Dr Christopher Kayumba, la disgrâce d’un enfant gâté

Redigé par Tite Gatabazi
Le 13 septembre 2021 à 03:57

Après un temps relativement long d’une communication emmêlée et des explications ambiguës, Dr Chistopher Kayumba est aux arrêts et cela n’a rien de surprenant.

Dr Kayumba était enseignant à l‘école de journalisme et de communication de l’université du Rwanda. En plus d’être chercheur, analyste politique et consultant. Plutôt apprécier par les étudiants. Et très proche du régime dont il vantait les mérites et les bienfaits. En retour, son cabinet de consultant ne désemplissait pas des consultances. Il était « enfant chéri » et le clamait suffisamment fort pour que toute la ville le sache.

Et c’est là qu’il se serait comporter en « seigneur médiéval » doté d’un peu de pouvoir et profitant pour obtenir les faveurs des jeunes filles fraichement sorties de l’école de journalisme.

Pendant que les accusatrices cherchent à démontrer la réalité des faits, l’intéressé parle de fabrication pour régler des comptes. Le tribunal nous éclairera utilement.

Néanmoins, en droit « le fait de harceler autrui en donnant des ordres, proférant des menaces, imposant des contraintes ou exerçant des pressions dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle, par une personne abusant de l’autorité que lui confèrent ses fonctions » est un délit. Assorti de la circonstance aggravante de l’abus d’autorité.

Car la symbolique est très forte. On est dans la perversion la plus abjecte, la domination la plus totale. C’est l’application du « droit du plus fort » qui est précisément la négation et donc tout le contraire du droit.

Certains connaisseurs de son parcours indiquent que le dérapage se situerait vers 2018. Quelques temps après les élections présidentielles de 2017. Coïncidence ou dépit, difficile de se prononcer même si certains soupçonnent fortement le second et ne manquent pas d’arguments.

En effet, cette période marque pour lui une consommation excessive d‘alcool. Quand il en prend et à un rythme soutenu, vive les dégâts. Il semble qu’il a un beau palmarès, dit donc.

Ces pépites qui circulent sur les réseaux sociaux le montrant en altercation avec les policiers à Gisimenti ne sont rien par rapport au vécu quotidien de ceux qui étaient encore il y a peu « ses amis ». Ils en ont souffert. Et quand ils acceptent de parler, c’est avec le cœur lourd qu’ils expriment des regrets sur « un enfant gâté ». Et qui a tout gâché.

Arrêté pour un banal contrôle nocturne, il refuse de sortir de sa voiture. Confus pour conduite en état d’ivresse et mise en danger de la vie d’autrui, il opta pour la confrontation. Peine perdu !

Le 28 septembre 2018, il fait une attaque en règle contre le gouvernement et plus particulièrement la police nationale.

Quand on connait le professionnalisme et le sens du devoir de la police rwandaise, on ne peut qu’être sceptique.

Le 10 décembre 2019, il est en retard pour prendre un vol à destination de Nairobi. Il exige un passe-droit en vain. Il fait un esclandre et profère des menaces assorties des insultes vis-à-vis des policiers dans l’exercice de leurs fonctions. Il sera arrêté et écopera d’un an de prison. En décembre 2020 il recouvre sa liberté mais traine depuis un casier judiciaire peu glorieux.

En février 2021, il écrit une lettre ouverte au Président Kagame lui enjoignant les voies et moyens pour mieux gérer la pandémie de la Covid 19. Décidément, il est bien culotté.

Pendant que le monde entier félicite le Rwanda pour sa capacité à gérer cette pandémie. Et soudain, il est frappé de cécité ! Si ce n’est pas ça la mauvaise foi, il faudra l’inventer.

Non content du silence qu’on lui oppose, le 18 mars 2021, sur sa page facebook, il lance son propre parti politique « Rwandese Platform for Democracy » (RPD).

Et il inonde les réseaux sociaux des critiques acerbes, les unes plus farfelues que les autres.

Tout compte fait, il n’est pas interdit à des gens sans scrupules de recourir à la falsification et aux ressources les plus éhontées des mystificateurs.

A l’instar de Victoire Ingabire qui a fait le choix des assertions mensongères mais susceptibles de faire impression. Sauf qu’elle est souvent trahie par une lecture approximative et hésitante de « ces textes venus d’ailleurs ».

Mais Dr Kayumba montre de plus en plus qu’il a la conviction exagérée de son importance, de ses réalisations et de ses capacités. Il affiche son arrogance et atteste qu’il est imbu de lui-même. Et à chaque coup, il s’enfonce davantage.

Certains de ceux qui l’ont côtoyé font des allusions au trouble narcissique. Or, les psychologues recommandent de se méfier de ces personnes imprégnées de la conviction qu’elles ne peuvent se tromper et qu’elles ont plus de valeur que tous les autres.

D’autres avancent l’idée selon laquelle Dr Kayumba dans ses dires et ses attitudes donne l’impression que le monde tourne autour de sa personne et il fait tout ce qui est en son pouvoir pour que cela ne change pas. Il a un besoin inassouvi de monopoliser l’attention.

Mais en sa double qualité de chercheur et d’analyste politique, il s’est fourvoyé.

Car au Rwanda, plus personne ne se laisse enfumer par des choses périphériques et accessoires ! On en a vu d’autres et il aurait dû se renseigner.

Car durant les vingt-sept dernières années, on a connu une pléthore de gens qui se prenaient pour des icônes mais il s’est avéré qu’ils n’étaient que des épiphénomènes. Ils l’ont appris à leur dépend.

Et il aura fallu combattre ces brebis galeuses qui menaçaient l’édifice. Par moment et par endroit ces batailles furent violentes. Maintenant, il va falloir traverser le désert dans la solitude.


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