fugitifs au regard du droit international humanitaire.

Seront-ils désarmés, feront-ils l’objet de recensement, à quelle autorité ou instance seront-ils remis ; toutes ces questions restent sans réponses pour le moment.

Déterminés à entrer en confrontation, les maréchaux de Tshisekedi ne font pas le poids face à la détermination du M23.

Néanmoins, les informations rassemblent leurs experts en RDC et au-delà.

Cependant, le ministre de la propagande Patrick Muyaya semble souvent leur voler la vedette.
Mais ses analyses, parfois plus proche de la fiction que de la science, rappelle des moments de "Tintin au pays des Soviets".

Il n’a pas hésité à accuser le M23 sur Kishishe malgré l’absence de preuves concrètes, comme l’a admis la Monusco peu après.

Cependant, il n’hésite pas de verser dans la théorie du complot, et de critique sévèrement tous ceux qui osent remettre en question le récit officiel, le sien.

Le carrousel des voix « djalelistes » ne serait pas complet sans la cohorte de tous ces journaleux qui chantent les louanges du pouvoir en place.

En revanche, malgré les affirmations rassurantes et la rhétorique résolue, les réalités du terrain présentent un tableau différent et sombre pour le gouvernement congolais.

Les FARDC au Nord Kivu reconnaîssent les difficultés des offensives à répétition et l’inefficacité de la coalition.
Face à une opinion habituée à l’idée du triomphe militaire, les médias doivent naviguer prudemment. Plusieurs stratégies sont déployées pour maintenir un certain niveau d’optimisme.

L’une d’elles est de toujours coupler les mauvaises nouvelles avec des promesses d’amélioration future, tout en peignant les sceptiques comme des sympathisants de l’ennemi.

Par exemple, le slogan de « la montée en puissance des FARDC », Ce qui n’empêche pas un effondrement de ladite coalition.

Le récit de résistance héroïque des wazalendo devient plus difficile à maintenir face aux réalités. Des reportages qui, auparavant, mettaient en lumière l’enthousiasme et la détermination donnent place à des histoires de désertion et de peur. Le besoin de rectifier le récit est palpable, mais il est difficile de trouver l’équilibre.

Un autre moyen de maintenir l’engagement est d’amplifier les enjeux, en insistant sur le fait que la coalition se bat pour « préserver l’intégrité territoriale », bien que ce récit soit parfois flou ou contradictoire.

La rhétorique officielle va jusqu’à tracer des parallèles provocateurs entre le M23 et le Rwanda, brouillant les lignes entre les enjeux internes et externes.

Enfin, lorsque les communications officielles ne peuvent plus ignorer certaines erreurs factuelles, elles procèdent à des corrections discrètes, souvent exprimées dans un langage conditionnel, minimisant l’impact de leurs erreurs initiales.

Cette pratique est visible dans la manière dont le ministre Muyaya change de ton concernant les wazalendo. Il faut avouer que sur la radio Top Congo il a bafouillé sur ces derniers et la date buttoir du 8 décembre 2023 pour les forces Est Africaines.

Tout cela révèle un angle mort significatif dans la communication du gouvernement congolais et une auto-réflexion sur le traitement des conflits internes.