Cet avant-midi, elle était au camp Kigali pour s’incliner devant la mémoire des dix casques bleus belges assassinés par la garde présidentielle d’Habyarimana.

Répondant à la question du journaliste belge qui l’accompagnait : « Est-ce que votre attitude est restée la même, Rusesabagina n’a pas bénéficié d’un procès équitable ? »

Et c’est là qu’on assiste au rétropédalage de Wilmes.

Elle explique : « nous avons pris le temps de discuter, d’analyser aussi d’échanger nos différents points de vue et nous avons convenu que le dialogue restait ouvert. Que nous continuerons à nous voir, à nous entretenir sur les différents points d’agenda positifs qui existent entre nos différents pays ». Exit Rusesabagina.

Dialogue and cooperation. This was the spirit of my working meeting with Minister Biruta. Contacts will be maintained on a regular basis in order to achieve positive results on a series of issues of common interest. #Kigali #Rwanda 🇧🇪🇷🇼 pic.twitter.com/TuQ0W4CyBa

— Sophie Wilmès (@Sophie_Wilmes) October 27, 2021

Pendant que le Haut-Commissaire aux Affaires Etrangères de l’Union Européenne avait déjà prévenu en des termes suffisamment clairs.

En effet, il avait demandé de « ne pas ignorer les accusations graves portées contre Rusesabagina et l’ensemble des éléments de preuve portés par l’accusation, dont une grande partie a été fournie par la coopération des autorités judiciaires d’un Etat membre » en l’occurrence la Belgique.

Il y a tout lieu de penser que le statu quo sur sa précédente prise de position devenait intenable. Au vue de la disproportion flagrante entre le caractère officiel de sa sortie maladroite et les éléments accablants contre l’intéressé.

Rusesabagina et ses proches sont à mille lieues de comprendre les multiples variables des relations internationales. Ces oppositions d’intérêts et leurs retournements, du rapport de force et des alliances auxquels se livrent les Etats.

Et même ce jeu des apparences, ce labyrinthe des vérités et des demi vérités qui, au lieu de déchiffrer le réel, le brouille parfois.

Pour ceux qui savent lire entre les lignes, Rusesabagina ne sera plus une épine dans les relations Belgo-Rwandaises.